Ombeline Edoria

[Morwen]

Sazkya tentait de discerner les traits de l’homme.
La nuit était froide, profonde et sans étoile, seule la lune éclairait la scène de sa lumière spectrale.

D’une voix caverneuse il incita la jeune femme à continuer son récit.

Sazkya resserra son manteau afin de se réchauffer un peu, pris place sur un rocher, la lune révélant l’éclat de ses yeux verts.

La guerre faisait encore rage à ce moment là, nous étions une communauté de nomades et notre caravane se fit attaquer par des barbares.

J’étais encore une très jeune enfant mais j’ai encore dans la tête les cris, les larmes des femmes violées … des hommes assassinés …
Je n’eus même pas le temps de voir si mes parents étaient en sécurité qu’on me souleva du sol, m’arrachant aux miens.

J’avais deux ans à l’époque … je ne me souviens que de cette scène, le visage de mes parents, leurs noms … tout s’est envolé de ma mémoire.

Je fus revendue au marché aux esclaves. C’est un homme étrange qui fit mon acquisition, d’après lui je serai fort utile dans quelques années.
Etonnamment, il ne me confia pas à l’une de ses servantes mais me garda à ses côtés.
Je grandis donc dans un univers de conspirations et de secrets, telle la fille d’Enoch, chef de la guilde des assassins «Rose Noire ».

Mon maître avait toujours été très attentif à mon bien-être, je le respectais grandement et le voyais comme un père.
Puis vint le jour où il décida que je devais être initiée. Il se chargea personnellement de ma formation après m’avoir fait apposer l’emblème de la guilde.
Une rose noire, tatouée à un endroit que seul celui qui partagerait mon intimité pourrait voir.

Enoch était un homme dur, perfectionniste mais toujours juste.
Les leçons se succédaient et son comportement changeait, son regard sur moi … Je ne sentais plus cette bienveillance innocente mais autre chose, quelque chose qui me déplaisait.

A la nuit tombée, lors d’une leçon d’infiltration …

Des larmes perlent aux yeux de Sazkya.

Il enserra ma taille et m’embrassa fougueusement. Enoch était beaucoup plus âgé que moi, j’avais un grand respect à son égard. L’espace d’un instant je retrouvais l’année de mes deux ans.

En larmes, je le repoussais … m’enfuyant dans la pénombre.

C’est ainsi que j’atterris sur votre royaume. Mon apprentissage à peine entamé.

Je m’appelle Sazkya et j’ignore quel est mon nom alors je me rattache à la guilde qui m’a vue grandir.

Sazkya de RoseNoire

Sazkya se réveilla paniquée … Encore ce même rêve.

Le premier principe de la guide, ne pas trop en dévoiler sur soit, pourquoi bon sang fais-je toujours ce même rêve ! Et cet homme … qui est-il ?
La jeune humaine observa un instant la grange qu’elle avait trouvé pour passer la nuit, fraîchement arrivée sur ces terres inconnues.
Elle lutta un instant puis se rendormi.

[Morwen]

C’est ainsi qu’elle suivit Nardanel jusqu’au château de Dion et se retrouva face à Basha, la matriarche des vampires.
D’autres de se frères et sœurs étaient présents. Tous fort étonnés de voir leur sœur accompagnée.

Sereine et sans nulle peur au ventre, je marchais vers mon destin, cherchant ma place et l’adéquation à mes idéaux.

S’en suivirent quelques joutes verbales et demandes d’explications. Que voulait donc cette humaine et … quelles étranges pensées avait-elle là.
Sazkya alla droit au but, laissant ainsi libre Basha de l’accueillir parmi les siens … ou non.

Quelques brèves rencontres firent suite à ce jour. Des mises au point sur ce qui pouvait l’attendre, ce qui pourrait l’effrayer … La rencontre d’autres membres de la famille.
L’un d’entre eux intriguait et attirait étrangement Sazkya … Sans doute était-ce son parlé, son magnétisme et son mystère qui plaisait à la jeune femme.

Ne suis-je pas moi-même l’amante mélancolique de l’ombre …

Armée d’une grande patience, la jeune humaine attendait que son sort soit scellé.

[Morwen]

La nuit venait d’étendre son sombre voile lorsque Sazkya rencontra Basha. Celle-ci conversait avec une jeune drow mais abandonna son interlocutrice, demandant à la jeune humaine de la suivre.

Leur voyage les mena jusque la forêt des morts. Les deux femmes marchèrent jusqu’à atteindre un manoir paraissant à l’abandon.
Sazkya apprit qu’il s’agissait de la demeure de l’Ancien. Elle tenta d’en savoir plus mais Basha lui fit comprendre qu’elle lui conterait l’histoire des siens bientôt.

Avec admiration, elle fit le tour de la bâtisse, appréciant l’architecture de l’imposante résidence qui même délabrée dégageait une force sombre et attirante.

Basha porta son regard sur Sazkya …

N’est-ce pas un bel endroit pour mourir ?
Sans nul doute l’endroit idéal, sombre et attirant … Emprunt d’histoire.

D’une main pâle elle caressa la pierre, appréciant sa fraîcheur.
Les pierres ont leur propres mémoires … Vestiges du passé, elles résistent à travers le temps

Puis les deux silhouettes s’assirent, échangeant à nouveau sur les engagements de la famille, les transformations à venir.
Sans un bruit, trois ombres apparurent non loin.
Basha se leva, accueillant les siens.

N’est-ce pas un bel endroit pour mourir ?
Nardanel, Veldrin et Anrak acquiescèrent

Il est temps, nous allons procéder.
Les trois vampires semblèrent quelques peu surpris.

Une fiole fût donnée à Veldrin qui y versa de son sang.
Quel délice que la lame scintillante sous la lune pénétrant lentement la chair, laissant sur son passage un sillon écarlate.

Nardanel et Anrak en firent de même. Puis Basha se tourna vers Anrak afin qu’il aide Sazkya a rejoindre leur famille.
L’attente fût longue … Le jeune vampire n’osait pas faire couler le sang par les armes mais … Vint enfin la délivrance.

La chaleur enveloppante de la faucheuse … L’ombre m’absorbe.

Basha verse la fiole de sang sur les plaies de la jeune humaine ... qui se referment d'elles-mêmes.

Puis d’un souffle long mon corps s’éveille. Mes yeux papillonnent avant de s’habituer à ce nouveau regard, aux étoiles plus vives, aux ombres mouvantes … Les statues de marbres m’observent d’un œil complice.
Mes yeux se posent sur mon corps, du sang … Pas de plaies.
Ma bouche est sèche…De la langue j’humidifie mes lèvres, étonnée de sentir mes nouvelles canines …
Me voici des leurs. Une enfant de ténèbres …

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[Morwen]

La nuit m'enveloppe de son sombre manteau, le masque que je porte dissimule mes traîts.

De loin je l'observe ... La tête entre les mains, il semble accablé.

Sazkya soupire.

Enoch, tu étais mon père, mon mentor et mon modèle, pourquoi m'avoir ainsi trahie.
A cause de toi je voulais fermer mon coeur aux hommes, j'avais trop peur de revivre cette scéne écoeurante ...
Mais pourtant ... Lui, sait éveiller cette flamme qui sommeille en moi telle la braise sous la cendre ... Latente ...

La jeune vampire, dans un silence spectral rebrousse chemin. Dissimulée par les ombres, cheveux aux vent elle court encore et encore jusqu'à rejoindre ce continent qui est maintenant sa demeure.

Dion est déserte ... Le château ! Non, je risquerais de le croiser ... Je dois me protéger, étouffer la braise.

Sazkya rejoint le passeur.
Mène-moi à Giran

Silencieuse, elle scrute les passants et porte une oreille attentive à tout ce qui se dit.
Lorsqu'elle l'aperçoit, figé en haut des marches.
Elégant et mystérieux comme à son habitude.
Elle ose un pas dans sa direction puis se résigne.

Nylan arrive entre temps, bavardant avec lui, elle ose alors le saluer de loin, d'un léger signe de tête puis baisse aussitôt le regard.
Il l'observe, elle sent son regard pesant ...

Ne rien laisser paraître ...

[Morwen]

Le jour décline dans la crypte poussiéreuse … et lentement Sazkya s’extirpe de sa couche en maugréant.

Garce putride, nous n’en resterons pas là … Taranis sera vengé.

Puis la jeune vampire fît silence, humant l’air.
Ce même parfum, il est à nouveau là non loin. A ma recherche sans doute … Peut-être devrais-je lui apporter ce qu’il attend.

C’est le sourire au coin des lèvres qu’elle laisse tomber sa robe le long de son corps, dévoilant sa peau glacée, morte … qui a pourtant gardé le hâle de ses origines nomades.
Le tissus glisse en un doux un froissement jusqu'au sol, au creux de ses reins la rose noire de son passé … Encrée là pour l’éternité.
Son armure passée, elle saisit sa dague et d’un pas silencieux et assuré sort de son refuge.

Son regard se pose entre les arbres non loin.
Tu me vois n’est-ce pas … te voilà prêt à bondir mais …
D’un geste vif et agile elle se retrouve derrière lui, susurrant à son oreille.
Tu tombes bien … je suis affamée.
L’homme en noir tente de se débattre mais transpercé de concert par les crocs et la froide lame il ne peut rien faire …
Il est conscient de l’aspiration de son fluide vital malgré la douleur lancinante entre ses côtes, son cœur s’emballe puis se fait lent, de plus en plus lent … jusqu’à l’arrêt.

Sazkya essuie d’un mouchoir noir le coin de sa lèvre puis fouille le corps sans vie à ses pieds.
Enoch t’a sûrement appris cela pourtant … Inconscient.

Un court instant la voilà disparue … C’est armée d’une épée qu’elle revient.
La jeune femme se penche prés du cadavre, saisit une poignée de cheveux et tranche vivement la tête de son assassin malhabile …
Elle fixe un instant le visage figé dans la mort par la douleur et la peur …

Ne formons-nous pas un beau couple tous deux ?
Cette petite aventure m’inspire … Ton maître m’a appris bien des choses en plus de l’art de l’assassinat et des ombres. Il m’a donné le goût des lettres.
Ecoute donc cela :

Le Prédateur & La Proie

Le rideau se lève dans un sourire
Le ballet commence dans un soupir
Rituel de l’animal où naît le désir
De s’approprier son âme et enfin d’assouvir
La soif vorace de son précieux élixir
Esclave du fauve il s’adonne au plaisir
De livrer son être sans désobéir

Offrant son corps et son fluide vital
Il glisse dans la pénombre abyssale
Lové en son sein dans une étreinte bestiale
Elle sonde à sa guise les tréfonds de son mal
Aspire et se nourrit de cette passion fatale
Qui pour ces pauvres esprits peut sembler anormale
Ô couple dramaturge à l’histoire théâtrale

Oh mais quelle drôle de tête fais-tu là ? Mon poème ne te plaît-il donc pas ?.

Un rire retentit dans la pénombre …

*
**

La grande citadelle se dresse devant elle.
Impénétrable pour ceux qui ne la connaissent pas …
D’un pas léger elle s’élance, tenant toujours la tête dans l’une de ses mains.

Enoch pénètre dans son bureau éclairé par une seule bougie. Puis s’approchant de celui-ci pour s’y installer, aperçoit la tête de son homme baignant dans une flaque de sang.

Ainsi donc tu as bien progressé ma fille …

Ta fille ? Comment oses-tu me nommer ainsi …

Sazkya soupire.

Enoch .. Tu étais tout pour moi, un père, un mentor, un modèle … Tu as tout gâché, tu m’as trahie !

L’homme scrute la pénombre et les recoins de la pièce.
Mais où es-tu donc ? Montre-toi Sazy.
Un bruit le fait sursauter, d’un geste vif il fit volte-face. Ses yeux se posèrent sur son bureau, transpercé d’une dague y clouant un ordre de mission.
Aurais-tu changé ton enseignement ? Celui-ci n’était pas bien malin pour aller accomplir son devoir tes ordres dans son manteau … Il aurait pu mener n’importe qui ici …

Enoch regardait celle qu’il avait connu alors qu’elle n’avait que deux ans …
Qu’es-tu donc devenue ? Ta voix semble émaner d’un autre monde, quant à tes yeux … Ils ont perdu cette belle couleur émeraude et brillent d’une flamme démoniaque !
Par tous les dieux, quelle abomination est-ce là !?.

