Frisson

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Frisson

Message par Archein » ven. 14 août 2009 à 08h58

[Rename d'Archein.]

Nom : Frisson. (Pseudonyme donné par le personnage lui même)

Age : 386 ans.

Sexe : Masculin.

Race : Elfe sombre.

Classe : Sombre ayant suivi un entraînement intensif à l'art de l'assassinat. A choisi le maniement de la dague pour suivre cette voie.

Carrière envisagée : Inconnue. (à découvrir IG)

Caractère et moralité : Lunatique, étrange voire mystérieux, bien qu'il dissimule toute émotion sans faille pour son travail. Moralité ? Aucune si ce n'est qu'on ne devrait jamais jouer au malin devant quelqu'un qui peut vous trouer d'une manière si facile et sans remords, comme lui pourrait le faire.

Description physique : Frisson a la corpulence du parfait éclaireur, rapide, léger, musclé. Il ne porte que des vêtements sombres, aucune arme n'est visible par dessus. Il a la chevelure grisâtre, flottant au gré du vent, certaines mèches lui retombent devant le visage et ne semblent guère le gêner. Ses yeux sont aussi gris, nappés d'un léger bleu sur le bord des pupilles. Il semble faire des efforts pour que rien de ce qu'il peut penser ou être sur le point d'entreprendre ne puisse se lire dans son regard.

Lors d’une nuit froide, sous un quartier de lune, dans l’obscurité des ruelles de Gludio… :

« Allez fais pas ta prude t’as vu la paire que tu t’tapes ? J’suis sur que tu t’en es déjà bien servie ! »

« Laisse-moi tranquille, insolent d’éphémère ! » Répondait une sombre dans la fleur de l’âge, sur un ton irrité et sec, avec un accent prononcé.

« Hey hey t’énerves pas ma belle j’veux juste te causer moi hein, faire connaissance.. et qui sait ensuite ! »

L’humain arrogant qui l’avait abordé se mit à rire aux éclats. Il ne faisait nul doute que vu son état, il sortait d’une taverne ou d’une soirée bien arrosée chez une connaissance à lui.

« Je n’ai pas de temps à perdre avec toi, ni l’envie de tolérer ta présence, déguerpis ou tu le regretteras ! »

« Haha… hahaha… HAHAHA ! T’es trop drôle ma mignonne, comme si tu pouvais m’foutre sur la tronche ! Un grand gaillard comme moi ! Fils de guerrier, petit fils de guerrier, arrière petit.. » Et il continuait ainsi, mêlant quelques mots entre eux, sans se rendre vraiment compte de ce qu’il disait.

L’heure de la nuit était très avancée, plus personne n’errait dans les rues à part les gardes en poste, à moitié endormis et somnolents. Les portes et les fenêtres étaient toutes fermées, aucune lumière n’éclairait les lieux, à part celle des rayons lunaires quand la hauteur des maisons et l’avancée des toitures ne couvraient pas les pavés des ruelles.

Personne, ou presque. Une silhouette fine, gracieuse et silencieuse semblait suivre le duo trop occupé à se houspiller pour se rendre compte de quelque chose. Elle se déplaçait de mur en mur, zigzaguant d’un côté et de l’autre de la ruelle pour se fondre totalement dans le noir de l’ombre projetée par les bâtiments.

La sombre marchait droit devant, tout en sommant le mâle humain de cesser de la suivre et de lui faire des avances, ou il le paierait cher. Aussi confiante qu’elle était, elle ne semblait pas très encline à passer à l’action près des gardes. Après quelques mètres, c’est folle de rage qu’elle interrompit sa marche en commençant à hurler sur l’ivre mort qui prenait ses paroles et son accent à la rigolade plutôt qu’autre chose, mais qui n’en démordait pas pour autant.


« Héhé ma toute belle, j’aime ton regard de furie ! On dit que les yeux sont le reflet de la vie hein, tu savais ? »

La silhouette en profitait pour se rapprocher d’eux à pas de loup, d’une discrétion sans faille. Elle se rapprochait près.. si près.. qu’elle ne fit bientôt plus qu’une avec l’ombre qui s’étirait jusqu’à l’humain, effleurant jusqu’à son dos.

La sombre tournait les talons et le dos au mâle encore pris de fou rire, ce dernier accompagnant sa moquerie d’une tape arrogante sur le fessier de sa cible aux courbes généreuses. Au moment même où il se remettait à peu près à marcher, pas droit d’ailleurs, l’ombre s’étira d’avantage, dévoilant un bras armé d’une fine lame blanche et pointue l’espace d’une seconde, ainsi qu’un visage sombre complètement fermé et impassible.

Durant cette seconde, les rires cessèrent, on entendit juste un soupir étranglé de quelqu’un pris par surprise. Le bras armé avait frappé, nettement, précisément, traversant l’omoplate gauche de l’homme pour transpercer son cœur. Aussitôt fait, tout aussi rapidement, comme si l’individu en capuche ne dépendait du temps lui-même, il disparut à nouveau, faisant place à l’ombre… et au corps du mâle humain effronté qui s’effondrait au sol, sans vie, sans que la sombre qui souhaitait si ardemment sa mort ne sache ce qu’il lui était arrivé en fixant l’amas de chair meurtrie.


La gracieuse à la peau sombre s’approcha alors de la dépouille, l’examinant autant que faire se pouvait à la lumière de la lune. Quand elle aperçut la plaie fine gorgée de sang dans le dos de celui qui l’avait agressée, elle se releva aussitôt, et fut parcourue d’un frisson glacial en sentant une présence macabre derrière elle, et la froideur du fil d’une lame contre sa gorge.

