Veldrin

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Veldrin

Message par *Veldrin* » dim. 10 juin 2007 à 09h45

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[hRP] Alors que nous recommençons tout sur un nouveau forum, jen ai profité pour retirer deux tiers de mon BG afin de l'alléger... et sans doute aussi parce que je préfère passer l'avant sous silence. [/hRP]
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I. LE REQUIEM DU VAMPIRE

Chapitre 1. Le requième

[...]

Chapitre 2. Rose et rosée

[...] "Le bas monde était plongé dans la misère, la guerre ravageait les plus hautes maisons... Les dernières forces des drows faiblissaient. Les falanges de Lloth tombaient lentement, se repliant toujours plus.
Les bataillons d'elfes de Dùven Gildin prenaient toujours plus d'avance, combattant sous la lumière de leurs plus hauts prêtres guidés par Eva. La dernière croisade avait commencé..."

[extrait 56, manuscrits d'Ananòr]

Il était dit que quiconque lirait ces lignes se souviendrait de la gloire des elfes clairs, triomphants sur les armées noires. L'histoire fut toute autre...

Deux points blancs troublèrent l'obscurité qui jusque là paraissait totale. Deux mains se posèrent sur le tissus doré et s'enfoncèrent dans le moleton. La partie suppérieure du cercueil bascula, grinçant comme un vieil escalier. Alors dans les ténèbres, les deux ovales crème avançaient. L'échos de battements d'ailes résonnait au fond de la crypte. Un fin rayon de lumière venait percer les ténèbres par un trou dans la voûte ; apparemment le soleil était au zénith. Le faisseau lumineux trahissait une silhouette humanoïde. Celle ci fit un geste brusque, plaçant un objet sur son visage.

Enveloppé d'un long manteau noir luisant, les cheveux blancs volant librement, un drow apparut enfin à l'entrée du tombeau. La tête basse, un masque devant les yeux, il regardait une tâche de sang sur son doigt. Son regard semblait focalisé, mais il dévia bientôt sur une seconde tâche, légèrement plus éfillée que la première. Puis une troisième se fit remarquer. Il tourna alors sa main, dévoilant sa paume rougie par du sang coagulé.

"Le son de sa voix... Si clair.. Ce village noircit par le temps, par la misère, la guerre... Pas toi..."

Le regard du drow semblait fondre ; il se perdait dans ses songes une fois de plus. Une main passa devant ses yeux, et une jeune humaine courrait devant lui tout en le tirant par la main, l'obligeant à la suivre.
Les visions se troublèrent, jusqu'au moment où les deux êtres arrivent près d'un grand lac. Le coucher de soleil semble se refléter dans un ton orangeâtre sur les eaux calmes. Les deux individus regardent ensemble l'horizon. Le drow a glissé un bras dans le dos de la jeune femme et arbore une posture très droite, très noble. L'humaine quant à elle se serre contre lui, le regardant tendrement.
Les visions se troublent à nouveau...
"Zëalline..."

Sa tête se redressa lentement, puis il orienta son visage vers le soleil tout en plissant les yeux. Mal à l'aise, il grimaça, puis fit claquer son manteau de soie et partit en courrant.
Des volutes de poussière s'envolaient à chaque pas tandis qu'il se déplaçait toujours plus vite. L'on aurait cru le voir au ralentit, mais sa célérité était sans pareille ; l'effet illusoire rendait sa course paranormale.

[...] "La Valsharess' se leva et prit la place qui lui revenait. Ainsi furent mattées les dernières familles ayant de l'honneur, ainsi s'installa au pouvoir une nouvelle demi-déesse au pouvoir absolut."
[chapitre 2, strophe 7, Recueil Noir]

Il existe des passages que l'histoire a oublié, mais dont certains se souviennent... Le temps n'est pas un remède à tout.

Sous un arbre, une femme en armure aguisait une longue lame à l'aide d'une pierre adéquate. De petites étincelles éclatianet à la surface du metal lorsque le mouvement s'accélérait, s'envolant et s'éteignant. Tout à coup l'elfe se redressa tout en arrêtant son mouvement. Il resta statique quelques secondes, observant droit devant elle. Puis son regard tourna à gauche, et son buste suivit : devant elle se trouvait un drow au teint froid et sombre, finalement mystérieux, habillé d'un long manteau de soie noire. Celui ci esquissa un léger sourire.

Un cri retentit. L'herbe verte de la plaine folait au gré du vent. Une silhouette était penché sur ce qu'on aurait pu prendre pour une cadavre. Elle était simplement très affaiblit...

Un bruit provenant de la route arriva aux longues oreilles du drow. Veldrin se redressa, le tour des lèvres ensanglanté, les yeux blancs, scruttant le lointain. Il porta une dernière attention au visage pâle de sa belle victime, la déposant délicatement sur le sol, appuyant sa tête contre le tronc de l'arbre. Il laissa échapper un petit grognement, fit volte face et disparut.
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Message par *Veldrin* » dim. 10 juin 2007 à 09h47

Chapitre 3. Les glaives de l'Âme

Il était enfin devenu ce a quoi il cauchemardait autrefois, ce que les plus sombres de ses rêves mêmes n’auraient pu lui montrer... Un vampire accomplit. Il lui était arrivé auparavant de faire des crises, certes passagères, mais tellement douloureuses... Elles n’étaient plus. Il se nourrissait à présent sans peine, sans mal, sans pitié.

Veldrin se réveilla en sursaut. Il était à la lisière d'une forêt, l'endroit même où il s'était endormit la veille. Il s'habilla, mit ses lames à sa ceinture.
Veldrin regardait son armure de nacre, puis ses deux épées. Il en sortit alors une qu'il posa horizontalement en appuie sur ses deux mains. Il regardait la lame, ébréchée et comportant quelques traces de rouille. Il la rangea puis s'assit sur un tronc d'arbre mort.
"Les glaives de l'âme... Mes anciennes lames... Ezv'Sehl me les avaient prises..." Un léger sourire se dessina sur son visage. "Mais il réside toujours au même endroit!"