La jeune vampire esquisse un sourire, dévoilant ses canines acérées.
Je suis ce que tu as modelé Enoch, amoureuse des ombres et de la mort …
Ne tâche plus de me faire suivre ! J’en ai fini avec toi et la Guilde des assassins RoseNoire ! Tu m’as trompée, bafouée ! Pour moi tu n’es plus … Laisse-moi en paix.

Oublierais-tu que tu m’appartiens Sazkya ! Personne d’autre ne t’aura et pas même celui pour qui ton cœur bat …

Sazkya plisse les yeux.
De quoi parles-tu donc sombre fou ?
Montrant du regard la tête tranchée demeurée sur son bureau :
Cet incapable a tout de même su voir comme ce sombre semble te toucher. Peut-être que sa mort serait ma douce vengeance à ton départ.
Peut-être qu’ainsi je serais en paix.
L’homme sourit d’un air sadique.

Elle s’approche, son visage à quelques centimètres du sien. Alors il peut sentir cette haleine … Un mélange de fleurs séchées, une odeur de mort et de caveau …
Touche un seul de ses cheveux et je viens t’arracher le cœur en personne Enoch.
Oublie-moi, oublie-le. Cela vaut bien mieux pour tous..

Sazkya disparaît dans l’ombre et observe de loin.
Enoch pleure en scrutant les ténèbres …
Qu’est-elle devenue … Pourquoi avoir cédé à mes sentiments, je l’ai perdue … A tout jamais..

Satisfaite de ces paroles, la jeune vampire s’en retourne vers Dion.
Comment le mettre en garde sans qu’il ne puisse soupçonner quoi que ce soit ? Une lettre peut-être…

De retour dans la crypte, c’est la plume, l’encre et le parchemin qu’elle choisit pour armes.
A nous deux mon beau ténébreux….

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[Morwen]

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Est-ce là ma malédiction ?
Moi qui suis venue de l’avant à la rencontre de ce que je suis actuellement.
Créature de la nuit, je l’étais déjà … Amante de l’ombre et de la mort … Sans doute dois-je me contenter de ce seul amour et mes étreintes en resteront à celles de ma froide lame ou encore de mes crocs …
Est-ce là ma malédiction ? Epanouie dans ma nouvelle existence de vampire … Je n’ai pourtant su sceller la porte de mon cœur.
Oui … C’est bien là ma malédiction.

Une larme de sang roule sur la joue de Sazkya. Assise derrière les chutes, elle observe le rideau d’eau déferler devant elle.

L’Eveil

Je me pensais endormie
Puis je m’éveille enfin
Le cœur à l’agonie
Peut-être est-ce mon destin
De vivre avec l’âme en charpie
L’angoisse aux aguets comme un chien
M’avait suivie jusque dans mon abri
Elle voulait me ramener aux temps anciens
Où souffrance et peurs fûrent mes réelles amies
L’amour aurait pu être mon gardien
Mais elle a su s’immiscer sans un bruit
Dans les toiles mêlées de nos destins
Et de sa gueule affamée dans la nuit
Me livrer au froid sibérien
De ses caresses de harpie
Elle sait, elle sent que je la crains
Je m’accroche à mon désir d’infini
Elle connaît mes faiblesses, je n’y peux rien
Elle sait que je me hais, et s’en délecte dans un cri

Un long soupir …

Ainsi, nous ne serons même pas amis …

[Morwen]

Sazkya s’est retirée dans la crypte au levé du jour, abandonnant à contre cœur celui qu’elle chérit tant avant que ses paroles ne la trahissent.
Assise dans la pénombre, elle médite.

Ne garderais-je des hommes que l’amertume de la douleur ?

J’avais pourtant érigé haut les barricades de mon cœur et j’étais bien décidée à me résigner lorsque j’eus enfin compris que lui appartenait déjà à une autre et pas des moindre …

Rire mélancolique

Des barbares assassins et me voilà torturée … Dois-je disparaître à jamais ? Dois-je me taire est aimer encore et encore en silence pour profiter de sa présence ?
Dois-je laisser ma plume coucher sur le papier ce que je n’ose lui dire au risque de le voir prendre ses distances ?

D’un air peu décidé, elle saisit l’encre et le parchemin puis se plonge à nouveau dans ses pensées.

Ses paroles se veulent sans doute agréables, pourtant cela me fait l’effet d’un pieu dans le cœur que de rester au même rang que ses sœurs …
Bon sang, nous ne sommes pas nés du même ventre, les liens du sang nous unissent mais … Cela ne serait nullement incestueux de s’adonner à l’expression de quelques sentiments.
Petite sotte, ceux là sont à sens unique …

Brusquement, elle envoie valdinguer dans la crypte l’encre et la plume dans un fracas.

Quel intérêt à tout cela que de me ridiculiser …

Saisie d’une profonde tristesse, la jeune vampire sombre dans un sommeil agité.

[Morwen]

De longs mois d’errance loin de la famille … La solitude tant chérie, la faim, la réflexion, la rage, la haine … Cette haine de ne savoir penser à autre chose, cette haine pour elle-même, cette haine d’être assez faible pour ne savoir lutter et effacer ce qu’elle s’interdisait.

C’est haineuse et vaincue que Sazkya fit son retour auprès des siens … De la raison de sa fort longue absence, elle n’en souffla mot aux siens…

L’étincelle crû bien mourir loin du brasier mais elle avait réussi à devenir flamme malgré sa volonté, une flamme dévorant chaque jour un peu plus son âme …

Et si la délivrance de cette malédiction se faisait dans l’aveu ?

Une étrange affaire tomba à point nommé pour l’empêcher d’avoir à s’expliquer auprès des siens, la famille était embarquée dans une pathétique histoire de pillards et de gnolls.

Le repos ne fût que bref … Bourreau malgré lui il finit par apparaître et alors la jeune vampire ne su résister et la flamme vint brûler à ses lèvres révélant ainsi la vérité à celui qui consume son être.
Aucun retour attendu, juste la délivrance … Mais cela ne semblait suffire à étouffer ce qui embrasait son âme, telle une goutte d’eau … nul effet.

Sazkya songeait à disparaître, partir et ne jamais revenir … L’étincelle loin du brasier ne pourrait qu’en mourir.

Cela l’obsédait, elle avait su vivre seule ces quelques mois … Pourquoi craindre quoi que ce soit ? Seulement il lui fallait attendre … Elle le lui avait promis lorsqu’ils furent interrompus, selon lui cette conversation méritait d’être poursuivie.

L’infante était sceptique …

[Morwen]

Lorsque Sazkya refit surface, cela faisait de nombreuses années qu’elle avait fuit les siens … Qu’elle l’avait fuit lui afin de ne plus être tourmentée, elle espérait seulement que la Famille ne lui en voudrait pas et que Basha, à qui elle s’était confiée, saurait lui pardonner ce besoin d’aller chasser ses démons dans des terres lointaines …

Les années pour un vampire ne s’écoulent pas de la même façon, tant le temps semble infini, elle avait pris son temps … Avait pu croiser de ses semblables plus ou moins hostiles, il n’est en effet pas aisé d’être un vampire solitaire sur les terres d’autrui … Surtout lorsque la soif vous tenaille.
Elle s’est pourtant liée d’amitié avec une femme … Un très ancien vampire prénommé Ombeline Edoria dont la beauté était à vous couper le souffle et lorsqu’Ombeline exerçait son art elle vous hypnotisait.
Son corps gracile ondulait au rythme de sa voix, sa longue chevelure de jais cascadant par boucles jusqu’à ses reins et ses yeux … Dans lesquels Sazkya voyait parfois les siens, ses yeux émeraudes …
Comme elle l’avait désirée, comme l’étreinte fût intense … Une explosion d’érotisme et de volupté … Mais Sazkya avait à nouveau fuit, redoutant d’avoir chassé un démon pour être hantée par un autre.


Ses escapades la menèrent si loin du monde connu qu’elle pensait être perdue à jamais … Alors qu’elle errait dans un continent fait d’une jungle hostile, ne rencontrant pas âme qui vive afin d’étancher sa soif … Elle se sentie suivie, épiée, chassée … Ironie du sort ! La dague à la main, le souffle lent, elle écoutait … Puis elle vit bondir un éclair de fourrure noire, une créature massive la maintenait à terre tentant de lui arracher la gorge de ses énormes crocs.
Pourtant pourtant … N’avait-elle pas le parfum de la mort ? Nul sang, nul battement de cœur … Que voulait cette panthère ?
En une fraction de seconde Sazkya reprit ses esprits … Et de sa dague perfora la chair, sentant sur sa peau glacée le sang chaud de l’animal.
Affolée par la faim, au bord de la frénésie, c’est avidement qu’elle se nourrit lorsqu’elle fût interrompue par un léger grognement.
Alors elle leva les yeux … A quelques pas d’elle se tenait une jeune panthère, bien trop jeune pour chasser seule ou se défendre.
C’est alors qu’elle comprit. La mère avait senti son petit en danger et l’avait attaquée avant qu’elle ne leur fasse du mal.
L’abandonner ici auprès de la dépouille de sa mère serait la livrer à une mort certaine, à force de patience, elle pu tisser un lien avec l’animal et elles furent bientôt inséparables.

D’errance en errance, elle se sentait à nouveau perdue à jamais dans cet endroit étrange … Elle arrivait à une zone d’eau mais le brouillard était si épais de l’autre côté qu’il lui était impossible de voir s’il s’agissait d’un océan, d’un lac ou d’une simple rivière …


C’est à cet instant qu’elle vit une barge déchirer le voile opaque et venir à elle … Un petit homme s’y tenait, lui indiquant sans un mot d’embarquer.
Elle fût accueillie par une petite femme à la peau brune, la Grande Prêtresse. C’est alors … Qu’elle fit la connaissance de son peuple étrange, ni plus ni moins que des humains à ses yeux mais appelé « Les fées » par ceux qui ne vivaient pas sur leur île.
Viviane avait le don de clairvoit et avait senti son arrivée depuis bien longtemps … Etrangement, sa condition de vampire n’effrayait pas ce peuple, ils ne la qualifiaient pas de créature démoniaque ou contre-nature.

C’est auprès d’eux qu’elle apprit certaines légendes et découvrit leur déesse, Cerydwen … Quel doux mot … C’est ainsi qu’elle prénomma la jeune panthère qu’elle avait recueillie.

Elle passa quelques années parmi eux, se nouant d’amitié avec un chevalier qui n’était ni plus ni moins que le fils de la Grande Prêtresse.
Galaad était étonné au plus haut point qu’une femme puisse manier la dague, ils passèrent bien du temps à discuter combat et tactique. Le jeune homme sortait à peine de l’enfance mais pourtant il était d’une haute stature, massif, des mèches blondes encadraient son visage au traits aquilins … Nul doute que son père n’était pas de ce peuple …
Un soir sur la colline aux pierres, il lui proposa de lui enseigner son art si elle acceptait de lui enseigner le sien. Echange de bons procédés disait-il.

La jeune femme, bien trop intriguée par l’apprentissage du maniement d’une nouvelle arme ne pu qu’accepter.
On lui fit don d’une armure, bien plus lourde que celle qu’elle était habituée à porter ainsi que d’une épée soit disant enchantée par « les fées ».
Sazkya décida durant ses entrainement, que Cerydwen pourrait lui être fort utile, elle avait d’ailleurs souvenir que sa sœur possédait une panthère prête à la protéger si nécessaire.
On fit donc construire une protection pour la bête et le vampire lui apprit à passer à l’attaque, sous l’œil étonné du jeune Galaad.
Ce dernier lui enseigna également quelques formules afin de se protéger ou rendre ses ennemis plus vulnérables.

Ils en étaient tous deux encore qu’au début de leurs apprentissages respectifs quand un jour la Grande Prêtresse vint à elle afin de l’informer qu’il était temps qu’elle aille retrouver les siens … Elle avait eu une vision dans l’eau du puits sur la colline, un rassemblement de vampires, la Famille … Il lui fallait retrouver les miens au plus vite.