« Ne crie pas, ne bouge pas.. » Fit une voix faible, lente, suave à l’oreille de la sombre, dans sa langue natale. « Hoche la tête pour me dire que tu as compris. » Le ton suivant était ferme, et direct.

La sombre s’efforça à garder son sang froid, et fit le geste demandé lentement, restant immobile du reste. L’arme libérait alors sa gorge serrée, et la silhouette restait plantée devant elle, alors qu’elle se tournait pour lui faire face.

« Qui êtes vous ? » Fit-elle en sombre.

« Qui je suis ? »

L’interlocuteur semblait s’amuser de cette question, dans son ton. Il avança lentement son visage aux rayons lumineux, dévoilant ses traits sombres et un regard dénué d’émotion ou de quelconque sentiment décelable. Il avait repris un visage froid, comme son regard, comme si l’intérêt de montrer une éventuelle preuve qu’il était bien un être vivant ne l’effleurait même pas.

« Je suis… de ceux qui marchent parmi Son abysse à travers les flots de sangs répandus sous Ses ordres. »
« Je suis… de ceux qui se plaisent à être Son instrument dans l’ombre, Son jouet, guidé par Ses seuls murmures.»
« Je suis… de ceux qui peuvent te tuer en l’espace d’un frisson. »


On aurait deviné un sourire malsain sur son visage sans le voir, au ton employé sur sa dernière phrase, mais rien ne se reflétait de ce genre aux rayons de lune. La sombre ne semblait pas satisfaite de la réponse, et reprenait du poil de la bête, toujours traversée par sa colère passagère.

« Je t’ai demandé ton nom, mâle. » Reprit-elle, sur un ton aussi sec et méprisant que celui qu’elle employait pour l’éphémère.

L’assassin sembla alors comme décontenancé par ce qu’il venait d’entendre, son visage neutre changea pour une expression d’ennui, et de déception mêlée.

« Mon nom ? Ceux qui ont la chance de ressortir vivant d’une rencontre avec moi se plaisent à m'appeler… Frisson. »

Malgré l’expression de son visage son ton restait calme, avec une légère pointe d’amusement.

« Je veux ton vrai nom, pour savoir qui est celui qui a cru bon de m’aider en me mettant un cadavre sur le dos. »

L’expression décontenancée sur le visage du sombre se renforça à l’entente de ces mots, alors qu’il ne semblait plus du tout écouter, et fixait la lune, blasé.

« Je te parle ! Tu me réponds à la fin ? »

L’assassin baissa les yeux sur elle, la colère naissante dans le regard, et eut pour seule réponse un crochet du droit élancé dans la mâchoire de sa sœur, sans retenir sa force. Sous la surprise du geste et du choc, cette dernière tomba à la renverse, humiliée.

« Apprends à respecter tes semblables, surtout ceux qui pourraient te faire disparaître en un clin d’œil. Insolente… »

C’est, toujours blasé qu’il se détourna ensuite mains dans les poches, de la sombre qui restait abasourdie, et qu’il s’en alla retrouver le calme et l’hospitalité de l’ombre de la ruelle.

« Tsss, ça me fait vraiment chier de me dévoiler devant des sombres qui n’en valent même pas la peine… » Se disait il, légèrement arrogant dans son jugement, mais pourtant, elle venait de le défier, lui, instrument infligeant mort.

En dehors de la ville, au bord de l’eau, il nettoya le sang sur sa dague, face à face avec son reflet éclairé par la lune. Il se fixa lui-même, pendant quelques secondes.

« Alors certains disent que les yeux sont le reflet de la vie. Mes yeux, dénués d’émotions, mes cheveux volant au gré du vent… je ne vois que la mort, dans cette lueur nocturne. »

Il reprit sa route, après ces mots prononcés avec son habituel ton légèrement amusé, comme s'il se moquait de lui-même, ou de tous les autres.
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Re: Frisson

Message par Archein » mar. 18 août 2009 à 22h47

Prélude à l’ère glacière

Depuis plusieurs jours, déjà… assassin joueur, « frère » espiègle, courant d’air. Le sombre au surnom qui glace l’échine s’était construit la façade rêvée pour aborder n’importe qui.

Frisson, nom d’empreint par pure moquerie, peut être bien qu’il serait connu d’ici peu. Ce serait chose gênante, mais peu importe, il lui suffirait de trouver un autre surnom et de taire celui de sa famille.

Ils le font rire, ces sombres qui complotent en ce moment même au sein de la citée, dévoués à Shilen qui n’acceptent guère plus de temps la main basse du Roi humain sur Shel Olath. A trop hurler au loup, plus personne n’écoute au final.

Ce qu’il faudrait, c’est dans un premier temps agir en silence, à droite, à gauche, secouer le tas de déchets royaux qui gouvernent, devenir instigateur de la peur parmi eux. Le doute de soi, et de l’entourage, une des meilleures armes qu’il faut maîtriser et savoir infliger.

Il avait déjà débuté de son côté, seul, aucun sombre rencontré ne valait le coup d’être informé jusqu’à maintenant, en espérant que cela change vite. Un cas isolé parmi d’autres ne ferait que peu de bruit dans la durée.