Alors le drow ferma les yeux et récita une formule. "Velven talthalra Jabbuk... Dalharuk d'lil Rivvil, Olathurl orn elgg! Uk harventhe ukt Karliik!"
Veldrin se leva d'un bond et partit en courant d'un pas léger et harmonieux dans la plaine qui s'étendait devant lui. Il semblait porté par les vents. Une énergie bleutée, scintillante comme la nuit étoilée voila le drow, l'entourant de ténèbres... La vitesse à laquelle il se déplaçait était hors du commun. L'énergie semblait le pénétrer, et de ses yeux s'évaporait une fumée bleuâtre. Ses pupilles avaient disparues pour laisser place à cette lueur de nuit.

Le nuage se dissipa enfin, et les yeux du drow redevinrent blancs avec une pupille noire au centre. Il était dans un canyon très sombre, là où la lumière ne passait pas. Le ciel de cette région était constamment assombrit par d’épais nuages menaçants, l’air y était nauséabond. L’on ne pouvait entendre que le bruit du vent sur la roche noircie par la poussière. Devant lui était une énorme entrée dans la falaise même, soutenue par six colossales pilastres. Veldrin sourit, puis entra en montant les quelques marches d'accueil. Il semblait connaitre l'endroit comme s'il y avait vécu toute son enfance, mais il n'y était en vérité venu qu'une seule fois.

Ezv'Sehl était un humain qui fut un de ses amis lorsqu'il n'était encore que soldat de l'Ordre du Soleil Haut. Mais lorsque Veldrin devint général et qu'il reçut ses lames, Ezv'Sehl les lui vola et partit avec. Les glaives de l'âme... tel était leur nom.

Veldrin semblait guidé par une force mystérieuse. Il continuait de prononcer ses étranges paroles. "Mrigg usstan hwuen d'lil Og'elend..."
Il avançait toujours plus dans cette caverne si bien travaillée. On aurait dit un ancien palais construit dans la roche du canyon, et l'on pouvait remarquer les traces d'une civilisation riche de jadis. Cependant, il semblait que l'endroit avait été depuis longtemps abandonné. Mais les glaives guidaient toujours leur maître...
Veldrin tomba devant un trône sur lequel était assit un squelette aux longs cheveux blancs. il n'avait sur lui plus que quelques étoffes rongées par le temps, mais toujours sa ceinture en cuir et ses fourreaux abimés. Deux gardes en sortaient... Veldrin s'approcha, saisit les lames et doucement les tira. Jamais l'intensité de l'énergie magique qu'il sentait jusque là n'avait été si forte. Alors il les sortit totalement, les Glaives de l'Âme!
Après les avoir contemplé durant plusieurs minutes qui ne lui parurent que quelques secondes, il les rangea à la place de ses lames, qu'il déposa dans les fourreaux usés du reste d'Ezv'Sehl.

La lueur scintilla dans ses yeux, et le bleuté reprit alors le dessus. La même énergie de magie pure l'envoûta, et il repartit à une vitesse fulgurante d'où il était venu. Arrivé aux abords de Giran, Veldrin s'arrêta et reprit son état normal. Il entra dans l'enceinte de la ville comme il en était sortit.
Dernière modification par *Veldrin* le ven. 15 août 2008 à 11h30, modifié 1 fois.

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Message par *Veldrin* » dim. 10 juin 2007 à 09h48

II. SYMPHONIE AU CREPUSCULE

Chapitre 1. Une renaissance

"Plus personne... Le ténèbres m’entourent, les âmes ne se voient plus, ma vision se trouble. Une nappe de brume me voile le cœur à présent. Nous ne sommes plus."
Le drow avançait dans le noir d’Oren, encapé dans un long manteau noir qui luisait aux lueurs lunaires, errant seul dans l’obscurité bleutée de la nuit. Il marchait tête basse, le regard sur le pavé quand ses yeux n’étaient pas fermés. Sa démarche était misérable... On aurait dit un vieux chien attendant la mort.

Il tomba à genoux ; un hurlement rauque dans la nuit.

[...] Les premiers rayons du soleil perçaient déjà à travers les feuilles des arbres. La ville s’éveillait au doux son de la légère brise passant dans les ruelles.

Dans un endroit connut de peu, une ombre entrait dans un caveau. Empruntant les escaliers d’entrée, se rendant sous terre, la silhouette frémissait... De loin en loin une goute translucide perlait sur le sol pierreux de la crypte. Doux chagrin...

Il n’y avait aucun feu, aucune braise dans l’âtre de la cheminée. Un claquement de cape, puis les pas s’échappaient dans le second escalier. Enfin arrivé au dernier niveau, l’être marchait lentement dans la large allée entre les tombes. Ses pas, le bruit que faisaient ses talons en claquant le sol, résonnait jusqu’à l’entrée de l’édifice souterrain. Il s’arrêtèrent d’un coup.

Une rose fraichement cueillie déposée sur la dernière tombe, celle qui trônait au dessus de toutes les autres. Elle était accompagnée de trois larmes qui tombèrent du menton de l’âme peinée.

[...] Le même, toujours dans son manteau, cette fois matte à cause de la pélicule de poussière qui gisait dessus. Il était visiblement assis en tailleur, bien que le drapé de l’habit cachait son corps.