Alors elle embarquait à nouveau sur la barge à travers l’épais brouillard mais … quelle ne fût pas sa stupeur cette fois-ci de ne pas faire quai sur les rivages de cette jungle hostile par laquelle elle était arrivée jusqu’ici.
En effet, elle reconnaissait bien ceux de « l’île qui murmure » en descendant de la barge, elle allait se retourner pour poser la question au petit homme qui menait l’embarcation, mais celui-ci avait disparu, il n’y avait plus de brouillard non plus.
Elle se demanda un bref instant si elle n’avait pas rêvé tout cela, puis Cerydwen lui lécha le bout des doigts, elle su alors que tout ce qu’elle avait vécu était bien réel, n’avait-elle d’ailleurs pas dans son paquetage l’armure et l’arme dont lui avait fait don le peuple des « fées » ?

Sazkya se rendit au plus vite à Giran, dans l’espoir d’y retrouver sa sœur … Cependant, les siens semblaient absents, au bout de quelques jours, son frère Hizin fit son apparition, puis celui qu’elle redoutait tant de revoir.
Elle crû mourir une seconde fois lorsque Veldrin paru, celui-ci parlait d’une sorte de prophétie … Qui ressemblaient étrangement aux dires de Viviane.
Elle n’en dit mot et se contenta d’attendre de voir ce qui devait arriver.

[Morwen]

Elle fit sa connaissance pour la première fois peu après son retour, il était aux côtés de ses sœurs et s’était présenté comme Telindar.

Cet humain n’était pas de ces jeunes bellâtres devant lesquels les femmes se pâmaient, cependant … Sazkya était aimantée par ce qui se dégageait de lui.
Cette profonde mélancolie, cette abjection pour la vie, ce déni des mortels et des choses de l’existence …Ce vide à l’intérieur de son être, cette fatigue dans ses yeux d’homme.

Elle n’avait pas eu le temps d’engager la conversation car une réunion de La Famille était prévue, elle avait juste pu apprendre de Nardanel qu’il pourrait peut-être bien les rejoindre.
Quelques jours après, il réapparu … Sans hésitation, elle le prit par le bras, l’emmenant à l’écart afin d’échanger avec lui, de le sonder.

Ils restèrent bien des heures à discuter … De sa vie passée, de ses blessures par la perte d’amis et d’une femme … De ses noms qu’il utilisait en leur mémoire.

De ce que représentait La Famille, des liens qui unissaient chaque membre mais aussi des peurs ou des doutes qu’il pourrait avoir, du passage … à la mort de son être jusque sa renaissance.
Il semblait tellement fatigué de vivre … Sazkya en était particulièrement émoustillée, qu’il était bon de le voir comme elle l’avait fait bien des années auparavant, venir à eux en son âme et conscience.

Et si vous proposais … De vivre pleinement votre mort ?
Une phrase parmi tant d’autres dans la conversation mais qui sembla réellement plaire à l’humain.

Craignez-vous la mort Selendir ?
Il ne la craignait pas …

Le passage peut être douloureux, j’en ai moi-même un cuisant souvenir. J’aimerais pouvoir vous éviter cela, si j’en ai l’accord de Basha je vous promets de rendre cela le moins pénible possible.

En effet, elle avait le profond désir de l’accueillir elle-même … Ne vous méprenez pas sur le feu qui pouvait brûler en elle, elle s’était déjà faite une promesse à ce sujet là, c’était différent.
Elle n’aurait su dire pourquoi, elle avait pleine confiance en cet homme et comptait bien pouvoir elle-même en faire un de ses Frères.

*
*
*

Elle eu l’aval de Basha quant à la mise à mort de ce dernier.
C’est alors qu’elle décida du déroulement du rituel, elle le voulait bien moins violent que ce qu’elle avait pu vivre …

Elle cessa de se nourrir, se menant doucement dans ses derniers retranchements, dangereusement faible, proie bien trop facile pour de potentiels ennemis … Proche de la frénésie … sentant la bête la tirailler à chaque effluve d’élixir venant à ses narines.

*
*
*

Et c’est dans cet état qu’elle rejoignit Veldrin et Nardanel pour le rituel … Ne manquait que l’intéressé qui ne tarda pas à se montrer.

Tous quatre se dirigèrent vers l’académie d’Hardin, au centre de la grotte … L’endroit ferait office d’autel.
Nardanel soutenait sa sœur à bout de forces pour y pénétrer, sans doute avait-elle deviné ce qu’elle avait en tête … Contrairement à Veldrin qui semblait s’inquiéter de son état.

Sazkya tendit une main glacée à l’humain, le menant au centre de la grotte.
Avez-vous bien réfléchit à vos choix Selendir ? Le rituel est irréversible.
Toujours las, l’homme acquiesça.
Sazkya se laissait tomber sur le sol, bien trop faible … Faisant signe à l’humain de l’imiter.
Avez-vous confiance en moi ?
Pleine confiance Dame Sazkya.

Elle scruta ses yeux un instant, afin d’y guetter la moindre peur... Puis doucement s’approcha de lui, tenant son visage de sa main dénuée de vie.

Puis d’un mouvement surnaturel, elle fût en un éclair à son cou … Enfonçant ses crocs dans la chair, buvant avec avidité son élixir de vie.
Elle sentait le cœur de sa proie s’emballer, le sang battre à ses oreilles … Sa tête tournait comme prise dans un tourbillon d’ivresse causé par un trop long jeûne.
Elle senti la main de Selendir se poser sur sa nuque … Alors, doucement, elle calma le flot … Le corps toujours si proche du sien … Son corps qui peu à peu reprenait quelques couleurs, quelque chaleur pendant que celui de Selendir se vidait de sa vie.

Elle continuait, maintenant très doucement jusqu’à absorber la dernière goutte de son sang, jusqu’à voir la main de l’homme tomber mollement contre sa robe blanche et sentir son dernier souffle s’échapper de ses lèvres.
Alors elle s’arrêta et constata que Nardanel et Veldrin s’en étaient allés, elle ignorait quand mais se doutait que sa sœur avait voulu les laisser seuls dans ce rituel de passage un peu trop intime …

Sazkya observait un temps le corps sans vie puis, ôta son gant, perçant à nouveau la chair cette fois, de son propre poignet afin qu’un mince filet de sang s’en écoule.
Elle plaça alors son poignet au-dessus de la bouche de Selendir, laissant son propre sang s’écouler dans sa gorge …

Et comme si leurs esprits ne faisaient qu’un, c’est à cet instant que Veldrin et Nardanel réapparurent.

C’est à vous mon Frère murmura-t-elle en lui laissant la place.

Elle se plaça auprès de sa Sœur et observait la scène.
Veldrin sorti une fiole, qu’il ouvrit et en versa le contenu dans la bouche de Selendir … Basha n’avait pu être présente et ce devait être là son propre sang.
Puis, imitant Sazkya, il se défit de son gant pour mordre son poignet et laisser son propre sang s’écouler dans la bouche de leur futur Frère.
Cela terminé, Veldrin retourna surveiller l’entrée de la grotte afin que personne ne puisse troubler le rituel.

Le tour de Nardanel vint alors, elle imita les autres … Les doigts de Selendir bougeaient doucement.
Sazkya revint alors auprès de lui, guettant son réveil …

Comment vous sentez-vous ?
Etrange et las …
N’ayez crainte, les prochaines minutes ne seront pas très agréables mais il faut que votre corps mortel finisse de mourir.

Elle guettait la soif afin d’être certaine que le rituel avait bien fonctionné. Nardanel s’était à nouveau évanouie dans l’ombre …

Elle restait seule auprès de Selendir …
Cela va-t-il mieux ?
Elle défit à nouveau son gant et lui présenta son poignet afin de voir sa réaction …
Sans hésitation, il la mordit et bu à gros flots.
Le rituel n’avait donc pas échoué.
Doucement Sazkya ôta son poignet de sa bouche et le lécha afin d’en refermer les plaies.
Bienvenu dans La Famille mon Frère

[Morwen]

Le retour auprès de La Famille était ponctué par de nouvelles rencontres …

Quelques semaines après le rituel de Selendir, Sazkya senti une présence en ville, la présence d’un autre vampire … inconnu.

Le sombre vint à elle, se présentant sous le nom de Yui. Intriguée, elle l’invita à s’éloigner de la place afin d’échanger plus tranquillement.

Elle apprit que tout comme elle dans sa vie de mortelle, le jeune vampire avait suivi un entrainement dans une guilde d’assassins et qu’il prenait plaisir à manier la dague.
C’est dans ce même endroit qu’il se retrouva fait vampire malgré lui … Afin de le rendre plus fort, plus efficace … Les siens avaient capturé un vampire afin qu’il transforme le jeune sombre, seulement ils l’exécutèrent juste après le rituel.

C’est pourquoi Yui semblait si perdu sur les chemins de sa nouvelle existence … Sazkya ne doutait pas que La Famille serait intéressée par son cas.
Elle décida alors de le prendre sous son aile, lui en disant un peu plus sur l’espèce à laquelle il appartenait à présent, l’informant qu’il pouvait tout à fait se nourrir sans tomber dans le meurtre ou la violence … Et l’encourageant fortement à s’entretenir avec ses frères et sœurs afin que ceux-ci le sondent …
La Famille pourrait pleinement pallier son manque d’éducation causé par la mort de son Sire. Les cartes étaient entre ses mains …

*
*
*

Ce même jour, Sazkya fût littéralement abordé par un humain … Elle profita de l’occasion pour tenter d’en faire son diner mais sans succès.
L’homme semblait à la recherche de quelqu’un.
Poussée par son instinct, elle s’en méfia de suite, se présentant sous l’identité de Dame Ombeline … Elle comptait bien cependant en savoir plus au sujet de cet humain et éventuellement l’éliminer s’il s’avérait être un réel danger.

Lui proposant de s’entrainer avec lui, elle saisit l’occasion pour l’observer et le questionner … Il recherchait une femme, avec un tatouage … Un tatouage signalant l’appartenance à une guilde. Sazkya ne pu s’empêcher de songer à la rose noire tatouée au creux de ses reins …

Etrangement, Tristan, comme il se prénommait, combattait à l’épée … Rien à voir avec l’enseignement d’assassin de la guilde d’Enoch …
Elle décida alors après deux jours d’aller droit au but, qui recherchait-il au juste et pourquoi ?

Sazkya … Afin de m’entretenir avec elle.
Parlez donc en ce cas Tristan, je suis toute ouïe …

L’homme paru fort agacé de s’être fait berné par une fausse identité mais n’en dit mot.
J’ai été envoyé par Enoch pour vous trouver …

Sazkya l’interrompit
Enoch ? Mais cela fait bien des années que je lui ai rendu visite, lui apportant la tête de l’un de vos collègues qui me collait d’un peu trop prés … Il n’avait d’ailleurs pas semblé apprécier ma nouvelle nature.

Votre nouvelle nature ? Qu’est ce …
Enfin, je voulais simplement vous dire de vous méfier, certains assassins de la Guilde de la Rose Noire sont encore après vous.

Pourquoi me mettre en garde Tristan ? Pourquoi faillir à votre mission ?

Enoch n’a pas su avoir confiance en moi et m’a fait suivre, afin de savoir quand je vous retrouverai et être certain que vous lui soyez ramenée.

Enoch n’est pas l’homme d’honneur qu’il fait croire être … Je pense qu’il vous a demandé de retrouver sa fille n’est-ce pas ?
Quel père digne de ce nom tenterait donc d’abuser de sa propre fille ?

Je vois … C’est en effet un scélérat de la pire espèce … Mais restez sur vos gardes Dame .. Sazkya.
Cependant je ne comprends pas … Votre nouvelle nature ?

Sazkya rit …
Vous n’avez pas le sens de l’observation très développé pour un assassin Tristan … Vous avez fait hier la connaissance de ma sœur Nardanel pendant notre entrainement... Elle et moi sommes semblables …

Des vampires ? J’ai entendu parler de ça mais … J’ignorais que ça pouvait exister.
Il prit un air effaré.