Il avait tout de même fait fort pour sa première proie, une autre vint à lui toute seule pour chambouler ses plans, sa mise en scène et tout ce qu’il avait commencé à faire. Deux conseillers pour le prix d’un, la sombre se faisant appeler Hellymaine, catin qui a finalement écarté les cuisses pour un mâle éphémère qui finira poussière alors qu’elle ne prendra pas une ride. Elle avait été engrossée, en plus d’être souillée par un corps imparfait et impur, et avait donné naissance à un sang mêlé paraissait il.

Trop d’immondices pour une seule et même semblable, elle l’aurait payé cher, si son chien de garde n’avait pas réussi à les retrouver par l’opération du saint esprit. Coup de chance pour le fameux Iann de Rune ? Malchance pour Frisson. Le facteur risque était trop grand, il prit la fuite avant que l’homme arrive à sa hauteur, dissimulant son visage même si la sombre, elle, avait pu le voir de près. Frappé dans le dos durant la fuite, pas étonnant de la part d’un éphémère ceci dit en sachant qui est à leur origine, le sombre s’éloigna assez pour reprendre ses esprits et considérer la situation pour le plan suivant.

Ils seraient peut être trop lents à partir, elle serait peut être trop longue à reprendre son calme. L’assassin s’équipait alors pour une autre rencontre, qu’il comptait bien écourter à quelques coups de dague. Même si il ne serait peut être pas tué tout de suite, l’humain qui avait eu l’audace de le défier le paierait cher, lui aussi. Il revint vers l’endroit où il avait poussé la sombre plus tôt, ils étaient toujours là. Lui tentait de la rassurer, de ce que le sombre put entendre juste avant de passer à l’attaque en un éclair. Il bondit de derrière le rocher où il s’était dissimulé, et frappa l’éphémère de dos à plusieurs reprises, le fixant s’écrouler au sol l’instant d’après. Hellymaine semblait sous le choc, et ne bougeait pas, incapable de réagir. Iann avait peut être prévenu des gardes ou autre avant de venir, c’était inutile de poursuivre l’action lancée plus tôt. Frisson pointa la dague vers la sombre, l’air impassible.


« Le message est passé. »

Il s’enfuit ensuite à toutes jambes, ayant bien l’intention de recroiser son chemin, et celui de sa petite famille pour tous les envoyer au cimetière.

A côté de cela, la récolte d’informations diverses n’était pas mauvaise. Les rencontres se multipliaient, la plupart décevantes. Même parmi les rebelles sombres Shilenistes, certains étaient à ignorer pour leur faculté aigue à juger les leurs par de simples apparences désuètes et surtout fausses. Seuls les enfants sombres se fient aux apparences, dans leur apprentissage de la vie… souvent ils tirent des leçons ensuite, ou finissent par y passer, peut être faudra t’il rappeler à ceux là combien il est facile d’avoir un pied qui glisse dans la tombe quand on ouvre trop la bouche.

Au cours de ses heures à « flâner » en apparence, à Giran pour observer ceux qui y passent, et pourquoi pas tomber par hasard sur un conseiller royal, il fit la rencontre d’une sombre intrigante, étonnante, et dangereuse. Isto Hwesta, c’est un ainsi qu’elle se nomma dans un premier temps. Brume nocturne, un surnom tout comme le sien, qui cachait surement une personnalité aussi intéressante que la sienne. Il décidait de creuser, de provoquer, d’amuser. Ca fonctionnait à ravir, si bien que la belle se dévoila à lui jusqu’à même lui révéler sa vraie nature de vampire. Il l’emmena par hasard dans son propre domaine à la forêt des morts, elle se joua de lui, il jouait son jeu, interrogea les habitants et c’est là qu’il apprit ce qu’elle était réellement, et que sa famille possédait les lieux. Un atout dans sa manche ? Peut être, ou bien avait elle décidé d’en faire son jouet. Et bien, elle pourrait essayer si la distraction est au beau fixe, il ne se laisserait pas aller entre ses mains si il n’en tirait pas quelque chose qui en vaille la peine de son côté.

Vint ensuite une autre sombre aux ambitions aussi belles que les courbes dont la déesse Mère lui avait fait cadeau. Une perle rare, à l’esprit vif, qui n’avait pas froid aux yeux tout en sachant pertinemment ce qu’elle voulait. Nouveau jeu, intérêt mutuel, complicité naissante.

Touchée…

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Re: Frisson

Message par Archein » sam. 10 octobre 2009 à 18h44

Le froid en est jeté

Enfin, elle s'était décidée à répondre favorablement à sa lettre. Enfin, elle s'était jetée dans la gueule du loup, et elle l'avait fait délibérément tout en sachant les risques qu'elle encourait. Etrange action pour une jeune mère de famille, étrange réaction au moment du face à face, où l'idée de mourir ne la faisait même pas ciller.

Il ne fut pas difficile de deviner au fil de la discussion qu'elle avait été déçue et trahie par son éphémère. Et bien, celui qui avait contrarié ses plans la première fois, lui facilitait maintenant la tâche et de beaucoup. Mourir... oh non, ce serait trop facile, le sombre au surnom qui glace l'échine avait d'autres idées en tête, et d'autres plans déjà échafaudés et cette aubaine rendait tous ses calculs bien plus simples.

Etonnement, l’entrevue se déroula plus simplement qu’il l’avait prévu. La sombre encaissait tout son jugement, et semblait l’avoir mauvaise à plusieurs reprises. Elle le provoquait également, cherchant à le sonder, lui restait calme bien qu’une seule de ses insolences auraient suffit normalement à le faire passer à l’acte. Mais son but n’était pas de la faire disparaître, enfin pas définitivement… sauf si la conseillère ne valait pas la perte de temps qu’il lui accordait.