"Mon frère ?"
Les yeux de l’encapé s’ouvrirent, laissant le blanc triompher sur toute pupille. Il tourna lentement la tête, ce qui fit craquer son cou puis son dos ; il semblait être là depuis bien longtemps. Son regard perçant se déposa dans celui de la drow qui se trouvait derrière lui.
"Ma soeur..." La crasse de ses joues était sillonnée juste sous ses deux yeux, signe de longs sanglots. Le contour de ses yeux était profondément sombre, comme si l’on s'était acharné à buriner cet endroit précis durant des heures entières. Son visage avait vieillit, ses traits s’étaient affirmés. Il était la marque visible de la blessure qui lui fut infligée par tout ce temps passé seul.

[...] Plus les nuits passaient et plus les vampires sortaient de leur sommeil prolongé.
"Ainsi vous revoilà, mes frères, mes sœurs... Combien de temps aurais-je du attendre encore ? Combien de lunes sont passées avant que je ne vous retrouve ? Et mère dort toujours..." Dans un profond murmure alors qu’il se trouvait seul dans la forêt de la mort : "Yunna, revenez nous, revenez moi..."
Dernière modification par *Veldrin* le mer. 20 août 2008 à 14h48, modifié 3 fois.

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Message par *Veldrin* » dim. 10 juin 2007 à 09h49

Chapitre 2. Guerre et politique

Les tribues Amtaks déclaraient donc la guerre aux Ivahlis... Sanglante bataille eut lieu sous les murs de la forteresse, pourtant gardée d’une main de fer. La volonté et la force des orcs en vinrent à bout sans qu’humains et elfes ne puissent grand chose...

Le territoire de Giran appartenait donc nouvellement aux Amtaks, l’un des ordres de l’alliance Prenoahhy. Les Arteias, second clan allié, contrôlaient déjà la "charmante" ville elfique de Heine et ses environs.

[...]

Ainsi les Siannodels convoitaient la grande forteresse de Dion... Cette région de paysans allait tomber aux mains des bons et cléments de ce monde...
La nouvelle parvint aux oreilles de vampires et les fit doucement rire. Alors Basha, tenant le rôle de dirigeante le temps que mère reposait, prononça ces quelques mots : "Mes frères, mes soeurs, lors du siège du chateau de Dion par nos ennemis les Siannodels et leur piteuse alliance, nous les repousserons, nous nous battrons corps et âmes, et nous prendrons cette demeure à leur place ! Ainsi les vampires reigneront sur Dion et la région environnante... Et nul ne s’opposera plus à eux !"

Des accords diplomatiques furent créés, les jeux d’alliances se mirent en place, et les fières troupes orcs des Amtaks, les valeureux Arteias, les combattants d’Harmonie et les représentants de la Main de Nybelungen s’allièrent aux Ames Perdues, et sous une seule et unique bannière ils attaquèrent les rangs adverses, avec toute la rage qu’ils purent donner.

Les lignes ennemies furent écrasées, l’enceinte fortifiée vola en éclat, les gardes furent massacrés et l’artefact fut sous la posséssion de la belle Basha... Pendant plusieurs heures les Prénoahhy et leur aide tinrent la nouvelle demeure contre lesSiannodels, les Corsaires de Stirius, les Navedacs, les Ivahlis, qui toujours revenaient à la charge.

Les corbeaux tournoyaient au-dessus du champs de bataille jonché de cadavres et maculé de sang. Les mains ruisselantes d’un liquide aux reflets rougeoiyants se levèrent, et à l’unissons tous crièrent : "GLOIRE AUX PRENOAHHY!"

[...]

Veldrin, seul, au milieu des carnes.. Il contemple l’étendu des dégâts, aucune expression lisible sur son visage ; ni la joie, ni l’horreur, ni la colère, nulle émotion ne le prenait. Il ne savait combien furent ses victimes, mais nombreuses elles furent et il en était conscient. Alors il s’agenouilla dans l’herbe rougie et la boue sanglante et se lança dans un monologue que seul lui pouvait entendre : "mère, vous nous manquez... Je suis fier d’avoir honoré les miens cette nuit, je suis fier des nouveaux venus, et je suis fier de ce que vous avez fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui... Nous sommes les êtres suppérieurs de ces terres, nous ne tombons pas. Chacune de nos victimes est à moitiée la votre également. Nous prélevons du sang pour vous, votre réveil sera un bonheur que vous n’oublierez pas. Néanmoins, vous nous manquez mère..." Une larme sillona sa joue, faisant couler quelques écailles de sang coagulé. "Vous me manquez Yunna..."

Il se releva, regarda son arc tout en essuyant la perle qui goutait déjà à son menton, et partit bien loin du château, l’heure étant pourtant aux remerciments et aux « festivités », si toutefois l’on pu appeler cela ainsi.
Cependant, en partant, il aperçu Senlu sa soeur qui grimaçait tout en se tenant le flanc. Elle y disposa un tissus et le recouvra de ses vêtements, puis se mit à marcher vers le château.
Senlu... Cette vampire anonyme qu’il avait rencontré. Il la trouva cachée dans un coin, accroupie.
Il lui fit découvrir la cave de la forteresse et l’y installa sur une couche de linge de maison qu’il avait trouvé dans les étages suppérieurs. Après lui avoir fit boire de son sang, Veldrin se releva, faible, et se retira en laissant un mot aux oreilles de Senlu : "reposez vous bien ma soeur... Je vais prévenir Nardanel."

[...]

Quelques jours suivants les faits, il se rendit à Dion sans tellement le souhaiter. Il aperçu sa soeur discourir devant quelques semblables et resta en retrait.
Ainsi il s’apercevait que les vampires avaient prit possession des lieux comme il se devait. Son visage était noir, bien plus qu’à l’habitude. Il repartit...
Dernière modification par *Veldrin* le mar. 12 juin 2007 à 17h37, modifié 1 fois.