Rassurez-vous Tristan, nous sommes bien loin des créatures sanguinaires dont vous avez eu vent. N’en avez-vous pas eu la preuve ces derniers temps ?

Il est vrai …

Un nouvel allié donc … Un humain ayant tourné le dos à celui qui l’avait trahie. Fort intéressant.

*
*
*

Peu après ces événements, Sazkya se sentie observée par un sombre … Son visage ne lui était pas inconnu, en effet elle l’avait croisé auprès de sa sœur Nardanel mais n’avait pris part à la conversation.

Il vint finalement à elle, la saluant…
Elle était cependant intriguée, bien des sombres malgré sa condition de vampire ne voyaient en elle qu’une pâle et se refusaient à lui montrer le moindre respect.
Elle alla donc droit au but, étonnée du comportement de Naerith … Celui-ci l’invita à s’éloigner des oreilles indiscrètes.
Ils sortirent donc de la ville afin de s’entretenir.

Le sombre avait connaissance de sa nature et en était intrigué, Sazkya pensa de suite qu’il cherchait sans doute à rendre son peuple puis puissant … Mais d’après lui il ne s’agissait là que de curiosité.
Il voulait en savoir plus sur son espèce et comptait bien lui soutirer quelques informations … Ayant besoin d’étancher sa soif, elle n’hésita pas à monnayer la conversation en ... Nature, lui demandant de son fluide vital afin de la rassasier.
Sans doute eu-t-il peur qu’elle ne sache s’arrêter en se servant à son cou … Il préféra remplir lui-même la fiole qu’elle lui tendit, lui demandant en échange de refermer sa plaie.

Sazkya l’observait … Sortir sa dague, défaire le bouchon de liège de la fiole... Elle sentait les effluves de son sang lui monter aux narines, mettant ses sens en éveil.
Avec délice elle regardait la lame caresser sa peau puis mordre doucement sa chair … Doucement, l’élixir écarlate emplissait la fiole tant désirée.

C’est assez … Je ne voudrais vous affaiblir … Vous auriez cependant dû me laisser faire, j’aurais été bien plus douce.

Elle saisit la fiole, la referma et la rangea pour plus tard.
Le diner s’annonce délicieux.

Le sombre lui tendit sa main afin qu’elle en referme la plaie.
Un mince filet de sang s’en écoulait toujours, avec délicatesse elle lécha la plaie qui se referma d’elle-même …
Les doigts de Naerith étaient en partie couverts de son propre sang qui avait coulé de la plaie … Avec amusement, guettant la réaction du sombre, Sazkya se délecta du sang sur ses doigts, les léchant un à un …

Notre salive permet cela …Nous refermons d’ailleurs nous-mêmes nos petites plaies de la sorte.
Pour ce qui est des plus sévères … Les vampires ont un fort pouvoir de régénération.
Mais vous devriez savoir cela non ? N’étiez vous pas à nous espionner il y a quelques jours de cela à l’académie d’Hardin ?

Je n’y étais pas pour ma part, même si les vôtres m’intriguent Dame … Peut-être mon clan …

Le sombre ne cessait de la questionner mais les réponses restèrent en suspend lorsque Tristan apparût.
Dame Sazkya je vous cherchais, l’un des hommes d’Enoch est en ville …

Naertih pardonnez-moi de mettre violemment fin à cet entretien mais j’ai quelques choses à régler …
Je n’en ai pas fini avec vous Dame dit-il tout sourire.
Nous aurons bien l’occasion de nous revoir …
Elle le salua puis suivi l’humain.

Et bien Tristan, si je lui donnais ce qu’il cherche ?
Je pense savoir où il est allé Dame …
Bien, je me change et je vous retrouve sur la place.

Leur traque les mena jusque la Forêt des miroirs … L’homme semblait connaître son affaire car en effet Sazkya avait été là plus tôt dans la journée …
Ils décidèrent de le prendre en tenaille, s’aidant de Cerydwen qui fit diversion …
Tristan avait le désir de l’affronter en combat singulier mais Sazkya aimait trop l’effet de surprise pour cela …
Elle se servit donc des ombres pour arriver jusqu’à lui … Concentré sur les mouvements de Tristan …
En un bref mouvement elle fût derrière lui, sa dague tranchant sa gorge d’un coup bref et précis.

Et bien mon cher, vous m’avez bien retrouvée …

*
*
*

Que d'hommes dans la vie de celle qui s'est jurée de ne jamais se laisser happer par quelques sentiments qui mènent à la faiblesse de l’âme …

Et toujours la vision de Dame Viviane, les quelques paroles de Veldrin annonçant une sorte de prophétie …

Tous ces évènements étaient-ils liés ?

[Morwen]

La vie de La Famille reprenait son cours habituels, chacun étant à nouveau de retour … Les choses pouvaient paraître paisible mais une lourde épreuve s’annonçait.
Basha, leur sœur, leur matriarche était tombée dans une très profonde torpeur après avoir bu un sang bien trop puissant pour elle.

Nardanel avait fini par trouver un rituel … Et lorsque le temps fût arrivé … Chacun arriva avec un membre de chaque race.
Sazkya avait débusqué un nain avec son frère Yui et avait demandé à un orc allié un peu trop insistant à son égard de les accompagner …
Altar of Rite allait être le théâtre de ses évènements … Ce lieu comptait tant pour Basha.

La vampire aux allures de femme rousse était anxieuse, ce rituel était risqué et elle portait la lourde responsabilité de l’entamer.
L’attente semblait infinie … Elle s’éloigna des différents groupe afin de se concentrer, de se rassurer … Puis Veldrin arriva, portant dans ses bras la frêle silhouette de Basha qu’il déposa avec délicatesse sur l’autel.

La Famille se pressa autour d’elle … La forte Matriarche, celle qui dirigeait d’une main de maître leur assemblée …
Elle était étendue là, tel un oisillon fragile.

Sazkya s’agenouilla prés d’elle, la nervosité ne la quittant pas … Son regard passa sur les visages des siens, un à un … Sans doute afin d’y puiser la force de ce qu’elle avait à accomplir.
Puis d’un geste précis, de sa dague, elle entailla le poignet de leur sœur endormie … Le sang coupable s’écoula de la plaie béante recueilli de suite par Veldrin dans plusieurs fioles.

A présent chaque minute comptait, toujours habitée par le stress, Sazkya sollicita rudement l’orc qu’elle avait ramené … Son sang fût offert à Basha.
Ainsi, chaque membre de La Famille en fit de même avec le représentant de la race qu’il avait ramené.

Vint alors le moment de renouer les liens … Et chaque membre de La Famille offrit son sang, guettant avec impatience l’éveil de leur sœur.
Celui-ci ne tarda point après la fin du rituel. Soulagée, Sazkya se détendit, sentant la faiblesse l’envahir … L’organisation du rituel, l’adrénaline se retirant et le sang offert à sa sœur …
Elle pris un peu de temps pour l’éclairer sur les évènements une fois qu’ils se retrouvèrent entre eux, puis épuisée, elle rejoignit La Crypte pour s’y reposer.

Allongée dans son cercueil, sa chevelure rousse contrastant avec le capitonnage noir, elle réfléchissait …
Etait-ce là l’avertissement de Viviane ou plus grave encore nous attend ?

[Morwen]

Sazkya sur le pont plongeait son regard dans l’eau … pensive…
Elle était rassurée que sa sœur soit de nouveau éveillée mais quelque chose la tracassait … La rongeait, quelque chose qu’elle s’était promis de ne pas ressentir, elle se sentait furieuse contre elle-même et sa faiblesse … Contre son incapacité à lutter contre certaines choses.

Comment ai-je pu être si stupide …

Elle repense au rituel d’éveil de Basha et à sa réaction en voyant son frère Selendir s’isoler ave cette humaine. Pourquoi n’avait-elle pu s’empêcher de chercher à savoir par quoi ils étaient liés.
Aux questionnements de son frère, sans doute étonné par cette curiosité, elle n’avait fait que répondre …
Parce que je tiens au bien-être de mes frères, se mentant à elle-même au passage.

Bravo Sazkya, quelle discrétion …

Elle se souvenait alors leur première rencontre à Rune, il était encore mortel …Entre ses sœurs …Elle avait su repérer dans ses yeux ce désarroi qui l’avait charmée.
Ces conversations et surtout …Son rituel de passage qu’elle lui avait promis de rendre le plus agréable possible qui fût l’amorce de quelques liens intimes …
Pourtant encore après cela elle avait renoncé de voir qu’il y avait là bien plus qu’une simple envie de le prendre sous son aile.
Elle avait nié tout cela jusqu’à ce que la jalousie la ronge …

Elle était tellement déconcertée par cette découverte qu’elle en oublia même de cacher sa confusion, mettant ainsi sans doute la puce à l’oreille de son frère …
Un mal ? Peut-être pas …

Son comportement avait changé depuis les railleries de sa sœur … Mais se faisait-elle des idées ? Sa main frôlant doucement la sienne … Ses regards, ses sourires.

Tous deux avaient découvert quelques renseignements intéressants sur des errants fraîchement débarqués, il leur fallait mettre au point une stratégie pour les débusquer et bien entendu parler de cela à l’abri des oreilles indiscrète.
Selendir offrit son bras à sa sœur et Sazkya le suivit ans les dédales des rues de Giran, arrivant à un endroit désert aussi bien protégé des oreilles que des regards.

Pendant qu’ils échangeaient idées et point de vue, possible stratégies et étonnements, Selendir n’avait pas lâché le bras de sa sœur, déposant sa main libre sur la sienne … Amoindrissant ainsi la distance qui séparait leurs corps.

Sazkya était troublée … De son vivant elle avait tant fuit les hommes qu’elle avait embrassé la mort sans aucune expérience des sentiments, de l’amour …
Et le seul qui avait su éveiller quelque chose en elle l’avait éconduite puis trahie …
Il fallait donc qu’elle sache s’il ne se jouait pas d’elle, elle décida d’aller droit au but.

Selendir … Me ferais-je des idées ?
A quel propos ma sœur ? Toujours souriant.
Votre comportement a changé …
Cela vous déplaît-il ?
Je pense bien que vous vous doutez que non … J’aimerais simplement être certaine de ne pas me méprendre …

Il amoindrit alors encore la distance les séparant, leurs corps étant à présent en contact, leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre …
Derrières leurs masques, ils se scrutaient … Le sourire au bord des lèvres.
Puis Sazkya déposa un furtif baiser sur ses lèvres glacées, lorsqu’il prolongea le baiser, resserrant son étreinte, elle su qu’il était sincère …
Un tourbillon d’idées et d’émotions lui firent tourner la tête.

Des sa bouche, ses lèvres trouvèrent le chemin de son cou, passant du baiser à la morsure en un pur délice … Tissant quelques liens plus profonds encore, il absorbait doucement son sang …
Elle fermait les yeux, se laissant aller à la transe exquise du baiser de son frère.
Lorsque celui-ci en eut fini, léchant la plaie laissée par ses crocs pour la cicatriser … Sazkya soupira et ses lèvres à leur tour trouvèrent le chemin de son cou, à nouveau … La première fois il avait été mortel.
Ses crocs pénètrent doucement la chair et la saveur de son sang empli sa bouche, chaque gorgée scellant un peu plus encore le lien qui les unissait à présent …
Elle sentait sa main sur sa nuque, retentant sa tête pour prolonger le plaisir de leur étreinte … Dés cicatrisation de la morsure, elle revint à nouveau à sa bouche … Il lui mordit la lèvre, y léchant la goutte de sang y perlant et dans un brin de malice dans le regard, elle lui mordit la langue, imitant son geste …

Ils restèrent ainsi en silence l’un contre l’autre, savourant l’instant.

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[Morwen]

Laissant sa sœur se retirer après cette conversation inachevée par la présence des sombres, Sazkya enfila sa combinaison de cuir rouge … Et à la faveur de la nuit, bondit de toit en toit, décidant de s’asseoir sur un haut bâtiment lui offrant une vue superbe sous la lune.

Pourquoi était-elle si maussade … Ses sentiments partagés devraient la rendre heureuse et pourtant elle était en colère, déroutée, troublée … Elle ne se reconnaissait plus.