Il voulait la faire réagir, il trouva les mots pour. Les instincts sombres revinrent sans forcer, mais elle ne s’en rendait pas compte et les retournaient contre lui. Prévisible, après ce qu’il avait fait, et, amusant pour Frisson. Elle fit l’erreur de lui tourner le dos, pensant bêtement pouvoir lui fausser compagnie par le simple fait d’en émettre l’envie. Comme si il la laisserait partir aussi facilement… l’erreur de lui tourner le dos ne fut pas fatale cependant, il la laisserait vivre puisqu’il n’en avait pas encore terminé avec elle.

Il l’emmena à l’abri d’éventuels passants, elle était toujours consciente mais blessée et perdait beaucoup de sang. Une fois sur les lieux d’un semblant de campement il la laissa le temps d’effacer leurs traces. En revenant, il soigna la blessure, ce qui étonna la sombre prise pour cible précédemment. Une fois chose faite, une longue discussion s’en suivie, moins houleuse mis à part certains haussements de ton passagers. Cependant, plus l’échange durait, plus leur vision des choses se rapprochait…

Au début de la nuit, il s’en alla, après l’avoir liée fermement. Elle aurait pu partir si elle avait été plus maligne que lui, mais en voyant qu’il avait toujours le dessus elle accepta les chaînes de son plein gré, de toute manière elle savait qu’elle ne pourrait pas s’enfuir.

Le sombre s’éloigna, satisfait de résultats si rapides. Hellymaine, la conseillère sombre liée à un éphémère et mère d’une erreur de la nature, elle était différente autrefois, elle avait changé en mal… et ce temps était aujourd’hui révolu, elle le lui avait montré ce soir là.

Bien, fort bien… les choses se déroulaient magnifiquement bien. Un pas de plus sur l’échiquier, le temps était venu de passer à l’échelon suivant du plan… l’éphémère n’avait qu’à bien se tenir, et son fils verrait bientôt ses souffrances apaisées. Un inconnu parmi la masse, intouchable, imprenable, méconnaissable, pourquoi personne n’avait encore compris que c’était la façon rêvée de réaliser ses plans.

Personne ne saurait, personne ne savait de quoi demain serait fait…

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Re: Frisson

Message par Archein » mer. 11 novembre 2009 à 12h29

Plan B

Des imprévus, il y en a toujours. Il y en a même à chaque fois, les ignorer en sachant cela serait courir à sa perte, l'avantage de les entrevoir est de pouvoir rebondir dessus quand ils se présentent.

Peut être trop de coïncidences en trop peu de temps, le faux sombre Kal'Daka aurait pu avoir son titre de conseiller royal et même sa fausse image auprès de Garius si une entrevue anodine mais néanmoins corsée n'aurait pas eu lieu. Le Haut Conseiller, "sale petit fouineur d'éphémère" comme il le disait. Il eut le malheur de croiser son chemin à Giran, et à la vue de sa tenue le molosse ne tarda pas à réagir. Normal, si c'est la seule chose qu'il put remarquer de son agresseur.

L'agresseur était bien là, peut être que l'humain le savait, mais le système dans lequel il s'est tant donné lui liait pieds et poings lors de cet entretien, des preuves il n'en avait aucune et Frisson en jubilait intérieurement. La question était venue de suite à la bouche du Haut Conseiller, ainsi il demanda à Frisson si il était celui qui avait postulé pour un poste de conseiller royal sombre. Le risque était trop grand pour une réponse positive, le sombre choisit alors de feinter la non connaissance de l'identité Kal'Daka et de cette fameuse candidature. Le risque fut d'autant plus grand qu'il avait vu ses yeux, et qu'un regard ne trompe jamais et ne se retrouve pas chez les autres. Chose qu'il pouvait faire jusqu'à maintenant, se faire passer pour un sombre comme un autre, mais maintenant l'éphémère avait des doutes sur lui, et il avait vu son regard, même en se présentant dans une autre tenue avec une autre coiffure, le regard resterait le même et il doutait qu'un masque suffirait à les dissimuler vu la curiosité et la méfiance de l'humain.

On aurait cru que Iann décelait le mensonge, mais que pouvait il faire au juste ? Rien... pour l'instant, et c'était ça l'important, il ne pouvait rien faire quand il voudrait le faire. Il devrait attendre que son agresseur choisisse volontairement de se mêler à la foule crasseuse de Giran ou fasse une erreur volontaire, il ne pourrait jamais le croiser ailleurs puisqu'il se terrait le plus souvent dans sa prison de 4 murs.

Qu'à cela ne tienne, le plan B était déjà échafaudé, ainsi la rencontre entre Kal'Daka et Iann se solderait par une embuscade et tentative pour achever ce qu'il avait commencé, si toutefois il parvenait à l'attirer où il le voulait. Il faudrait un appât de choix, il ne lui fallut pas longtemps pour le trouver, restait à mettre les pions en déplacement.