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Message par *Veldrin* » dim. 10 juin 2007 à 09h51

Chapitre 3. La nuit parmis les autres

La fôret de la mort, la nuit. La drapé du long manteau dans lequel se reflette la lueur bleutée de la lune. Il est là, seul, une large épée en main. Les coups partent. Des branchent volent, de l’écorce éclate en fins morceaux... Visiblement un rude entrainement.
La pointe de la lame se plante dans le sol. La silhouette capée semble exténuée, recourbée au dessus de l’énorme épée, les deux mains sur la garde pour se soutenir d’un poids accablant.

[...] Dion, la nuit. Ce village de paysan avait déjà beaucoup souffert de la présence des vampires. Pourtant, ils ne leurs faisaient aucun mal. Comment expliquer le sentiment de peur? Veldrin ne le connait pas, ou du moins plus pour lui-même. Son manteau l’entourant, les bras croisés dessous, le col dressé, les cheveux volant avec légèreté au gré du vent.
Il retire son masque de nacre, dévoilant ses yeux meurtris. Son regard est tourné vers l’astre lunaire. C’est sa seule façon de continuer à percevoir le soleil : il le regarde par un intermédiaire.

[...] Giran, la nuit. Sa soeur Basha est non loin, sa panthère assise sagement à ses pieds et la regardant d’un air serein. La belle femme aux cheveux blancs caresse le museau du félin, un air de lassitude sur le visage.
La main du drow se pose sur le crane de la pantère qui grogne subitement alors qu’il commence simplement à lui gratter le cuir.
"Ma soeur, mes hommages..." Basha leva les yeux vers lui. "Salutations mon frère. J’aurais à vous parler quand vous aurez un instant." D’un ton monocorde, le drow répondit : "à votre guise ma soeur".

[...] Le château, la nuit. Une discussion politique entre Basha et son frère. Deux sourires. "A plus tard mon frère, je vais sortir Olath’."

Nardanel était là. Une discussion s’engage, mais elle est vite coupée par l’intrusion dans la forteresse d’un drow souhaitant visiter les lieux. La seconde fois qu’il revint, la grande lame le fendit.

Veldrin et Nardanel montèrent tous deux sur les rempars pour regarder le soleil se lever, masques sur le visage. Etrange sensation que celle des premières lueurs de l’aube effleurant la peau. Les rayons du soleil commencent à peine à déranger alors que la magnificence du phénomène est à son comble. De son vivant il n’aimait observer la nature, c’est dans la non-vie qu’il y prend goût.

Le soleil s’élève dans le ciel...

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Message par *Veldrin* » ven. 31 août 2007 à 15h33

III. CALME PLAT

Chapitre 1. L'exile

Plus personne.
Lorsqu'on ne peut trouver de réconfort dans la fraternité, on pense en trouver dans la solitude. Du moins c'est là l'image qu'il s'en faisait.

Après un long et lent sommeil de la mort envoutante, le couvercle du cercueil pivotait enfin sur le côté. La silhouette se redressait dans l'obscurité de la pièce. Elle attrapa une longue cape pendue à côté et la mit sur ses épaules. Le drap claqua lorsqu'il fit un demi tour, s'en allant vers l'escalier menant aux étages suppérieurs de la crypte.

Il passa dans la salle principale, le regard vide, ne prêtant attention à aucun élément. Il passa l'entrée et s'enfonça dans la fôret non loingtaine. Un murmure en elfique siffla entre ses lèvres et une bête apparut. Il l'enfourcha pour qu'enfin l'ombre le recouvre totalement ; il disparaissait parmi les arbres...

[...]

Un mois passa.

La silhouette de l'ancien drow se découpait à l'orée des bois profonds. Comme s'il venait de partir, ses vêtements n'avaient pas changé, ses armes n'avaient pas bougé ; seule sa mine était altérée : son visage était encore plus sec, et ses yeux encore plus foncés.

La routine reprit. Mettre à terre, s'abreuver, faire sentir la peur douce... Son quotidien revenait, l'ennuie avec, la mélancolie.. avec.
Dernière modification par *Veldrin* le ven. 15 août 2008 à 20h38, modifié 2 fois.

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Message par *Veldrin* » mer. 24 octobre 2007 à 00h12

Chapitre 2. Profondes ténèbres

Ses yeux se voilent tout à coup. Un silence de mort s'est depuis longtemps installé dans l'impénétrable tombeau.
Une silhouette à genoux, les mains tournées vers la haute voûte... Elle ne bouge plus. Le temps semble s'être arrêté ; il règne au sein du caveau un froid oppressant, presque mortel pour un être n'ayant pas l'expérience de l'au-delà. L'au-delà...

Les imperturbables ténèbres hantant le lieu semblent elles-mêmes n'être rien face à la noirceur du coeur de celui qui s'y trouve. Tout parraît mort, tout parraît vide, tout parraît...

Il tombe. Son corps s'affaisse et son visage entre enfin en contact avec la froide dalle. Plus un souffle. Ses yeux blancs ont cessé de luir.
Il pensait être déjà mort... Mais soudain a disparut la dernière étincelle.

On dit que la vie va et vient. On dit que temps qu'il y a de l'espoir il y a de la vie. On dit...

Son coeur a cessé de battre il y a bien des lunes. Sans doute se serait-il arrêté à cet instant s'il en eut la possibilité.
Quoi qu'il en soit, il était à présent certain de ne plus vivre, de ne plus revivre, de ne plus non-vivre sans avoir à tout instant ces visions à l'esprit.

"Ma soeur... Elle s'en est allée...
- Comment?!.. Enfin...
- Elle est partie pour les terres célestes. Nous ne la reverrons plus.
- Comment pouvez vous en être sûr?!"


Comment peut-il en être sûr...