Elle songeait au lien qui l’unissait à présent à Selendir … Qui malgré sa volonté l’empêchait de s’en éloigner, de le fuir …lui donnait besoin de lui, de sa présence … Créait ce manque de ses morsures … De la saveur de son sang.
Elle toucha un instant son sein où une marque violacée lui rappelait leurs derniers ébats.
Elle se sentait déroutée, prisonnière de ses propres sentiments … brisée …
Parce que les sentiments, elle le savait, pouvaient être annihilés par la volonté mais Le Lien …

Elle avait bien voulu interroger Nylan sur Le Lien … Afin de savoir si la lutte était possible mais celui-ci dû prendre congé et elle n’osa le retenir lorsque d’un doux baisemain il l’abandonna sur la place …
Nylan qu’elle n’avait vu depuis tant de temps … Lui, frère bien encore plus que les autres, arrivée peu de temps après lui, ils avaient appris ensemble …
Et pourtant, quel était ce trouble ?

Etait-elle à ce point déboussolée ?

Lovée entre les ombres, son esprit vagabondait …
Pourquoi n’arrivait-elle pas à lui faire confiance ?
Ce sixième sens qui ne l’avait jamais trompée après l’épisode d’Enoch la mettait en garde, elle sentait qu’elle pouvait se perdre elle-même en continuant sur cette voie.

Et pourtant, n’ayant pu le voir en ce jour, son corps, son cœur et son âme le réclamaient à hauts cris.
Alors elle restait cachée là, où personne ne pourrait la croiser, luttant contre ses hurlements intérieurs, ce manque.

Une larme de sang roulait sur sa joue …
Puis elle eu une pensée pour les fioles du sang impur drainé à sa sœur … Toujours dans la crypte … Et si …
Si Basha en fût réduite à une telle torpeur … un vampire bien plus jeune y trouverait peut-être la mort ?

Elle sortit sa dague de sa botte puis jouais avec … Entaillant d’un coup sec son propre poignet … Regardant avec détachement le sang s’en écouler puis léchant la plaie pour la refermer.
Elle l’aimait … Mais se haïssait.

Que faire … De ma vie de mortelle j’aurais tant dû garder cette éducation de la Guilde Rose Noire : « Pas de sentiments pour ne pas faiblir ».
Elle soupira puis sans qu’elle ne se soit rendue compte du temps qui passe, l’aube pointait son nez.
Refusant de se rendre à La Crypte, elle se glissa dans une niche obscure et laissa son être s’endormir, de sombres pensées à l’esprit.

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[Morwen]

La tempête faisait rage et les flocons s’agitaient en une danse endiablée … Au milieu de ce chaos neigeux se tenait une silhouette, stoïque …
Une femme en robe blanche semblait presque se fondre dans le paysage glacial et austère, seule sa chevelure de feu contrastait avec les éléments.

Sazkya restait les yeux clos, figée telle une statue de marbre … Mais son esprit vagabondait, partagé entre le bonheur et la crainte …

Selendir ayant mis fin aux tourments qui la hantaient …
Je ne veux que toi à mes côtés.
Ses mots résonnaient encore dans son esprit tels l’écho d’un bonheur retrouvé …
Il était même allé jusqu’à proposer de tuer lui-même cette humaine et lorsqu’elle avait accepté, il n’avait pas scille, loin de là … il avait été prêt à lui ramener sa tête pour preuve …
Il avait mûrit et l’humanité qui l’habitait s’effaçait peu à peu…
Elle savait qu’il serait sans doute trop faible pour l’affronter et se dit que sa détermination à le faire suffisait … Elle lui évita donc de commettre ce meurtre pour elle.
Ils étaient à nouveau réunis et son aimé semblait à même d’honorer ses engagements auprès d’elle.
Cela suffisait.

Puis une ombre passa sur son visage … Elle était nerveuse, pensait à sa sœur, à son frère … Elle avait promis de ne dire mot …
Mais elle restait décidée à agir au cas où, elle ne permettrait pas cela. Aucunement.


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[Morwen]

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Perchée sur un toit, le masque à la main Sazkya observait la ville endormie, des larmes de sang maculant ses joues, troublant l’émeraude de ses yeux.
Torturée par le récit de son existence …

Les cris, les larmes de femmes violées … des hommes assassinés … une jeune enfant enlevée … Puis le formatage, ombre parmi les ombres … le sang, la mort en ultime compagne… Puis vint la trahison du mentor, du père ...
Une nouvelle existence, toujours parmi les ombres … puis le mensonge d’un Frère.
Dans les ténèbres et le chaos, puiser la force … Une nouvelle expérience fort plaisante.
Une once de bonheur, lumière vive dans l’obscurité qui peu à peu s’étiole pour disparaître, éteinte par le souffle le la trahison. Douleur, souffrance.
Alors, encore ce chaos et ces ombres … Encore, ombre parmi les ombres … Des visions étranges … Et la créature.



Tous crocs dehors, de ce corps à l’harmonie féminine s’échappe un cri guttural, bestial …
La Bête vient, la bête approche tapie dans l’ombre et bientôt possèdera.

[Morwen]

Les mortels sont des êtres stupides …
Comment peuvent-ils s’imaginer toucher ne serait-ce qu’un cheveu de l’un des nôtres sans avoir à en pâtir ?
Cette humaine a payé pour ce qu’elle a fait à notre Frère … Et si je m’étais écoutée, je lui aurais tranché la tête… Garce putride !

Sazkya pensait tout haut, seule dans La Crypte avec Cerydwen pour seule compagnie.
D’un geste lent et précis elle aiguisait la lame de sa dague … Pensant à sa dernière conversation avec Taranis et à la réunion des siens de la veille.
Un soupire las s’échappa de sa bouche …

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Nous allons devoir éduquer le jeune aspirant Cerydwen … J’espère que nous éviterons certains soucis déjà rencontrés, je ne me sens pas la patience d’affronter à nouveau certaines réactions.
Cerydwen ronronnait, frottant son museau contre la jambe de sa maîtresse.

Allez ma belle, nous devons retourner à la Forêt des morts poursuivre cette piste ...
J'ai le mauvais pressentiment que l'un des nôtres s'est éteint mais je ne pourrai rien dire sans être sure de moi.
La dague fût glissée dans sa botte, un masque aux tons rouges et noirs posé sur ses yeux à l'éclat d'émeraude et toute aussi féline que la panthère à ses côté elle quitta La Crype dans son vêtement de cuir rouge ...

[Morwen]

La plume crisse sur le papier jauni …

Trop de différences, trop de choses, trop de pas nous éloignent, trop, beaucoup trop.
Des adolescents oui, sans doute … Trop happés par nos désirs, trop happés par le tourbillon enivrant du plaisir, de la danse de nos âmes.
Une flamme brûlante et grondante s’étiolant peu à peu.. Morte à présent aux tréfonds de mon être.
Aux éclats de voix cèdent les éclats de rire, au silence cèdent les murmures intimes ... Le Lien se meurt.
Des âmes aux antipodes l’une de l’autre … Divergences et incompréhension. Trahison ? L’ombre et la lumière.
Je reste l’ombre, tel est le refrain de mon existence et en aucun cas je renierai ce que je suis …


Mais encore nous donnons la chasse
A nos myriades d’illusions lasses
Pour que notre Amour jamais ne trépasse
Qu’il s’éternise sous la grâce
Perdure dans le froid et la glace
De nos cœurs endoloris par la menace
De l’échec qui rôde comme un rapace
Qui de ses griffes acérées agace
Un trésor que l’on ne veut fugace
Oui toujours la peur qu’il fracasse
Que de son bec il ronge toute trace
De notre joyau à milles faces
Que notre bel Amour ne se froisse
Que de nos cœurs il ne l’efface
Laissant offertes nos âmes lasses
A la froide lame qui sans pitié casse
Notre royaume, notre palace
Où l’amour siégeait en première place

Echec... Et math.

Adieu, mon Frère.

Dans la pénombre de La Crypte, la missive nouée avec une rose noire par un lien de soie de même couleur est laissée sur un cercueil puis la Dame en Blanc s’éclipse dans un froissement de jupons.

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[Morwen]

Le rideau écarlate s’élève et elle apparaît sous un tonnerre d’applaudissements, si menue dans sa robe noire, son teint de porcelaine rehaussé par sa chevelure de jais cascadant jusqu’à ses reins … D’ici on ne peut le voir mais elle sait que sa bouche est semblable à un fruit mûr et ses yeux sont tout comme les siens, du vert de l’émeraude.

La musique s’élève, douce et harmonieuse et puis … Elle chante et alors des frissons parcourent son corps.
La voix d’Ombeline …
Ombeline l’exquise
Ombeline la divine
Ombeline l'insoumise
Ombeline la douce
Ombeline la belle
Ombeline la cruelle
Ombeline et son rire cristallin

D’un coup elle se retrouve prés d’elle … Si proche, elle sent encore la caresse de sa morsure, la saveur de son sang … L’étreinte exquise et enivrante puis la fuite, une lettre laissée dans sa demeure à la tombée du jour en réponse à ces mots qu’elle ne savait accepter.

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Sazkya lentement se réveille, l’esprit encore embrumé par ses souvenirs.
Pourquoi Ombeline venait-elle la hanter maintenant ? Elle avait préféré fuir avant de ne plus se savoir maîtresse d’elle-même, avant que Le Lien ne se crée entre elles …
Ses mots avaient touchée mais effrayée.

Jetant un regard sur les cercueils encore scellés, elle glissa furtivement dans l’ombre de La Crypte, fouillant sans un bruit dans ses affaires personnelles et y prenant une vieille lettre.

Magnifique et lascive est cette beauté sublime
Œil de velours, œil de chat ...
Pour elle vous seriez capable des pires crimes
Tant ce visage mi-ange mi-démon vous met en émoi

Glisser les doigts dans le feu de sa chevelure
Caresser ce grain de peau qui se doit d'être de pêche
S'émerveiller de cette splendeur et de son allure
Se pencher vers elle et de vos doigts écarter cette mèche

Tantôt tendre ingénue, tantôt femme fatale ...
Elle sait être femme exquise et sensuelle
Nymphe de porcelaine, rendant les autres bien trop pales
Ces mots pour vous dire Ô combien vous êtes belle

Ombeline Edoria

Elle replia la lettre en soupirant, le reléguant sous d’autres papiers …

Fuir avant d’être happée par l’incontrôlable… Est-ce là ma force ou ma faiblesse ?

[Morwen]

La Famille s’était elle retrouvée pour mieux se séparer ?

Depuis l’éveil de Basha chacun semblait vivre sa petite vie … Certains en venaient même à ignorer ce qui pouvait graviter autour d’eux.
Et pourtant la menace pesait .. Les enfants des ténèbres, les chasseurs, se retrouvaient maintenant les proies.

Sazkya écoutait et guettait, avide d’informations, les sens toujours en alerte.
Elle mettait de côté ses sentiments, ses désirs de fuite et de retrouver cette solitude tant chérie.
Ombeline était loin …
Son Frère était proche mais leurs différences les séparaient.
Se lier rend bien trop faible. Toujours, toujours garder le contrôle sur son être, c’est La règle.
Son esprit hurlait à l’intérieur d’elle-même, réclamant un retranchement comme elle en avait eu si souvent besoin. Ce tête à tête voluptueux avec les ombres, la mort comme unique amante.

Ils ne s’en rendaient pas tous compte mais les siens avaient besoin d’elle et tous auront besoin bientôt les uns des autres plus que jamais.
Ainsi que de leurs alliés.

Elle revoyait son Frère à terre … Les yeux clos, une mèche ensanglantée sur son front sombre … Ce nain raillant encore et encore, criant sa vengeance et ses mises en garde.
Ces cinq personnes à ses côtés.
Et s’il en venaient d’autres ? Les vampires restent minoritaires …
Vision d’horreur, plus rien n’avait de sens hormis protéger et venger les siens … la Bête grondait doucement en elle puis finit par exploser dans les mouvements de sa dague, transperçant les chairs.
Les assaillants à terre … Assise prés de son Frère, la Bête fût libérée un temps et un hurlement animal s’échappa de ses lèvres fines.