Cela prendrait son temps, du temps il en avait et ne se pressait pas, se hâter était le meilleur moyen de rater son coup, ou cou... selon le point de vue. Le temps qu'il avait se passait le plus souvent en ville, en dehors des entraînements. Un travail quotidien, observer pour pouvoir exploiter la moindre faille chez le moindre pion potentiel. D'ailleurs il en trouva une, de faille. Avec ses airs arrogants, vulgaires et blasés de tout -c'est ainsi qu'il se montrait la plupart du temps, et une façon pour lui de paraître tout sauf sérieux- il approcha peu à peu et malgré l'effet répulsif, d'une elfe qui semblait sur la corde raide. Au départ il voyait juste en elle une proie future, puisqu'elle semblait vouloir en finir, il s'était proposé à elle avec gentillesse sur le ton de la plaisanterie pour la délivrer de sa souffrance de vivre. La mort est un cadeau parfois, il se montrait alors indulgent et compréhensif envers cette pâle et lui accorderait le séjour au royaume de Shilen... où elle regretterait sûrement d'y avoir été envoyé.

Elle se méfiait de lui, en même temps elle avait bien raison. Lui le savait mais n'en avait rien à faire, elle ne représentait pas une menace. Peu après il su qu'elle était considérée comme paria de sa race, il appris alors qu'ils avaient aussi ce genre de vision, et fut décontenancé de voir que les sombres s'étaient en fait rabaissés à faire la même chose que leurs cousins ennemis jurés. Une elfe étrangère aux elfes, c'était bien la première fois en quatre siècles d'existence qu'il entendait ça, ou peut être qu'ils avaient copiés sur ses semblables, peu importe en fait... si les elfes faisaient cela aujourd'hui, il fallait faire mieux pour ne pas se contenter d'être à leur niveau. L'elfe devint une éventuelle pièce de l'échiquier, elle avait l'intention de mettre sa vie entre les mains du sombre, et pris à la légère les risques énoncés par Frisson. Si elle pouvait servir, elle vivrait plus longtemps que ce qu'il avait prévu... il faudrait qu'il pense un jour à lui demander son nom, ou alors il l'avait déjà oublié.

La chasse reprenait, il était là, il observait, l'image fausse, que tous s'en accoutument... ça l'arrangeait.


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Re: Frisson

Message par Archein » dim. 22 novembre 2009 à 19h51

Nouvelles armes

Ce fut lors d'une recherche anodine qu'il mit la main sur ce qui s'était révélé suite à sa curiosité comme une nouvelle arme, non négligeable.

Il avait commencé à s'intéresser de près aux parchemins d'enchantement magiques. Il en recherchait d'ailleurs en quantité conséquente, puisqu'il voulait les fusionner avec ses armes et armures. Ceux de couleur violette et grise étaient ses cibles principalement, il était parti à la recherche de vieux coffres oubliés à crocheter. Le périple était assez ardu puisque la plupart de ces coffres étaient situés sur des territoires peuplés de créatures hostiles et s'en approcher sans les avoir sur le dos représentait une difficulté de plus.

Sa faculté à se mouvoir en silence prit alors toute son importance, et devint son salut pour cette chasse au trésor. Les créatures ne le remarquaient même pas la plupart du temps, sauf en cas de piège situé près des coffres. Néanmoins, il se débarrassait de ces dernières relativement facilement, il avait progressé... et s'était équipé en conséquence, c'était satisfaisant mais pas encore assez au point. Il lui fallait renforcer ses défenses et améliorer son attaque.

Il tomba par hasard sur un autre type de parchemins au fil de ses recherches. Des parchemins détenus par les créatures elles même. Il était aisé de sentir la magie renfermée dans ces parchemins, ils étaient scellé, impossible d'en connaître le contenu.

Frisson les ramena alors à la tour d'ivoire et demanda conseils auprès des mages y siégeant. Après courte analyse une mage humaine lui indiqua que les parchemins trouvés avaient des propriétés magiques pour la métamorphose. Il demanda des précisions sur cette magie de métamorphose et comprit vite fait les possibilités que ces fameux parchemins pourraient lui accorder.

Pouvoir se transformer par magie, c'était une occasion rêvée pour un sombre de son genre, pour pouvoir endosser l'image d'une créature quelconque et peut être ainsi avoir la possibilité d'attaquer sans être connu. Un plus également pour espionner en se faisant passer pour une créature inoffensive. Le sombre demanda alors comment il fallait procéder pour acquérir ce nouveau pouvoir.

La magicienne répondit simplement qu'il lui faudrait le niveau de concentration adéquat et un exercice mental et physique quotidien pour apprendre cette magie, et qu'il lui fallait un fil conducteur mental pour trouver une forme particulière. Elle le mit cependant en garde sur le fait que son utilisation ne se ferait pas sans contrepartie affaiblissante sur son organisme. Transformer un corps l'affaiblit, et affaiblit aussi l'esprit car c'est de lui que provient l'effort, ensuite le corps subit. C'est averti que Frisson reçut alors les directives de la magicienne, l'entraînement pouvait commencer.

[Initiation du personnage à la transformation.]
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Re: Frisson

Message par Archein » dim. 22 novembre 2009 à 20h44

La puissance féline

Eclair, rapide et furtif... Félin blanc, puissant, aux dents aiguisées et mortelles.

Se créer une image dans l'esprit, laisser la magie opérer sur le corps. Une flamme au pelage d'argent dans la nuit étoilée, un gracieux reflet d'ardeur et de volonté.

Il devait devenir libre, oublier toute civilité, ne rester que la bête sauvage, se concentrer sur l'instinct naturel... Ne laisser qu'une infime partie de lui pour commander faits et gestes.

Rimer avec aisance et légèreté, chasseur en attente d'une proie au cœur palpitant d'une passion ardente.