La silhouette semble donner un ultime effort : le corps auparavent inerte se remet à bouger. Il se redresse miserablement, gardant une pauvre posture courbée. De ses yeux descendent le long de ses paumettes deux perles écarlates. Elles filent jusqu'à son menton avant d'aller se disloquer au sol.

Il voudrait crier mais aucun son daigne ne vouloir sortir. Ses mains montent lentement à son visage. Ses doigts se déposent calmement sur sa peau. Ils se crispent. Son corps se tord de douleur. Il retombe.

Il est enfin libre. L'emprise qu'elle avait sur lui s'est envolée avec elle. Il ne la reverra pas, il le sait. Il est seul dans le noir.
Il est enfin certain que son chagrin ne trouvera aucune fin si ce n'est dans la véritable mort.



"Je suis nu dans les ténèbres. Tu es partie mon amour, me laissant dans le noir. Tu m'as volé la vie, tu m'as volé la mort, et tu les as emporté avec toi là où je ne peux venir vous chercher. Tu m'as condamné à un mal éternel." -- complainte

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Message par *Veldrin* » dim. 2 mars 2008 à 17h44

Chapitre 3. Un pas vers les limbes

[…] « Depuis la nuit des temps les hommes se cherchent querelle, croyant malgré eux à une force supérieure au nom de laquelle il faut se battre au péril de leur vie. Ainsi tant que les hommes vivront ils se mutileront, et les dieux les verront et les délaisseront, las de leurs fratricides massacres. Un peuple agonisant livrant ses dernières forces contre lui-même. »
[verset 17, Psaume 8, Songes de Destellion]

La guerre fait rage. Des bruits de bataille retentissent au loin. Le ciel entier brûle du feu du combat qui consume les nuages et empêche la pluie de s’étendre sur ce monde pour qu’il renaisse…
Son regard traîne sur les landes calcinées et parsemées de corps dénués de vie. Le sang a remplacé l’eau et l’herbe autrefois verdoyante est aujourd’hui gavée de pourpre pour ce qu’il en reste.
Il tend la main, attendant qu’elle se désagrège au gré de ce vent sec et chaud, aux odeurs des charniers et poussière. L’air est empoisonné en ces lieux où le mal même n’oserait s’établir bien longtemps. Il est certain que jamais ces contrées ne reverront leur luxuriance de jadis.

Il est parti loin, très loin, trop loin. Faire marche arrière serait à présent une simple expression de la folie qui le ronge.

La solitude s’est depuis trop longtemps installée dans son cœur et lui a fait perdre raison, comme nombre d’autres évènements.
La tête basse, le bras toujours tendu, une imperceptible mélodie s’envole de ses lèvres craquelées pour se perdre dans cette dévastation s’étendant à perte de vue…



« Suivez donc le sentier qui mène à mon esprit
Traversez ces jardins, ces plaines, cet Eden.
Ces longues routes célestes durant longtemps j’ai prit
Arrivant aux sanglantes portes de ma reine.

Je me suis arrêté quand j’ai vu son visage
Son regard bleu de jade, son pâle teint d’hiver,
Ses longs cheveux bercés au doux vent des rivages
De ces terres oniriques de jaune, de blanc, de vert.

Je danse comme les fous, je prie pour en mourir
Et non seul je mourrais, vous m’accompagnerez
Alors que votre teint à la pâleur vire,
Vos yeux trahissent la crainte qui me fait triompher.

Portez dans la nuit noire le poids de la terreur,
Portez la mort sifflante, portez du feu l’ardeur,
Sentez du sang l’odeur, sentez donc votre erreur
Sentez partir chaleur pour que s’installe froideur.


Ta vie a prit fin mais ne pleure pas frère, sœur, car nulle larme n’est tolérée chez les non vivants. Seule ta famille a droit au respect. Nul n’a le droit ni le pouvoir de se dresser contre toi et les tiens. Tue les.

Une torpeur se mue dans tes veines
Toi qui n’a su garder tes larmes
Cependant que ton corps se gaine
Tu déposes non sans honte tes armes.
Mais à jamais tu garderas
Encré dans ton sang, dans ta tête
Dans ton sommeil de calme plat
Le goût amer de ta défaite


Le sable du temps a toujours le dernier mot
Ton existence a prit une autre direction
Je crains fort que tu ne puisses apaiser tes maux
La mort est à présent ta sinistre prison. »




Il s’assoit seul en haut de la falaise d’où il contemple le désastre, ses jambes pendant dans le vide abyssal qu’il surplombe. La nuit s’est abattue et son masque est tombé. Ses deux yeux blancs bercent l’obscurité de leur dépression. Des larmes sillonnent ses joues crasseuses. Ses plaintes sont emportées par le vent froid qui rôde.

« Je t’aime autant que je me haïs. Je m’en veux d’être tombé dans ton piège comme un vulgaire insecte dans la toile d’un arachnide. Je t’avais prévenu mais tu ne daignas m’écouter, préférant désobéir aux lois que te dictait ta sagesse plutôt que d’écouter ta raison. Ou peut-être fut-ce ta raison qui t’y poussa…
Pourquoi moi ? Qu’avais-je fais ? Que méritais-je ? M’as-tu au moins un jour aimé ? As-tu un jour pensé à moi ? M’abusais-tu depuis le début ? Avec plusieurs tu es allée alors qu’avec moi tu étais. Qu’ais-je fais de travers ? Avec un si tendre début pourquoi une fin si tragique ?
Si longtemps j’ai souffert que je ne puis plus me souvenir du goût qu’avait l’amour. Tout ce que je lui connais est mort avec toi, et toutes mes questions restées sans réponses le resteront à présent jusqu’à la fin des temps.
Quelle ironie ! T’aimer pour mourir, me haïr pour que tu meures. Comment en suis-je arrivé là…

Tu fus mon ange, mon amour, ma raison… Aujourd’hui tu n’es plus que la réponse à ma mort, à ma non vie. Cette singulière expression prend enfin son sens. Et sans nulle hésitation tu es mon enseignante : tu m’as appris sur la vie, tu m’as appris sur moi-même, tu m’as fait connaître la vraie douleur, celle qu’aucune lame ne peut offrir, celle qu’aucun vivant ne peut connaître, celle du dévorant baiser de la mort pour celui de l’amour. »


Quelques larmes sur l’herbe morte que la terre calcinée même ne semble vouloir boire.