Elle réalisa avec effarement que sa Sœur, ignorait tout ceci … La perdre serait inimaginable.
Espérant que celle-ci repasserait par La Crypte, la Dame en Blanc laissa une missive sur son cercueil clos.
Sur le papier roulé maintenu par une rose noire et un ruban de soie de même couleur, on peut lire les mots suivants :


Ma Sœur … Ma Mère,

Une menace guette les nôtres …
Les mortels se rassemblent, telle l’inquisition, leur groupe grandit de jour en jour espérant mettre à terre les vampires.
Notre Frère Yui en paya dernièrement le prix auprès du lac de Giran. A six contre lui ces lâches l’ont fait tomber.
Certes, la vengeance fût prompte et jouissive mais pourtant je m’inquiète pour nous … Les vampires sont minoritaires et qui sait ce qui adviendra de notre race si nous sommes trop dévoilés, traqués … à force de fouiner on risquerait bien de découvrir nos faiblesses … Et de chercher à définitivement nous anéantir.

Les temps à venir s’annoncent bien sombres et j’ai bien peur que La Famille ne se rende pas compte de ce qui se passe, aveuglé qu’est chacun par ses affaires personnelles … Son égoïsme parfois.

Je voulais vous mettre en garde, où que vous soyez tentez de vous préserver. Les nôtres ont besoin d’un guide, de vous.

En votre absence je guette, je punis ceux qui osent s’attaquer aux nôtres, je tente de guider les plus jeunes mais je ne suis pas vous ma Mère …

Méfiez-vous d’un nain, appelé Lug et de ses acolytes.
D’après mes souvenirs, une elfe archer se tient prés de lui ainsi qu’une naine férue de magie celle-la même qui osa me pincer les fesses en ville.
Un humain en armure blanche combat à ses côtés avec deux lames … Un autre cette fois en noir utilise l’arc.
Il y a aussi un autre nain, semblable à tant d’autres.
J’ignore comme ils se nomment mais je vous en prie, soyez prudente si vous croisez un tel groupe, ne restez pas trop longtemps seule et tâcher de vous faire escorter si vous avez besoin de voyager.

Prenez soin de vous et revenez-nous vite.

Votre dévouée Sazkya de RoseNoire.

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[Morwen]

Sazkya perchée sur son habituel toit savait qu'elle était observée.
Ce sombre était à nouveau à sa fenêtre, à l'épier ... Il tentait de se faire discret mais ... sans succès.
Il semblait s'adresser à quelqu'un ...

La Dame en Blanc

Masque de marbre et teint d’albâtre … Est-elle la belle ? Est-elle la bête ?
Une silhouette angélique à la chevelure de feu … Le danger hurle silencieusement à mes oreilles mais je ne peux décrocher mon regard d’elle.
Poupée de porcelaine aux lèvres écarlates … Pourquoi son rouge s’effile-t-il ainsi ?
Ce n’est pas du rouge … susurre le danger.
Tais-toi !

Danser parmi les ombres avec elle …
Un baiser mortel … susurre la menace.
Silence !

Je rêve de décadence, elle m’obsède. Mais oserais-je aller vers elle ?

Laisser glisser le tissus neigeux à terre et explorer les vallonnements de son corps … Cette rose noire qui ne demande qu’à être cueillie.


A pas de félins, elle sauta jusqu'à la lucarne ...S 'approchant du curieux.

Sombre fou … ricane la mort..
Chut ... Elle approche.

Tendrement je plonge ... Eclats écarlates, je ne suis plus ... Qu'à elle

A pas de félins la jeune femme quitta la demeure en silence, laissant le cadavre vidé de son sang pourrir sur les lieux.

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[Morwen]

Assombrissement de l’âme (cliquer sur le titre pour écouter)


Macabre découverte en descendant jusqu’au bas de la falaise … Cerydwen flairait …
Lorsque Sazkya parvint à retourner le corps, elle le reconnu … Ils s’étaient peu vus, mais elle en était certaine, c’était bien lui.
La Dame en Blanc s’apprêtait à hisser le corps sur la berge quand à grands fracas le courant l’emportait, l’arrachant à ses mains.

Un brin désemparée, elle décida de se rendre à la forteresse pour réfléchir à tout cela … Cerydwen vagabondait toujours dans la forêt obscure, elle fit donc le trajet seule, sur le dos de Melkore.
Elle abandonna celui-ci à l’entrée puis tandis que ses pas martelaient les pavés de la cour intérieure une effluve parvint à ses narines.
A peine eu le temps de se poser la question qu’il apparût devant elle…. A nouveau.

Comment osait-il errer ici ?
La pierre, imposante et pleine d’histoire, les arbres tordus dans des formes improbables, les ombres … Bien entendu, tout cela l’attirait.
Son âme y aspirait …

Un ballet de mots, un ballet de lames … A terre ils roulèrent, les dagues menaçaient, glissaient sur les peaux prêtes à entailler les chairs…
Et sa provocation d’une lèvre ensanglantée, un rictus pervers finissant en baiser sanglant.
La Bête grondait et réclamait son dû.
Sans retenue les crocs pénétrèrent la chair, elle sentait son corps s’arquer sous le sien …
Tandis qu’elle aspirait avec démence, la Bête se libérant d’elle … Il respirait lui avec violence, sa main vint s’appuyer sur sa nuque la forçant à poursuivre alors que son esprit sentait qu’il fallait arrêter, ne pas laisser la fureur s’exprimer.
Son sang l’enivrait, les ténèbres de leurs âmes dansaient avec les ombres …
Une main molle retombait sur sa robe. Une once de lucidité, elle s’arracha tant bien que mal de son cou, la Bête la taraudant encore.

Un cri bestial s’échappa de ses lèvres, puis elle posa les yeux sur l’homme à terre …
Il était encore en vie, juste inconscient …

La nuit recouvra de son voile sombre leur deux silhouettes … Bientôt, il allait attirer les autres … Il fallait partir …


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La Rencontre Fatale (cliquer pour écouter)

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Les barricades s’effondrent … Mon âme sombre …
Dans la pénombre de la Forêt des Morts Sazkya avançait tel un spectre, songeuse … Cerydwen flairant ci et là, courant devant elle aussi sombre que cet endroit lui-même.

Une valse improbable, la rencontre fatale ?
Le prédateur et la proie... De l’un à l’autre il n’y a qu’un pas, un pas vers les méandres de la tourmente, un pas vers les abîmes du désir.

Sur leur chemin parfois un évènement bouscule
Le mouvement monotone de nos vies pendulaires
Un regard, une rencontre un soir au crépuscule
Conjugue alors soudain des plaisirs solitaires

Les ombres … Paysage de catacombes, tendre messagère, amante éternelle …
Un pas vers le miroir, je reste là, j’observe la même flamme qui danse, la même noirceur dans l’âme … L’âme sœur.
Nous nous apprivoisions le temps d'un sortilège.
Qu’y a-t-il de l’autre côté du miroir ? J’avance et je sombre … je tombe …
Chute infinie.

Dans les ténèbres il cherche, dans la pénombre je trouve …

[Morwen]

La jeune femme se dirigeait vers la Forêt des Morts pour poursuivre son enquête, de passage à Rune un vagabond l’interpela.

J’imagine ma p’tite dame vu votre accoutrement, que c’est vous que l’on prénomme La Dame en Blanc.

Sous son masque d’albâtre, Sazkya haussait un sourcil, détaillant le vieillard d’un air étonné.

Il se pourrait l’ancien, cela dépend de ce que vous voulez à La Dame en Blanc.

L’homme lui tendit une sorte de paquet.

La vampire humait l’air, l’odeur du sang affluant à ses narines.
D’un geste lent elle prit ce que le vieillard lui tendait, le noir était en partie souillé de sang, ses mains en furent couvertes et elle comprit pourquoi le vagabond le portait du bout des doigts.
Avant qu’elle n’ait pu ajouter une parole, il avait disparu.

Troublée, Sazkya poursuivit sa route jusque la Forêt des Morts. Une fois mise à l’écart du passage elle déposa le paquet sur une pierre puis l’étudia …
Sa gorge se noua lorsqu’elle vit une rose bien connue brodée sur le linge et c’est l’angoisse aux trippes qu’elle défit le ruban.

La tête de Tristan gisait là … Tranchée nette.
Elle ne l’avait pas revu depuis des mois et s’était à juste titre inquiétée. Tristan était partie à la guilde, tenter d’espionner Enoch, voire de s’expliquer avec lui sur son désir de remettre la main sur elle …
Enoch était fine lame, son mentor … Le chef suprême de La Guide Rose Noire, il ne lui fût sans doute pas difficile de repérer le jeune homme et de le tuer parce qu’il avait refuser de parler ou d’obéir.

Cerydwen arriva prés de sa maîtresse en ronronnant, allant renifler la macabre découverte.

Il suffit Cerydwen .. .
Enoch n’a pas perdu de sa fougue, ces derniers temps ont été bien trop calmes, je n’ai repéré aucun de ses hommes.
Tout cela n’augure rien de bon, il va nous falloir être sur nos gardes.
A croire que … tous ceux dignes de confiance sont voués à mourir ou à trahir un jour ou l’autre …

Sazkya recouvrit la tête avec le linge noir, puis accompagnée de la panthère, se dirigea vers la Forteresse à pas lents, pensive.
Une fois encore, le silence, les ombres et la solitude l’attendaient … Elle resta un temps plantée là sans bouger, Cerydwen allongée sur les marches fixant sa maîtresse.

Puis, elle revient à elle et s’évertua à allumer un feu où elle déposa la tête de Tristan. Elle resta des heures assise à regarder danser les flammes, malgré l’odeur insupportable.
Une fois la braise refroidie, tant bien que mal elle ramassa les cendres dans un pochon puis repartie à pas lent vers Rune.
Elle se rendit au port à la faveur de la nuit et laissa la brise nocturne s’emparer de ce qui restait du jeune homme.

Me voici à nouveau seule face à Enoch et ses sbires. Qui sait, quelle sera la prochaine étape, qui sait s’il ne me réserve pas le même sort.

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[Morwen]

Le départ ...


KKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKK [ image externe ]

Ils arrivèrent tous deux dans La Forêt des Morts, d’un sifflement les deux loups firent leur apparition et ils se dirigèrent sans un mot vers la Forteresse.

L’homme plissa le nez lorsqu’il arriva la haut.
Il y a une étrange odeur ici …

C’est justement de ça que je voulais te parler répondit Sazkya.

Ils descendirent de leurs montures qu’ils laissèrent vaquer.

La Dame Blanche l’observait … Puis pris la parole après lui avoir volé un baiser.
Te souviens-tu de Trisan ?

Il acquiesça, la laissant poursuivre.

Comme j’ai dû te le dire, il était envoyé par Enoch …
Enoch, qui était mon mentor, qui m’avait achetée petite fille au marché aux esclaves, qui m’a formée dans sa guilde dont j’ai conservé le nom, qui me considérait comme sa fille … C’est du moins ce que je pensais avant qu’il ne tente de me mettre dans son lit. Je suis partie pour arriver par ici.

Tristan était un de ses sbires, il était à ma recherche, méfiante, je lui avais donné un faux nom et nous chassions parfois côte à côte, je questionnais, j’observais.
J’ai enfin fini par lui demander ce qu’il voulait à Sazkya, prête à le tuer selon la réponse.
La prévenir m’a-t-il répondu.
Je lui ai alors dit d’en dire plus, que Sazkya l’écoutait.
Il m’a alors informée qu’il n’avait pas confiance en cet homme car il l’avait missionné pour me retrouver et me ramener auprès de lui mais l’avait fait suivre.
Je lui racontais alors, qu’il osait m’appeler sa fille mais qu’il en était rien, que ma confiance avait été bafouée.
Cela le conforta dans son choix, il resta un temps par ici, nous avons affrontés tous deux d’autres assassin de la Guilde de la Rose Noire.
Puis il se décida un jour à retourner sur Kadandra … Pénétrer la Guilde, parler avec Enoch voire plus encore …
Depuis son départ, j’étais sans nouvelle …

Hier, un vieillard m’a interpelée à Rune, il m’a remis un paquet, je n’ai pas eu le temps de lui demander qui l’avait chargé de l’affaire qu’il avait disparu.
La tête de Tristan …
Une douce vengeance sans doute .. J’ignore ce qui est arrivé, peut-être Enoch s’est il imaginé des choses, d’après Tristan il était on ne peut plus possessif.
Il ne semble pas comprendre que je ne lui appartiens pas et au grand jamais comme il le désire.