La métamorphose s'intensifiait au fur et à mesure qu'il définissait l'image et les traits du côté félin qu'il se découvrait, laissant bientôt place à un pelage argenté muni de dents acérées.

[Transformation saber tooth tiger]
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Re: Frisson

Message par Archein » dim. 29 novembre 2009 à 11h40

L'abandon de toute raison

La souffrance nourrit la vengeance.
La colère rend amère.
La peur comble de rancœur.

Toute destinée n'est qu'une suite d'accidents à retardement... Et en fin de parcours, le coup de grâce.
Toute foi nouvelle commence par une hérésie.

Ainsi il concentrait toutes ses pensées autour d'une unique personne avec qui il avait passé un pacte, en qui il croyait aujourd'hui. Il voulait protéger cet être, il forcerait toutes ses barricades intérieures si il le fallait, pour devenir ce qui pourrait la protéger sans faillir, une chose qui la garderait en vie et peu importe le reste. Tous les sentiments qu'il met habituellement de côté, souffrance, haine, colère et tout ce qu'ils engendrent comme nouvelles sensations... Il les rassemblait, les cultivait, dans une noirceur extrême. Dans les ténèbres de son âme, il donnait naissance à une nouvelle forme sous les yeux satisfaits de la mage humaine qui le guidait.
[Transformation Heretic.]
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Re: Frisson

Message par Archein » sam. 24 juillet 2010 à 06h46

Le temps de la moisson

Une nuit où la lune était pleine, la silhouette d'un sombre se dessinait parmi les ombres projetées par la lumière de l'astre, se dirigeant vers le temple de Shilen, Mère du peuple sombre. Arrivé devant l'imposante statue, l'enfant adressa un regard vers la représentation de sa mère, et lui adressa de nombreuses pensées... puisse-t-elle ou non les entendre.

On récolte toujours ce que l'on sème. Peu importe ce que l'on est, ce que l'on fait, ce que l'on projette ou ce que l'on pense. Tôt ou tard, on récolte le fruit de la graine semée. Les plus malins parviennent à retarder ce moment le plus longtemps possible, et avoir une vie longue et prospère... mais c'est juste un sursis. Il est illusoire de croire en réchapper, on contemple la vie sans se soucier de la mort, puis elle frappe encore plus facilement alors qu'il aurait fallu lui accorder un minimum d'attention.

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Un certain humain avait commis une grave erreur, celle de croire pouvoir détourner une fille de Shilen de sa voie sans en payer le prix. Et pas des moindres, puisqu'elle était de famille noble. La graine, il n'avait pas tardé à la planter. Neuf mois plus tard il récoltait son fruit, fruit pourri. Un monstre ni humain, ni sombre, un mélange des deux sangs et une erreur de la nature.

Le sombre au surnom qui glace l'échine avait fait de cette noble déchue sa première cible. Dommage qu'elle fusse acoquinée avec un éphémère, Frisson la trouvait à son goût. Il ne se gêna d'ailleurs pas pour le lui faire comprendre, mais la belle déchanta vite en apprenant les réelles intentions du mâle qui l'abordait avec entrain. Son humain sauveur l'a tira d'affaire cette fois là, et c'est lui qui pris les coups de dague dans le dos, dommage qu'il y ai survécu les choses auraient été si simples.

La suite fut plus amusante, vu la crainte que cet évènement avait apporté chez le Haut Conseiller. Sa paranoïa était hilarante, mais quelque part il avait raison de se méfier ainsi puisque le chasseur guettait toujours...

[hr][/hr]
Cet évènement datait maintenant. Le temps s'était écoulé et Hellymaine avançait à grands pas sur le chemin de la rédemption. Certains auraient jugé la chose inutile, partant du principe qu'à partir du moment où une faiblesse apparaît et entraîne la trahison, le point de "non retour" n'est pas franchissable dans l'autre sens. Il en restait peu, des sombres pensant ainsi, pas du tout pour ainsi dire, ou alors bien dissimulés. Frisson prit la peine de remettre celle ci dans le droit chemin. Après tout, elle était de sang noble... cette simple condition lui rappelait bien des souvenirs. Il les partagea avec Shilen.

[hr][/hr]
Trois siècles et demi en arrière... :

"Malla Alauntyrr, de nouvelles instructions en provenance du maître."

"Merci Illztanna. Je te rejoins dès que j'ai terminé ici." Fit le sombre à qui la missive était destinée, tout en la prenant.

Illztanna, un sombre mystique, conseiller de la lignée dont Alauntyrr était le dirigeant. Assez frêle, de taille moyenne, une aura magique puissante émanait de lui et contrastait avec la fragilité du corps de son propriétaire. Il inspirait le respect, et agissait toujours de façon calme. Son regard reflétait le plus souvent le vide, mais il était presque constamment en état de transe, travaillant son esprit. Son apparence fragile n'était due qu'à son choix de développer son mental plutôt que son physique, en fin de compte, mais ses prouesses n'étaient plus à faire et sa dévotion envers la famille demeurait sans faille après des siècles de service.

Il s'éloigna après une légère révérence, laissant Alauntyrr dans la ténébreuse pièce où il était, accompagné d'un jeune sombre. Le Malla se tourna vers ce dernier, d'un air sérieux, le fixant simplement. Le jeune venait dans cette fameuse pièce pour la première fois, à voir comme il scrutait les lieux méticuleusement.

