Floryan

[floryan]

Jadis, après de nombreuses guerres à répétition, qui duraient de décennies en siècles, la famine toucha mon village comme de nombreux autres en travers le continent. Les grandes villes, châteaux et races préoccupés à se combattre amenèrent donc cette pauvreté. Plus personnes ne comptait les morts tombés au combat, les familles sacrifiées, les morts de dépit, de tristesse ou autres misères.

La famine, le fléau de la majorité du peuple. Ce mal fit de moi une bouche de trop à nourrir, surtout quand on est un jeune orc. Rajoutant à cela les escarmouches de nos régions, de pillages périodiques des uns et des autres. Ainsi que d’autres guerres lointaines, certaines générationnelles, le monde partait à sa propre déchéance.

Tout cela fit que je me retrouvai très jeune, livré à moi-même. La forêt devint vite mon amie et alliée, car de quoi y survivre. Malgré le danger permanent, ma nature d'orc me rendant résistant, je pu rester en vie et me nourrir. Après vagabond, chasseur fut vite mon premier métier. J’errai pendant de nombreuses années dans des contrées éloignées, en solitaire. Au fur et à mesure des mes voyages, je rencontrai d’autres orcs dans la mienne situation, partis loin de leur terre natale. Nos anciens enseignements de Paagrio firent que l’entre aide fut de rigueur. Pendant que certains continuèrent leur route, leur destinée fait de choix, certains me firent faire la connaissance d’autres races. Des humains, des nains, des sombres, qui vivaient ensemble, qui s’entre aidaient.

Je fus accueilli à bras ouverts, tout en me laissant le droit, si je le souhaitais, de continuer mon chemin. Je décidai de rester avec eux. Ce fut la première fois depuis mon départ, que je ressentis à nouveau l’esprit de famille, dans ce monde fait d’inconnus. Je commençai à apprendre la vraie vie, pour rentrer très vite dans la vie d’adulte. Avec ses responsabilités et ses propres choix à faire.

Dans l’espoir de meilleurs lendemains, contre les tyrannies, les préjugés et les vieilles et très vieilles rancunes. Tous ceux ci, se remirent à y croire, ne voulant plus subir, mais agir dans un sens commun. Revoir leurs êtres aimés, apprendre à vivre ensemble, prendre du bon temps de temps en temps tout simplement. De plus en plus rares hélas.

Car, cette petite bulle, protectrice, était confrontée au monde gouverné par des siècles de guerres, de haines diverses. Parfois justifiées par des atrocités ou stupidités subies autour de nous malheureusement. Dont certains ne sont pas forcément fiers, mais n’ayant plus d’autres choix. Certains veulent aujourd’hui s’en repentir, d’autres apprennent ou continuent à haïr ce qu’ils ne connaissent pas. Rendant aveugle certains, ne voulant plus que la destruction de leurs ennemis, quittent à mettre Notre monde à feu et à sang. Ainsi que la famine et la mort dans leur propre village. Certains, assoiffés de pouvoir, rempli d’orgueil, perdent la voie des Enseignements. Ne voulant plus entendre parler d’êtres qui ne sont pas de leurs races, ils sont prêts à tuer dans l’ignorance si il le faut pour étancher leur égocentrisme.

C’est ainsi que je fus rejeté de mes soit disant « frères » orcs. Furieux de voir que je ne traite pas avec eux, mais plutôt avec un nouvel ordre, fait d’espoir sur l’union. Ils me menacèrent même de les rejoindre…sans quoi je serais très mal avisé de les croiser au détour d’un chemin. Etait-ce cela la voie des Enseignements ? Où finalement, tu n’es pas libre. Libre de choisir les siens, libre d’avoir ses propres croyances, libre de suivre qui tu l’entends. De faire ses choix librement, d’avoir un libre arbitre. Libre de croire en ces valeurs. Ou de vivre tout simplement.

Depuis ma rencontre avec ma nouvelle famille, je me suis même pris à de nouveau croire en la liberté. Pour certains orcs que j’ai pu rencontrer lors de voyages, je ne suis plus des leurs. Puissent-ils un jour comprendre et connaître la joie de l’apaisement, de la félicité, d’une paix méritée pour certains. En espérant que certains comprennent que des temps nouveaux arrivent où l’ignorance, la bêtise et d’autres fléaux n’auront plus maître mot. Même si j’ai très peu de savoir, je sais maintenant contre quoi je me bats, ses propres démons ainsi que les maux les plus dangereux pour la survie de ceux qui y croient encore, quelques soient leurs origines. Je me battrai au coté de ceux que j’ai choisis, librement, pour ceux qui ne s’arrêtent pas à des clivages sectaires.

En espérant que cet ordre se fasse entendre et comprendre par le plus grand nombre. Qu’ils se rallient sous la même bannière, celle de la justice. Pour ceux qui préfèrent rester dans l’ignorance et la bêtise, ils mourront en ennemis de la paix et de la liberté. Ceux ci, je ne les regretterai pas. Le mal, la mort si il le faut, seront nécessaire pour ceux là.

J’espère vivre assez longtemps pour voir s’accomplir ce en quoi certains croient de plus en plus. Pour qu’après l’union vienne la communion, des êtres conscients tout d’abord et ensuite dans le meilleur des mondes, de tout ce qui nous entourent. Je repars pour suivre nos destins encore inconnus au moment où j’écris cette lettre. Lettre qui, si elle survit à ce nouvel espoir, tombera je l’espère dans des mains qui feront renaître ce dernier. Pour cette fois ci, aller au terme des valeurs en lesquelles nous croyons. Pour des valeurs égalitaires.

~ Récit d’un orc vivant à la croisée des chemins ~

[Lotradas]

Compte supprimé par conséquent de même pour le perso