L’homme la dévisageait, l’air inquiet.
Combien de temps pour se rendre à l’endroit d’où tu viens Sazkya ?

Elle le scrutait sous son masque blanc …
Un mois, peut-être plus … Enfin cela en monture mais à pieds …

Elle fût interrompue.
J’espère que tu supporteras mon absence.
Je partirai à la prochaine aube, je te ramènerai sa tête et celle de ceux que je trouverai sur ma route.

Je refuse ! Enoch pourrait te tuer .. C’est un maître …

Quelle confiance …
Tu comptes plus que tout au monde, ne l’oublie jamais.

Ce n’est pas cela … Je ne sais même pas moi-même si je suis à la hauteur.

Le temps à joué en sa défaveur et quant à toi … Tu n’es pas seule ici, les tiens te protégeront.

Je me dois de les protéger, je refuse de les mêler à cela. Il pourrait lui venir l’idée d’ouvrir une chasse aux vampires, il connaît déjà ma nature.
C’est un fou, mais pas de ceux qui m’attirent.
Elle le regarda, un sourire malicieux se dessinant sur ses lèvres.

Je ne peux te laisser partir seul, je t’accompagnerai. Je refuse de rester ici la peur au ventre que ta tête me soit envoyée, je ne saurai le supporter.

Au moins si nous devons mourir ce sera main dans la main ma belle …

Quand ?

A la prochaine aube, cela me restera le temps de me reposer et toi de prévenir les tiens.

Je me contenterai d’une lettre à ma sœur.

Ma chère sœur,

Certains démons du passé me pourchassent encore, les années de l’immortalité passent mais ma vie de mortelle me rattrape.

On veut me tuer ou me capturer, je l’ignore mais je refuse de mettre les miens en danger, je pars donc à Kadandra, les terres d’où je viens.
J’irai affronter mes démons et je l’espère vous reviendrais bien vite.

Je vous demande de bien vouloir prévenir Valnar de mon absence, je sais qu’il risque de s’inquiéter inutilement.

Votre dévouée.

Sazkya de RoseNoire.

[Morwen]

Les Mémoires Blessées (Cliquer pour écouter)

Il l’enlaça puis ôta sa tunique, saisissant la dague glissée dans son dos, laissant la lame sillonner ses muscles saillants mis à nu.
Il l’a défiait, souriant en coin.
Combien de temps tiendras-tu encore ?

Sans un mot elle approcha, ses lèvres venant à la rencontre des siennes … Puis elle vint cueillir de la langue le sang perlant à chaque plaie, refermant celles-ci par la même occasion.
Sa main allant doucement rencontrer la sienne, afin qu’il lâche sa dague …
Tu vas te blesser.

Tu es la seule à pouvoir me blesser.

Je n’en ai pas le désir.

Qu’attends-tu de moi ?

Ne le sais-tu pas depuis tout ce temps … ? .

Des paroles échangées, encore … Il lui tourne le dos, vexé.

Elle approche à pas feutrés, une main glacée posé sur sa peau nue … Les lèvres effleurant doucement son cou avant d’y faire pénétrer ses crocs avec avidité.
Un gémissement s’échappe de ses lèvres lorsque le sang atteint sa langue. Elle cesse, puis le contourne pour se placer face à lui.

Quelle drôle de lueur dans son sombre regard, une folie … Qu’elle ne lui connaissait pas.

Hum .. Me prendre en traitre ainsi, pas toi. Tu veux jouer c’est cela ?

Elle sourit à demi, ne sachant comment réagir.

Il la fixe, un rire pervers s’échappant de ses lèvres … En un temps il est auprès d’elle, attrapant son bras, le tordant pour lui déboiter l’épaule.

Un hurlement de douleur …

Son pied vient rencontrer son genoux pour la faire chuter, elle manque de trébucher … Il revient derrière elle.
Rageuse, son coude frappe violemment ses côtes. Elle s’éloigne, tirant à contre sens son épaule douloureuse afin de la remettre en place dans un cri.

Il s’écroule un genou après l’autre, les larmes baignant ses joues.

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Elle récupère la dague au sol, s’avançant prudemment, prête à frapper si nécessaire.
Il se balance d’avant en arrière, le visage enfouit dans ses bras.
Je .. Je .. Je ne voulais pas … Je ne voulais pas.
Des sanglots se mêlent à sa voix.

Troublée, elle ignore comment réagir, elle murmure son nom, résistant à l’envie de l’égorger, elle le prend dans ses bras.
Il tombe dans l’inconscience.

Son regard est alors attiré par la cicatrice qui lui barrait le dos, pourtant ancienne qui semble rouverte, le sang suinte.
Elle ferme un instant les yeux, concentrant son sang vers son épaule, la douleur l’empêchant d’agir … Un hématome apparaît, son visage est livide, la faim l’assaille, La Bête gronde.

De la dague, elle déchire le bas de sa robe afin d’en faire un bandage de fortune, elle lui enroule le torse.
De la cicatrice émane une lueur rouge, malsaine.
Le vent se lève, faisant tourbillonner les feuilles autour d’eux puis s’apaise. La plaie ne semble plus saigner.

Elle enfouit son visage dans son cou, caressant ses cheveux … Une heure passe avant qu’il ne revienne à lui.
Bonjour mon bel ange des ténèbres … dit-il un sourire aux lèvres.

Tu .. Ne te souviens plus de rien ?

Son regard se pose sur elle, à la faveur de la nuit son masque gît prés d’elle, ses yeux émeraude l’observent d’un air las, sa chevelure de feu tranchant nettement sur son teint d’albâtre.
Ses yeux descendent jusqu’à sa robe, déchirée.

Que … S’est il passé ? Tu sembles épuisée.
Il récupère la dague près d’eux et se tranche le poignet.
Boit.
Non … Nous devons parler.

Elle lui expliqua ce qui était arrivé, reculant l’échéance du moment où il l’a blessée.
Des démons du passé l’avaient happé, il était bien lui mais devant ses yeux avait disparue sa douce dame blanche pour laisser place à une ancienne traitresse qu’il avait tuée.

Il l’a serra contre lui.
Sauras-tu me pardonner ?

Je comprends …

Tu dis ça mais tu m’en veux n’est ce pas ?

Non je comprends comment tu as pu en arriver là, que ça n’était pas contre moi. Cependant prends garde à ce que ça n’arrive plus, tu pourrais un jour revenir à toi avec mon cadavre à tes côtés.

Je devrais peut-être alors m’éloigner, pour te protéger.

Je préfère encore mourir de ta main que de ton absence.

Il l’enlaça, plus tendrement que jamais, déposant un baiser dans sa chevelure.
Epuisée, elle remit son masque puis se lova contre lui, tombant dans le sommeil.
Il la regardait tendrement, s’endormant à ses côtés, oubliant qu’on pourrait les surprendre là.

Ils partiraient à la prochaine aube vers Kadandra, tous deux.

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Rêve Mortuaire (cliquer pour écouter)

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Le trajet était fort long et éreintant … Et il était surtout bien difficile sur un bateau de se nourrir à sa guise pour un vampire sans éveiller les soupçons.
Une jeune femme de chambre en paya le prix, La Bête étant bien trop présente au bout d’un certain temps pour que la jeune femme puisse se contrôler, elle finit par-dessus bord lors d’une nuit sans lune ni étoile.
Il dormait … Elle ne pouvait se permettre de se nourrir tant de fois sur lui, cela l’affaiblirait trop.

Seule sur le pont, ses pensées voguaient …
Elle restait intriguée par ce qui était arrivé avant leur départ, sans aucun doute la magie avait été présente … Une magie bien sombre, celle là même qu’il semblait vouloir lui cacher lorsqu’un jour elle le surprit au Monastère du Silence.

Dés son retour sur Elmore, elle ferait en sorte d’en savoir plus, quitte à se mettre à étudier la chose.
Sa première destination serait l’académie d’Hardin où ils s’étaient rencontrés la seconde fois.

A l’aube Kadandra serait à vue et tous deux marcheraient vers la Citadelle abritant la Guilde de la Rose Noire.
Après tant d’années elle reverrait Enoch, sans doute pour mettre fin à ses jours, choses qu’elle aurait dû faire il y a bien longtemps, lorsqu’elle était allée lui ramener la tête d’un de ses hommes peu après sa transformation.

Le bateau déchirait le voile de la nuit dans le silence, les passagers étaient endormis hormis une silhouette blanche sur le pont dont les cheveux roux voltigeaient au gré de la brise marine.

Etre invincibles tous deux disaient ils il y a maintenant longtemps … Ils le sauraient bien vite.

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Les Larmes du Méprisé (Cliquer pour écouter)


Ils arrivèrent à pas feutrés dans la forêt, laissant leurs montures dans un coin à l’abri.

Sazkya se dirigea vers un puits, tendit l’oreille puis fit signe à son compagnon de la suivre, une corde semblait être accrochée là sans qu’on ne puisse la voir, l’ascension dans les ténèbres fût bien longue avant qu’ils n’arrivent au sol.

Elle allait continuer d’avancer lorsqu’il l’a saisit violemment, la plaquant contre une paroi.
Fougueusement il l’embrassa avant de la libérer, elle susurra quelques paroles à son oreille puis ils reprirent leur route.

La jeune femme connaissait cet endroit si bien qu’elle pouvait s’y diriger dans l’obscurité la plus complète, elle prenait le temps d’humer l’air à chaque pas afin de voir si personne n’était caché dans l’ombre.
Ils arrivèrent enfin à La Guilde, de nombreux passages existaient et se confondaient, seulement Enoch avait un accès direct jusqu’à son bureau, c’est celui-ci qu’ils emprunteraient, tel était leur but.

Elle crocheta la serrure, ce qu’elle avait déjà fait lorsqu’elle vivait ici, pour s’entrainer, pour faire rager son mentor.
Elle se glissa dans les ombres et laissa l’homme entrer, le suivant sans se montrer.

Enoch malgré les années n’avait rien perdu de sa prestance, ses cheveux grisonnant lui conféraient une certaine allure, surprit il fixa l’homme encapuchonné venant de faire son apparition.

Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?

Sa main glissa lentement vers un tiroir, sans doute à la recherche de sa dague.
D’un bond, le compagnon de la jeune femme referma le tiroir, un sourire pervers aux lèvres.

Alors comme ça on fait des misères à sa pauvre petite fille en lui envoyant la tête de ses amis ?

Enoch plissa des yeux, tentant de discerner les traits de son interlocuteur.
Sazkya n’a plus rien d’une petite fille …

L’homme l’interrompit
C’est sans doute pour cela que vous la vouliez dans votre lit vieux fou.
Un rire sombre brisa le silence de la pièce. L’homme abaissa sa capuche, se mordant les lèvres.
Pourtant, quel délice d’embrasser ses lèvres, de caresser sa peau de pêche, de glisser mes doigts dans ses cheveux, de l’entendre susurrer à mon oreille son corps pressé contre le mien … Mon ange des ténèbres.

Cessez cela jeune insolent !

C’est ce que vous attendiez d’elle n’est-ce pas ? Elle ne vous appartient pas …

Elle ne vous appartiendra pas non plus !!!!

Enoch tenta de se ruer sur l’homme mais Sazkya était déjà passée derrière lui à la faveur des ombres, le retenant bien calé sur son fauteuil, puis elle défit la corde fixée à sa ceinture pour l’empêcher de bouger.
Et de murmurer à son oreille.
Ce sont là des choses que l’on désire de sa fille ?

Il tourna lentement la tête en entendant la voix de Sazkya pour la découvrir moulée dans une combinaison de cuir noir, un masque du même ton posé sur ses yeux, sa chevelure de feu semblant vivante à la lueur des bougies, un large sourire aux lèvres dévoilant ses canines acérées.

