C'était un village tranquille en bord de mer. Un temple, quelques échoppes, le quartier de garde... Pour un peu il aurait pu croire être chez lui.
Mais Selkys était bien loin de son foyer.
Il continua d'observer les gens affairés à leurs occupations, déambulant dans la rue. Nulle trace de son frère, il semblait qu'il l'avait bel et bien semé en route.
Oh, bien sûr il le rejoindrait pour lui mettre son poing dans la figure tôt ou tard. Ca, il ne se faisait pas d'illusions. Si son jumeau tenait bien quelque chose de leur père, c'était un manque d'humour consternant...
A moins qu'il soit le seul à s'amuser de voir son cher double aux prises avec le mari de la donzelle grâce à ses propres frasques. Il avait gentiment joué de leur ressemblance pour que tout revienne sur le dos de l'innocent, tirant, en plus d'un moment délicieux, un superbe fou rire quand l'homme furieux sauta sur le dos d'un Palin décontenancé.
L'homme, du reste, ne fit pas long feu, son guerrier de frère lui ayant promptement dégarni la mâchoire avant de vociférer le nom du véritable coupable, prêt à lui faire subir le même sort.
Selkys avait donc jugé plus prudent de prendre un rien d'avance, le temps que la route calme l'ire fraternelle...
Mmm... Peu probable... Mais ça ne coûtait rien d'essayer.
Il prit soin, une fois le secteur visiblement sûr, de s'acheter un en-cas avant de s'adosser à la paroi d'une maison, songeur.
Il était bon de voir les gens paisibles... Un instant il songea à ce qu'il avait laissé derrière lui... Un village où la forge rougeoyait en prévision de la guerre, les pleurs des adieux à ceux qui prenaient les armes... En cet instant, le pays devait être à feu et à sang. Il espérait juste que leur père serait un rien prudent pour une fois.
Bien sûr, pour rien au monde il ne lui aurait dit de faire attention. C'était un coup à finir à terre avec un beau coquart pour une semaine. Chez les Majere, on ne faisait jamais attention, on fonçait sur l'ennemi. Avec une mention hurlement d'ours en furie pour leur père, un homme solide et encore très bien charpenté. Si son frère n'avait guère apprécié d'être éloigné des combats, Selkys n'avait guère fait de difficultés pour une fois devant la volonté paternelle et avait tourné les talons faire ses bagages tandis que le père et le frère vociféraient à qui mieux pour asseoir leur volonté.
Non pas qu'il soit couard mais quand son père avait cette expression butée, il était inutile d'insister. Au moins Palin serait aphone pour le début voyage après ça. Il comprenait très bien les craintes de leur père, il avait déjà perdu sa femme dans la guerre, il n'avait pas envie d'y laisser ses fils. Même d'un tempérament assez ombrageux, il aimait sincèrement ses rejetons et, si il était dur dans ses exigences, ils savaient combien ils lui étaient précieux.
Selkys pris donc la route le lendemain avec son aphone de frère (mais n'étais ce pas prévisible ?) pour faire un tour dans le monde, parfaire leur maîtrise des armes et si possible dans des terres plus sûres.
Il mâchonnait tranquillement sa collation quand une voix bien connue et fort loin de celle d'une douce sirène s'éleva, en même temps qu'un poing vengeur le cueillait à la mâchoire.
Son double était là, furieux et prêt à le réduire en charpie, la principale différence entre les deux frères étant que Selkys séchait régulièrement les leçons du maître d'armes tandis que Palin, lui, prenait volontiers des heures supplémentaires. Sans surprise, le garçon roula mordre la poussière tandis que l'autre chargeait de nouveau.
Il aurait pu très mal s'en tirer si les gardes, de bonne foi certes, n'avait pas sauté sur l'assaillant en réponse à ses cris de détresse, qui pour le coup aurait pu le faire engager dans la première troupe théâtrale venue. Et tandis que Palin s'occupait d'écraser quelques nez supplémentaires afin de se ménager une porte de sortie, Selkys détala en riant après un : « Deux à un, Frangin! ».
Il avait entendu parler d'une île, non loin d'un vaste continent... Là bas, son frère aurait un peu plus de mal à le retrouver pour remettre les comptes en équilibre.