C'était une pièce rectangulaire, de taille assez petite, le genre de pièce que l'on dissimule derrière une porte à plusieurs verrous ou un passage secret. L'éclairage était fait par des chandeliers dont les bougies étaient à moitié consumées, nul doute que quelqu'un passait du temps ici. De nombreux objets rares ou âgés ornaient les mûrs, de vieux livres et parchemins étaient entreposés dans plusieurs support en bois, le sol était recouvert de tapis rouge sang, avec quelques décorations par endroits. Le tout était disposé de façon assez lugubre, pour donner une atmosphère particulière en ce lieu.

L'adulte s'approcha d'un grimoire entreposé de manière à montrer son importance. Il était recouvert d'un voile de soie rouge, et ouvert à une page où figuraient de nombreux noms, dont celui d'Alauntyrr qui était le dernier.

"Approche, Malagyrr. Le grimoire est ouvert à la bonne page, tu peux y poser les yeux."

Le jeune laissa les yeux parcourir le vieil ouvrage, s'étant retenu jusqu'à ce que l'adulte l'y autorise.


Alauntyrr reprit la parole en voyant Malagyrr parcourir la liste des noms.

"Voilà l'objet de ta convoitise depuis que tu es en âge de comprendre ce que nous faisons. Tu as reçu l'éducation te donnant le droit d'inscrire ton nom à la suite de cette liste, le choix t'appartient désormais."

En écoutant les paroles de l'adulte, le jeune sombre tourna la tête vers lui.

"Tu vas repartir servir la même famille de nobles, Père ?"

Alauntyrr considérait le regard de son fils un moment. Il peinait encore à dissimuler certains sentiments, et son inquiétude filtrait à travers ses yeux.

"Oui, fils. Je n'ai aucune raison de ne pas le faire."

"Mais les rumeurs sur..."

"Des rumeurs sur des familles importantes pour les discréditer, il y en a des tas. Cela fait des années que nous réglons les contrats de cette maison, et leurs cibles étaient toutes des ennemis reconnus. Ne t'inquiètes donc pas..."

"Bien, Père." Répondit Malagyrr, sans pour autant avoir l'air convaincu.

"Décides toi, mon fils..."

Le jeune sombre parcourut le grimoire à nouveau, il y figurait les règles de la maison que son père dirigeait, ainsi que le pacte qu'il signerait de son sang si il décidait de faire de lui un membre à part entière de cette maison. Le libre choix lui était laissé, à son âge, l'éducation qu'il avait reçu tournait autour de l'éducation basique shileniste, complétée par les rudiments théoriques et pratiques de l'art de l'assassinat. Si il décidait de partir, il devrait quitter sa famille et faire de lui un vagabond avec un nom d'emprunt. Si il restait et suivait la voix de la maison Zaknaonar, le bouclier des ombres, l'entraînement et les conditions de vie, ou plutôt de survie deviendraient drastiques.

Deux phrases l'interpelèrent tout particulièrement dans sa lecture.

Naut zhaun ulu elghinn.
(Inconnu de la mort.)

Naut zhaun ulu dro.
(Inconnu de la vie.)

Son père l'observait attentivement, s'apercevant de son intérêt pour ces quelques mots.

"Ils résument parfaitement notre condition, tu le sais. Nous n'existons pour aucun de ceux de l'extérieur, et si tu te joins à nous, tu ne devras jamais trahir notre secret, ou notre nom. Personne ne doit connaître l'existance de notre maison, cela remettrait en cause trop de successions au pouvoir dans la société. Nous faisons ce pourquoi Mère nous a fait, nous usons des dons qu'Elle nous a accordé. Il n'y a aucune reconnaissance pour les services que nous rendons... tu pourras occire le plus brave des ennemis de la race sombre, que ton nom sera remplacé par celui que tu sers, et que tu auras servi par ce meurtre. C'est lui qui aura la gloire car c'est lui qui aura ordonné l'exécution. Il n'y a aucun héros parmi nous... juste des spectres. Notre mort n'est pas différente de notre vie, elle passera autant inaperçue."

"Je sais, tu me l'as bien des fois répété."

"Il n'y a que dans une seule et unique situation, où tu pourras révéler certaines choses. Le jour où tu trouveras la femelle avec qui tu assuras ta descendance, et ta succession. N'oublies pas... des sombres comme nous, il en faudra toujours, alors un jour tu devras faire ton choix dans ce but. Quand le moment arrivera, informes en Mère, par n'importe quel moyen, elle entendra... et ton pacte ne sera pas rompu."

Malagyrr écoutait attentivement les paroles de son père, qui était également son maître. Côte à côte, il se ressemblaient trait pour trait, bien que le fils manque de pas mal de décennies pour avoir la maturité physique de son paternel.

Lentement, le jeune s'entailla le bout de l'index, utilisant une plume pour recueillir son sang et en imprégner le bas de la liste des noms. La maison Zaknaonar comptait désormais un membre de plus, Malagyrr, fils d'Alauntyrr. Le père ne put réprimer un regard fier sur son fils.

"Quand le moment sera venu, ce grimoire et le reste de ses connaissances te reviendront."

[hr][/hr]
Frisson sortait peu à peu de ses pensées, toujours immobile face à la statue de la déesse Mère. Il resta ainsi un moment à la fixer en silence, puis prit une grande inspiration et parla à voix haute vers Elle, après s'être assuré que le temple était désert.