« Je t’ai fais confiance et tu m’as trahis. Tu m’as fait devenir ce que je suis. Tu m’as appris à me méfier, à être plus dur et à être moins doux. Tu t’es faite passer pour une femme perdue, triste, au seuil de la mort… tandis que sans m’en douter tu me livrais à la mienne.
Je ne saurais jamais quelles étaient tes motivations. A vrai dire je n’en ai cure. Cela importe peu. Rien n’est plus beau aujourd’hui, rien n’a de goût, n’a de forme, n’a de couleur. Ma sagesse et mon esprit ont été balayés. Tout cela je te le dois.
Je t’aime autant que je me haïs et pour l’éternité je rêverais de toi. »


Il ne semble plus être qu’un vieillard au bord de l’effroyable précipice de sa ruine, chaque souffle supplémentaire lui infligeant maints cruels supplices, le passé fuyant devant lui à vitesse fulgurante comme pour lui faire savourer chaque instant qu’il vécu avant que la vie ne l’abandonne enfin. Il s’effondre lentement dans la poussière.

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Message par *Veldrin* » sam. 19 avril 2008 à 17h46

Interlude. Histoire d'une torpeur

[…] Une sphère d'énergie, une brume légère, une émanation astrale... Voilà tout ce à quoi pouvait ressembler cette entité surnaturelle au coeur de laquelle une essence sommeillait.

Le temps s'écoula sans qu'aucun mouvement particulier ne soit perceptible. Après de longues heures, la sphère se remit à s'illuminer par acoups. Sa texture se changea en une sorte de liquide métallique visqueux. La nouvelle matière se mit à refléter certaines images : un vieil elfe devant une grande bâtisse luxueuse, une elfe bien plus jeune sur une colline surplombant une grande cité, la lui montrant, une humaine le regardant avec sérénité, puis une autre, plus âgée... La couleur changea de nouveau pour laisser place à un noir des plus profonds tandis que la texture luisante restait même.

La sphère tomba tout à coup en chute libre.
De son mouvement quelques petits globes bleuâtres vinrent rayonner autour de la bille, laissant derrière eux de longues traces scintillantes.
La matière noirâtre de la sphère se mit à couler en une larme grossière en direction contraire au mouvement. Petit à petit, la perle grossissait pour laisser un semblant de visage se dessiner dessus. […]


IV. TRAUMATISME

Chapitre 1. Celle qu'il choisit

http://fr.youtube.com/watch?v=7vxYaEAyT ... re=related

Tu restes avec moi dans un murmure, une plainte, une mélodie. Tu es comme le vent dans les arbres, tu te prononces bas, tu parles de souffles, tu frémis…
Tu es mon tendre cauchemar.
Tu me hantes, tu me blesses, tu m’inspires, tu m’attises, tu me pousses, tu m’enlèves… Délicate attention, vertigineuse douceur, envahissante peur.
Je suis au bord de la falaise ; je dérape, je chute, je chois… Je plane, j’oscille, le vacille. Une force m’entraîne, me porte, me traîne. J’inspire, j’expire, j’exhale.

Elle me berce, me console, m’apaise, me calme.
Mon cœur est mort. Mais s’il vit encore…

« Je vous aime » dit-elle. Dois-je y croire, le saisir, le savoir ?
« Je vous aime » dis-je. Dois-je m’éprendre, m’attacher, me lier ?

La mystérieuse force vole, me survole, m’envole… me vole ma douleur, mon cœur, leurs ardeurs. Elle m’offre sa douceur, sa profondeur, sa splendeur.

« Vous êtes le seul » dit-elle. Dois-je l’apprendre, l’entendre, le comprendre ?
« Vous êtes la seule » dis-je. Dois-je l’avouer, me trahir, me haïr ?

La voilà insurgée dans mon être, mon âme, ma noirceur, rêvant de mes songes, mes brûlures, mes mystères. Je la vois, douce comme le jour, belle comme la nuit. Sa longue robe de soie blanche glisse lentement derrière elle alors qu’elle emprunte le chemin qui me révèle. Je suis nu, je suis noir, je suis mort. Ses lèvres effleurent les miennes et je m’échoue dans ce passionnel océan d’horreur, d’amour et de douleur.
Des questions resteront sans réponse. Je ne les chercherais jamais.

Une dernière à la mort. J’expirerais mes fautes dans un dernier souffle, je m’éteindrais de ses mains, charmantes et caressantes. Je m’effacerais de ce monde, maudit, condamné… mais aimé, et de l’œuvre de celle que j’ai choisi pour m’accompagner dans la mort jusqu’à l’inévitable trépas. Rien de plus qu’un prince brisé... J’attends mon heure à ses côtés.

« Ma sœur… »

[ image externe ]
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Message par *Veldrin* » sam. 24 mai 2008 à 17h03

Chapitre 2. Du sang et des larmes

La voix de Sazkya s’éteint peu à peu à mes oreilles, les sons ne me parviennent plus. Un silence pesant s’installe alors que je regarde un à uns les anges de cette pièce du monastère qui s’approchent pour me châtier. Je marche à pas lent vers eux, brandissant ma lame, tenant haut mon bouclier, et je frappe, à maintes reprises, ne ressentant ni peur ni douleur ; j’écorche, je tranche, je tue.