Se massant la mâchoire, le jeune homme prit la direction du port.
Mais Selkys était bien loin de son foyer.
Il continua d'observer les gens affairés à leurs occupations, déambulant dans la rue. Nulle trace de son frère, il semblait qu'il l'avait bel et bien semé en route.
Oh, bien sûr il le rejoindrait pour lui mettre son poing dans la figure tôt ou tard. Ca, il ne se faisait pas d'illusions. Si son jumeau tenait bien quelque chose de leur père, c'était un manque d'humour consternant...
A moins qu'il soit le seul à s'amuser de voir son cher double aux prises avec le mari de la donzelle grâce à ses propres frasques. Il avait gentiment joué de leur ressemblance pour que tout revienne sur le dos de l'innocent, tirant, en plus d'un moment délicieux, un superbe fou rire quand l'homme furieux sauta sur le dos d'un Palin décontenancé.
L'homme, du reste, ne fit pas long feu, son guerrier de frère lui ayant promptement dégarni la mâchoire avant de vociférer le nom du véritable coupable, prêt à lui faire subir le même sort.
Selkys avait donc jugé plus prudent de prendre un rien d'avance, le temps que la route calme l'ire fraternelle...
Mmm... Peu probable... Mais ça ne coûtait rien d'essayer.
Il prit soin, une fois le secteur visiblement sûr, de s'acheter un en-cas avant de s'adosser à la paroi d'une maison, songeur.
Il était bon de voir les gens paisibles... Un instant il songea à ce qu'il avait laissé derrière lui... Un village où la forge rougeoyait en prévision de la guerre, les pleurs des adieux à ceux qui prenaient les armes... En cet instant, le pays devait être à feu et à sang. Il espérait juste que leur père serait un rien prudent pour une fois.
Bien sûr, pour rien au monde il ne lui aurait dit de faire attention. C'était un coup à finir à terre avec un beau coquart pour une semaine. Chez les Majere, on ne faisait jamais attention, on fonçait sur l'ennemi. Avec une mention hurlement d'ours en furie pour leur père, un homme solide et encore très bien charpenté. Si son frère n'avait guère apprécié d'être éloigné des combats, Selkys n'avait guère fait de difficultés pour une fois devant la volonté paternelle et avait tourné les talons faire ses bagages tandis que le père et le frère vociféraient à qui mieux pour asseoir leur volonté.
Non pas qu'il soit couard mais quand son père avait cette expression butée, il était inutile d'insister. Au moins Palin serait aphone pour le début voyage après ça. Il comprenait très bien les craintes de leur père, il avait déjà perdu sa femme dans la guerre, il n'avait pas envie d'y laisser ses fils. Même d'un tempérament assez ombrageux, il aimait sincèrement ses rejetons et, si il était dur dans ses exigences, ils savaient combien ils lui étaient précieux.
Selkys pris donc la route le lendemain avec son aphone de frère (mais n'étais ce pas prévisible ?) pour faire un tour dans le monde, parfaire leur maîtrise des armes et si possible dans des terres plus sûres.
Il mâchonnait tranquillement sa collation quand une voix bien connue et fort loin de celle d'une douce sirène s'éleva, en même temps qu'un poing vengeur le cueillait à la mâchoire.
Son double était là, furieux et prêt à le réduire en charpie, la principale différence entre les deux frères étant que Selkys séchait régulièrement les leçons du maître d'armes tandis que Palin, lui, prenait volontiers des heures supplémentaires. Sans surprise, le garçon roula mordre la poussière tandis que l'autre chargeait de nouveau.
Il aurait pu très mal s'en tirer si les gardes, de bonne foi certes, n'avait pas sauté sur l'assaillant en réponse à ses cris de détresse, qui pour le coup aurait pu le faire engager dans la première troupe théâtrale venue. Et tandis que Palin s'occupait d'écraser quelques nez supplémentaires afin de se ménager une porte de sortie, Selkys détala en riant après un : « Deux à un, Frangin! ».
Il avait entendu parler d'une île, non loin d'un vaste continent... Là bas, son frère aurait un peu plus de mal à le retrouver pour remettre les comptes en équilibre.
Se massant la mâchoire, le jeune homme prit la direction du port.