Abomination !
Je n’ai pas fait cela de toi …. Ne m’approche pas !

Ah oui ? Et pourtant tu me cherches depuis tout ce temps … Que voulais-tu si ce n’est moi ?

Te voir morte, je t’ai déjà perdue, tu dois être perdue pour tous !

La jeune femme approcha son visage du cou d’Enoch, un rictus malsain accroché aux lèvres, puis sans crier garde enfonça ses crocs violemment dans sa chair, aspirant avidement, sans douceur ni réserve, s’arrêtant à la limite où la douleur se mue en plaisir, laissant les petites plaies ouvertes d’où perle encore lentement son élixir de vie.
Elle repassa devant lui, se plaçant aux côtés de son amant, le fixant, son sang colorant encore ses lèvres de carmin.
Elle caressa alors son visage, déposant un baiser sanglant sur ses lèvres et dans un murmure …
Je te le laisse, amuse-toi …
Elle se plaça prés de la porte principale de façon à pouvoir égorger tout intrus et les observe sans mot dire, dans la pénombre.


Son compagnon sortit une pochette de cuir qu’il ouvrit sur le bureau, différents instruments en métal luisaient à la lueur des bougies.
Il en saisit un, ouvrant de force la bouche d’Enoch qui hurlait, puis trancha sec sa langue qui vint atterrir sur le parquet avant de lui envoyer un violent coup de poing qui lui déboita la mâchoire
Maintenant on peut parler. dit-il un petite sourire sadique aux lèvres.

La jeune femme observait la scène sans sentiment pour son ancien mentor, le désir que tout ça se finisse pour se retrouver seule avec lui s’amplifiant.
Son âme vibrait à ses côtés, enlacée dans la sombre étreinte de la sienne.

Il abandonna un temps son jouet, se dirigeant vers elle, toujours ce sourire aux lèvres auquel elle répondit.
Autant par désir d’elle que de torturer Enoch, il effleura son cou de ses lèvres, son souffle chaud sur sa peau glacée, caressant du revers de sa main sa joue.
Sa bouche remonta à la sienne où il déposa un baiser.

Enoch les observait malgré lui, des larmes perlant à ses yeux, ses ongles s’enfonçant dans les accoudoirs de son vieux fauteuil de cuir.

Sazkya le fixa un temps, dans un sourire satisfait puis s’approcha à nouveau.
Je ne t’appartiendrai jamais .. Tu m’as élevée dans les ombres, à quoi t’attendais-tu ? Je reste son amante et sa messagère et .. J’ai un petit message pour toi …

Elle sortit une dague de sa botte et tourna lentement autour du fauteuil, le scrutant sous son masque d’ébène.
A pas lents, d’une démarche féline elle ondulait autour de lui, laissant de temps en temps sa dague glisser sur sa peau … Prenant son temps, s’enivrant de la peur qui montant en lui, de sa douleur, de sa souffrance, se délectant de ses larmes qui inondaient à présent son visage figé dans un rictus improbable.
Son amant s’était assis sur le bureau l’observant avec envie, une atmosphère sombre, érotique et malsaine happait les deux êtres surement aussi aliénés l’un que l’autre.

Elle ôta son masque, fixant Enoch de ses yeux à l’éclat d’émeraude, puis revint à son compagnon, ils semblaient se mettre silencieusement d’accord.
Elle se plaça derrière son ancien mentor, tandis qu’il quittait le bureau pour se placer face à lui, remontant sa capuche sur sa tête.
D’un geste vif, la dague trancha les chairs, ouvrant le cou d’Enoch en un rictus sanguinolent, un gargouillis infâme s’échappa de la plaie accompagné par un flot vermeil.
L’homme approcha son visage d’Enoch, aspirant son dernier souffle de vie dans une aura pourpre.

Il gisait à présent sans vie dans son fauteuil. Sazkya prit la peine de dénouer la corde qu’elle abandonnerait dans la forêt plus tard et surtout de faire disparaitre la marque de ses crocs.
Ils repartirent par où ils étaient arrivés, satisfaits.
Profitant de dernières heures de pénombre pour se retrouver dans la forêt, seuls et s’abandonner à la passion qui les lie.

L’aube pointait et ils pressèrent le pas sur leurs montures pour arriver jusqu’au port, repartant vers le territoire d’Elmore, la réponse trouvée à cette vieille question.


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[Morwen]

La jeune femme passait à la banque naine récupérer quelques affaires quand le chef l'interpela.

Vous êtes bien celle que l'on appelle La Dame en Blanc je présume ?

Sazkya se contenta d'un hochement de tête affirmatif.

Le nain lui tendit une missive.

L'écriture lui était inconnue, elle décacheta celle-ci et la parcourut rapidement.

Dame Sazkya,

Un grand malheur est arrivé, Enoch votre bien aimé protecteur s'est éteint dernièrement.
Votre présence est requise pour la lecture de son testament d'ici un mois.
Merci de confirmer votre présence et votre date d'arriver.

Cordialement.

Maître Panquetin
Notaire.

Ce vieux fou aurait il homis de modifier son testament durant toutes ces années ... Qui sait si je ne vais pas devenir riche dit-elle à mi-voix.

Le voyage était fort long jusque Kadandra, il lui faudrait partir au plus tard dans six lunes.

[Morwen]

De Larme et de Sang (cliquer pour écouter)

Sazkya arriva sur Kadandra à la tombée de la nuit. Elle se rendit à l’adresse indiquée sur la missive et fit résonner le marteau de porte afin de signaler sa présence.

Une femme lui ouvrit et la conduisit vers une pièce à l’autre bout de la demeure. Un homme dans la fleur de l’âge était assis derrière un massif bureau de chêne.
Son apparence lui disait vaguement quelque chose mais elle ne pu mettre le doigt sur ce qui la troublait.

On verrouilla la porte derrière elle, ce qui lui paru fort étrange … Instinctivement, elle porta sa main à sa dague.

Le visage de l’homme se transforma en un masque de haine.

Inutile … Vous n’avez aucune chance Sazkya.

De la tapisserie sortirent cinq hommes, tout de noir vêtus, à la façon des assassins de la guilde de la Rose Noire.
D’un geste vif, elle saisit sa dague qui vint se lover dans les côtes d’un des hommes, les autres s’emparèrent de suite d’elle.
Sa dextérité et sa vigueur n’étaient pas à prouver mais comment pouvait-elle lutter contre quatre hommes aussi durement entrainés qu’elle.

Elle fût attachée au fauteuil face à cet homme, et ligotée comme elle avait pu ligoter Enoch.
Du prédateur à la proie, il n’y a qu’un pas.

On se demande qui je suis n’est-ce pas … Cela doit vous titiller, pourtant on dit que je lui ressemble fortement.
Toutes ces années il n’y en a eu que pour toi, je vivais parmi les autres à suivre l’enseignement de la guilde alors que toi tu étais la petite privilégiée ! Sa fille alors que rien ne vous liait par le sang.
Pourtant moi, qui porte son sang et qui lui ressemble tant j’étais relégué à vivre comme tous ceux à ses ordres.
Et même lorsque tu es partie il continuait à te pleurer, espérant te récupérer, que tu reprennes les Roses Noires à sa mort !

Sazkya plissait des yeux sous son masque … Enoch avait un fils … Pourquoi n’en avait elle jamais rien su.
Un fracas derrière elle d’une porte qui s’ouvre derrière la tapisserie, une femme hurle et se débat.
Elle aperçoit une silhouette à la longue chevelure de feu.

Le fils d’Enoch, la fixe d’un air on ne peut plus satisfait.
Une découverte fort intéressante lorsque je tentais de mettre la main sur toi …
Amenez la !

La jeune femme fût placée auprès d’elle, ligotée à son tour … Sazkya n’en revenait pas en la regardant …
Cette même chevelure, ses yeux à l’éclat d’émeraude, le nez, la bouche … Elles se ressemblaient comme deux gouttes d’eau.

Pendant des années elle a pourtant vécu non loin, qui aurait crû n’est-ce pas ?
Sans doute ignorez vous-même toutes deux votre existence mutuelle, tu es arrivée ici tu étais si petite …

La jeune femme regardait Sazkya, les yeux écarquillait, la bouche ouverte comme si des mots étaient coincées dans sa gorge et refusaient de parcourir le chemin jusqu’à ses lèvres.

Quel dommage de retrouver une sœur pour la perdre si vite n’est-ce pas ?
Une fois que ta tête sera tombée … Que mon père sera vengé et que la guilde me sera revenue comme je le mérite … Qu’est ce que je pourrais bien lui faire, la torturer ?

J’en ai cure, je ne connais pas cette femme et les mortels m’importent peu !

Il fit un signe à un des hommes derrières, sa dague vint se placer sur la gorge de sa sœur, y dessinant un sillon écarlate.
La jeune femme pleurait silencieusement et semblait prise de panique.


Un autre homme vint se placer derrière Sazkya, une épée à la lame effilée à la main.
Le fils d’Enoch défiait la vampire du regard, un air pervers sur le visage.
Les pensaient de Sazkya voguaient, de cette inconnue, sa sœur qu’elle ne pourrait connaître, à sa nouvelle Famille qui se demanderait où elle avait bien pu passer mais surtout … à lui, lui qu’elle aimait par-dessus tout, qui se sentirait trahi et abandonné.

La lame siffla dans l’air, tranchant net les chairs, tout basculait.
La jeune femme était au bord de ses limites, la vue de la tête roulant à ses pieds lui causa un tel choc que son cœur ne le supporta pas, il cessa de battre, livrant son âme à une mort certaine, du moins c'est ce qui semblait paraître.

Leurs corps furent jetés en pâture aux loups dans la forêt adjacente au puits, ils se chargeraient de faire disparaitre toute trace.

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[Morwen]

wwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwww Ombeline Edoria

Le Rêve de la Nymphe (cliquer pour écouter)

La jeune femme revint subitement à elle, sa longue chevelure lui barrait le visage, ses yeux avaient grand mal à s’habituer à l’obscurité profonde du sous-bois.
A tâtons, elle cherchait dans les feuilles mortes une arme, un indice… Sa main rencontra quelque chose de poussiéreux à ses côtés et quelque chose s’apparentant à du cuir sous ses doigts.
Elle n’osait bouger, ne comprenant pas de ne pas arriver à percer les ombres pour savoir où elle se trouvait.
Sa respiration était saccadée, rauque …

Je respire ... je respire, c’est impossible.
Je l’ai vue, elle me prenait en son sein, me berçant doucement … Si douce et séduisante, elle m’accueillait dans ses ténèbres.

Elle resta prostrée dans l’incompréhension jusqu’à ce que l’aube pointe son nez, affolée par le moindre son qu’elle n’arrivait à analyser.

Lorsqu’elle put enfin y voir, elle remarqua à ses côtés une silhouette … de cendres, un masque blanc à terre.

Elle porta les mains à son visage, sa bouche … Elle suffoquait malgré elle, elle remarqua la dague qui brillait dans les feuilles mortes, s’en saisit, emporta l’armure de cuir rouge en la secouant, la cendre voltigeant dans les airs, le masque la fixant de ses orbites vides.

Elle couru, à bout de souffle, happée par la folie … Jusqu’au port afin d’y trouver une embarcation pour les terres d’Elmore.

[ image externe ]

Un jeune homme tenta de l’aider, la voyant en si piteux état …
Comment vous prénommez vous ?
Elle hésita un temps.
Ombeline … Ombeline Edoria

Le bateau voguait vers Elmore, elle restait figée sur le pont, caressant du bout des doigts la cicatrice douloureuse laissée par la dague sur sa gorge.

[Eowyn]

BG en attente de discussion en zone rouge .

Eowyn .

PS: Prière de ne pas le déplacer, quelques soient les demandes .
Merci !

[Morwen]

Puis-je savoir où c'en est depuis 15 jours svp ?
Merci.

[Morwen]

Et sinon .... C'en est où ?

Heureusement que je suis patiente

[Eowyn]

Je te PM Sazkya .


Smogogo: bg déplacé par mes soins.

[Lotradas]

Compte supprimé par conséquent de même pour le perso