Leurs lances entament mon armure, la percent et la fendent. Enfin une pointe m’enfonce l’épaule. Je vrille. Mon corps frappe lourdement le sol alors que les anges s’éloignent. Le sang se mêle aux larmes.

[…]

Mes genoux cognent la dalle. Je m’échoue sur le pont de Rune, damné. J’observe le vide abyssal qui s’étend sous mon corps. Des perles chutent de mon menton pour être emportées par le vent et retourner à la mer, profonde et infinie.

Je sens ma sœur ; elle est là. Je sèche mes larmes, la marque de ma faiblesse, et me redresse, regardant devant moi. Malgré tous mes efforts elle prend le dessus ; comme toujours, c’est elle la plus forte.
Cependant quoi qu’elle dise, elle ne la touchera pas : je partirais pour qu’elle reste. Ainsi serait-ce, ainsi mourrais-je si je le dois, c’est à cela que j’étais destiné.

Il faut que je sois sûr…
Un sombre, une demande. Une entente, un silence puis la solitude. J’attends.
Les jours passent, je m’affaiblis, je ne peux succomber au désir de son sang… Mais elle est là, elle me regarde, le visage aussi noir que le mien, des vaisseaux bleus sur les joues, le teint livide, le regard vitreux, les joues creusées. Echange écarlate, douleur, jouissance… un silence puis la solitude. Je repars vers ce que je cherche.

Il me trouve, lui, que je cherche sans connaître. Un simple échange me suffit pour affirmer sa faiblesse. Je ne peux croire qu’elle l’eut choisit à mon détriment.

[…]

Le cristal se brise, une mélodie s’entame alors que doucement il avance vers elle. Un mot ou deux se perdent dans l’océan de douleur.
« J’ai juré que par vous je mourrais, et le peu d’honneur qu’il me reste l’obligera. Alors je vous regarderais, souriant, les larmes sillonnant mon visage. Parce que seuls les mortels ont droit à la beauté du jour et de la vie, j’aurais droit à celle de la nuit et de la mort. »
Dernière modification par *Veldrin* le ven. 15 août 2008 à 21h16, modifié 1 fois.

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Message par *Veldrin* » ven. 15 août 2008 à 21h15

Chapitre 3. Les deux Astres

Le Soleil s’est levé, la Lune le voit mais il ne lui fait aucune place. Il lui glisse quelques mots à l’oreille, lui disant que son charme n’opère plus… Pourtant la nuit est douce en ce mois d’été, à ce que l’on dit.

Il s’assimile au bien, il l’assimile au mal ; cependant il doute.
Quelle mince frontière existe-t-il entre les deux ? Ils ne sont que points de vue perdus dans le flot des avis divergents. Personne ne sait réellement ce qui peut les différencier. Le bien parfois est souillé, le mal parfois est tendre.

Ils se posent des questions, mutuellement, intérieurement, ils sous-entendent tous deux mais jamais n’affirment. Ils se baladent dans le ciel nocturne où le Soleil s’efface pour que la Lune prenne ses droits. Il la laisse faire, doucement, obscurcissant forêts et lacs…

Ce lac semble magique. Ses eaux sont calmes, le vent y glisse sans les perturber. Le Soleil s’y reflète à ses heures, mais la Lune n’y voit jamais son reflet ; elle se perd dans celui des étoiles.
Le soir est à présent bien avancé et les deux Astres sont visibles. Ils se contemplent l’un l’autre, profitant des courts instants pendant lesquels ils peuvent se voir.
Le Soleil revient sur ses paroles et la Lune s’approche de lui. Il ne fuit pas.
Il est doux, délicat, et elle aime qu’il soit ainsi. Elle passe devant lui, le cachant de son manteau noir et bleu. L’éclipse se fait, peu à peu, et personne ne peut plus vraiment dire ce qu’il se passe entre les Astres. L’un contre l’autre ils se glissent quelques mots doux, se font quelques caresses, se mêlent et s’entremêlent…

Un éclat de lumière et d’ombre à la fois.

Doucement la Lune se détache du Soleil. Ils doivent se séparer pour que le cycle continue, pour que l’alternance des nuits et des jours perdure, pour qu’elle ne soit pas altérée.
Il sait. Le cœur de la Lune est trop sombre pour être écouté mais le sien est pur. Il lui a soufflé un secret…

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Message par *Veldrin* » ven. 17 octobre 2008 à 22h49

[size=150][u][b]V. DU FOND DU COEUR...[/b][/u][/size]


Pourquoi rire?
Il n'y a rien d'amusant. Mes lèvres se crispent, mes joues tremblent. Si, je ris. Je ne sais pourquoi. Il est quelque chose en moi d'incompréhensible, d'incontrôlable, mais surtout d'inacceptable.
Je ne te sens plus. Je connais cette sensation, je l'ai déjà vécue.

[color=darkred][i]« Cache la. Oui vas y, cache la ! Que je cache cette vision qui me hante, me tourmente, me torture mais par ma faute... Suis-je coupable? Je le suis du point zéro jusqu'au bout. Je le suis depuis que tu t'es éteinte une première fois. Je le suis depuis que je me suis éteins une première fois. Je le suis depuis que je t'ai vu.
Le destin n'existe pas, du moins pas plus que le hasard ; non, rien n'arrive par hasard ; nous sommes tous responsables des choix que l'on fait. Lequel ais-je fais... Celui de ma mort? Jamais. Celui de la tienne, alors... Oui, celui ci j'en suis le seul responsable.
Tu ne devais pas mourir ce jour, c'est moi qui devais y passer. C'était à toi de me tuer. Pourquoi ne l'as-tu pas fait ? C'était à toi de me tuer ! »[/i][/color]

Assis, seul dans le noir de cette grotte qui depuis sa mort constitue un refuge primaire, celle qui a vue plusieurs de ses victimes, celle qui l'a accueilli alors que d'autres le rejetaient. Elle ne tolère en aucun cas les rayons du soleil. Elle reste froide, fermée et silencieuse. Elle le lui a toujours offert : son havre de paix.
Ses ongles grattent le sol terreux, se noircissant, se salissant plus qu'ils ne le sont déjà, abîmés, fendus... C'est à sa peau qu'ils s'attaquent à présent, son visage ; de petits lambeaux se roulent sous eux, dévoilant une chair morte et un sang pâteux presque déjà coagulé.
Ça ne fait rien.

[color=darkred][i]« Qui suis-je, mon amour ? Tu étais la seule à le savoir. Tu en savais même plus que moi, Ô combien plus... Tu as lu mon passé, pourquoi ? Est-ce lui qui t'as tué, ou est-ce seulement moi ? »[/i][/color]
Délicatement il attrape sa dague, tombée au sol depuis quelques scarifications, et en dépose le tranchant sur sa cuisse droite. Doucement il l'entaille, finement, légèrement, souhaitant y apercevoir ce liquide qu'il chérit tant.

[color=darkred][i]« Je ne cherche pas à me disculper ma tendre, non... Je sais ma faute. Il n'est plus nécessaire que je m'en excuse à présent. Rien n'est plus nécessaire. Mais qui suis-je ? »[/i][/color]
Des heures ont passé. Ses jambes auparavant blêmes sont maintenant couvertes de sang. Il n'a pas bougé. Rien ne coule. Il n'y a pas de vie dans cette pièce.

[color=darkred][i]« Arrête je t'en prie, tu me troubles. Tu aimes ? Moi non plus. Tu peux continuer. »[/i][/color]
De longs cheveux blancs jonchent le sol à ses pieds, trempant dans la boue fabriquée de son fluide. Son crâne luit également d'un reflet écarlate, des mèches de cheveux absentes ça et là, le cuir à vif.

[color=darkred][i]« Je ne t'arrache pas à ton sommeil, non ! Je ne souhaite que ton bien. J'aime simplement te parler, juste cela. Je te regarde encore. Je ne savais pas que tes yeux étaient si beaux... Si blancs. Des perles de nacre. Je ne pourrais plus rien t'offrir, ma douce. Il faut me comprendre, s'il te plait... Tu ferais cet effort pour moi ? »[/i][/color]
Un sourire triste se dessine à nouveau sur ses lèvres crevassées. Son visage ne ressemble plus à celui qu'il était. Il n'est plus.
La silhouette se redresse et s'en va. Le soleil est haut dans le ciel ; on fête le solstice d'été.

[color=darkred][i]« Pendant que d'autres vont célébrer le jour le plus long, je vais venir te retrouver. Ma solitude me dit que tu souris ; je me perds dans mes songes... Ils sont beaux. On danse ? »[/i][/color]




[...] [b]J'avance. Les rayons de l'astre m'éblouissent ; je crois bien que je suis aveugle.
Alors je t'aperçois, belle comme à l'habitude dans ta longue robe blanche ; tu fais un tour sur toi-même, puis un second. Je te regarde, heureuse. Tes grands cheveux noirs caressent le vent et semblent glisser dessus.
Lentement je m'approche, hypnotisé par ton charme, ta délicatesse. Tu m'attires. La falaise n'est plus très loin à présent.
Je ne te laisserai pas seule cette fois, je t'offrirai cette valse que tu me demandes. Je marche de plus en plus vite alors que tu t'éloignes vers le vide ; je cours. Ton sourire m'effraie et m'apaise.
Tu me tends la main. J'y glisse la mienne. Nous chutons. Je t'aime.[/b]



Un corps en bas de la paroi rocheuse noyé dans son sang.
Dernière modification par *Veldrin* le lun. 18 janvier 2010 à 10h23, modifié 2 fois.

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Message par *Veldrin* » jeu. 25 décembre 2008 à 23h57

« C’est lorsque je m’endors et me perds dans mes songes que l’obscurité fait place à la lumière. »


Annexe. LE VISAGE DE LA MORT


Charon à l’image de Saint Pierre me refusa ; je me laisse dériver entre Eden et Enfers dans ce qui semble être les Limbes, condamné à mon éternelle condition. J’eu la prétention de rêver à la fin de mon calvaire mais la mort n’y changea rien. Je suis porté par les lames tragiques et douloureuses de cet océan céleste.

Je ne suis plus qu’un être immatériel, une âme, un spectre perdu dans la vacuité de l’au-delà.
Tout à coup mon aimée apparaît comme mon ange gardien étant venu me trainer vers les jardins de Dieu. Elle est loin dans cette immensité stérile mais son regard perçant me parvient comme si elle ne se trouvait qu’à quelques centimètres. Je cours dans le vide pendant des heures sans m’épuiser mais elle paraît tout de même s’éloigner. Et lorsqu’enfin je tends la main mes doigts fantomatiques traversent sa chimère, troublant d’ondes ce doux reflet qui se déchire et disparaît.
Une image illusoire, rien de plus que les fluctuations pseudo-matérielles d’un esprit fou.

Ainsi était-ce là le visage de la mort : la condamnation d’un tribunal de Saints et de Déchus, une sentence contre laquelle toute lutte est vaine.
Je vais errer dans le néant à jamais avec pour seul souvenir l’image de celle que j’aime.

Le long et lent râle d’un immortel rongé, l’indicible tourment d’un passé incontrôlé, l’éternel destin au caractère linéaire. La fidélité par la haine, l’amour par la douleur. Je sais à présent qu’une force supérieure guide l’existence des hommes et qu’une grande injustice est à l’œuvre en son cœur : tragique je te méprise.