"Je suis Malagyrr. Fils d'Alauntyrr. Dernier représentant de ma lignée et porteur de la connaissance et de l'histoire de la maison Zaknaonar. Mère, je viens vous informer de mon choix de partager le secret des Zaknaonar avec une sombre au sang noble. Notre maison a toujours servi les sangs nobles dans la plus stricte tradition et la plus grande discrétion. J'ai voulu mettre ma personne au service de cette sombre, et elle m'a confié vouloir me traiter comme un égal. Hellymaine est son nom."

Il marqua un temps de silence, plongeant à nouveau dans ses pensées. Hellymaine, cette noble qui le traiterait comme un égal... alors qu'il était né dans la servitude et désirait y retourner. Une maison inconnue, une famille disparue, une vie de fantôme. L'entrevue d'un changement... il l'avait fait changer, et redevenir une sombre digne de ce nom. L'enfant était aujourd'hui décapité, elle avait prouvé vouloir redevenir ce qu'elle était, elle comptait aller plus loin encore.

La moisson des têtes avait commencé.

"Je suis Malagyrr Zaknaonar, je choisis la sombre Hellymaine avec qui partager les secrets de ma famille. Elle Vous offrira un sang pur, elle sera alors totalement lavée du passé."

Il s'inclina humblement, avant de s'éloigner vers la sortie du temple, une dernière pensée à l'esprit :

On récolte toujours ce que l'on a semé. Les graines ont germées, le temps de la moisson est arrivé.

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Re: Frisson

Message par Archein » mer. 15 septembre 2010 à 18h14

Annihilé

Un soir de lune claire, Frisson ressentit le besoin de se retrouver en compagnie de la solitude. C'est sur le haut d'une falaise qu'il se sentit le mieux sur le moment, au bord du gouffre sur lequel résidait désormais son esprit.

Il prit place, les pieds dans le vide, s'étant débarrassé de ses outils d'anonymat : cape, capuche, masque. Ses yeux fixaient un vieil ouvrage, seul bien restant de l'histoire de sa maison, de sa famille, famille connue uniquement de lui seul. Il le feuilleta lentement.

Parmi les nombreuses pages du grimoire, noircies par plusieurs écritures différentes au fil des siècles, la connaissance de la maison Zaknaonar, des noms de membres, d'alliances, de cibles. Des contrats, des pactes, et tout un enseignement de génération en génération sur l'art de l'assassinat. De l'emplacement des points vitaux, à la descriptions des muscles et tendons, et fonctions sur le corps. Tout ce qui pouvait être tranché et transpercé pour diminuer ou exterminer un ennemi.

Quelques pages contenaient des notes personnelles rédigées par les différents possesseurs du livre, des pensées, des constats, des conseils. Le sombre s'arrêta sur une page vierge, armant une plume de son propre sang en guise d'encre, après s'être entaillé la paume de la main.


«Le temps est venu de faire le point, c'est pourquoi je ressens le besoin de coucher ces mots ici, bien que je doute qu'un jour ils reviennent de droit à quelqu'un.

J'ai depuis un temps l'esprit qui vacille d'une fatigue intarissable, d'un constat accablant, d'un dégoût profond nourrit chaque jour par ma simple existence. Le peuple sombre dérive encore plus qu'auparavant. Le temps de Garius est terminé, son déclin aurait du signifier le retour de la gloire pour nous, et pourtant il sonna le glas d'un nouveau mal qui nous ronge. Je ne veux plus chercher à savoir qui sont ceux qui ont pris le pouvoir, ce qui importe c'est que... rien ne va plus.

La chasse a commencé, ceux qui gouvernent ont noircis leur liste de traites de plusieurs noms, poussant ceux qui croient se rendre utile à traquer leurs propres semblables, jugés gênants par les forts du moment. Et poussant ceux qui les gêne à l'exil. Au lieu de nous unir ils font tout le contraire, ils nous séparent. J'ai l'impression qu'ils écartent ceux qu'ils ne peuvent contrôler, à quoi bon ? Écarter des forces qui pourraient servir, je ne comprends pas, je ne comprends plus.

Même les prêtresses semblent agir étrangement. Ma première rencontre avec une Yathrin qui avait bien deux fois moins d'âge que moi, soldée par des menaces concernant leur fichu recensement. A une époque elle aurait crevé comme une chienne juste par ses paroles arrogantes. Il n'existe plus aucune forme de respect pour le respect des autres, ils se respectent juste pour s'utiliser désormais.

Je me sens trahi...

On m'a élevé pour servir, j'ai toujours œuvré dans ce but pour Mère. J'ai traqué, j'ai tué, récolté des informations, blessé des seigneurs, menacé, je leur ai montré que nous étions là... prêt à n'importe quoi pour assoir notre suprématie. Et pourquoi...

Je me sens bafoué...

Ignoré, on m'a ignoré. Ce n'est pas faute d'avoir essayé de les approcher, pourtant. Je vis dans l'ombre, reclus et anonyme, j'ai l'impression qu'on me le reproche, et pourtant c'est vous qui m'avez fait ainsi... tout ce temps sacrifié pour vous satisfaire, pour être parfait, sans faille. Tout ce temps pour rien.

Je me sens humilié...

Tout ce temps et tous ces sacrifices qui n'auront servi qu'à moi même au final, sauf que je ne veux rien de tout ceci si le peuple sombre reste dans cet état.

Même ma foi en Mère m'a trahi, et à cause d'une de mes propres semblables je me suis retrouvé à la merci de mon pire ennemi. Ils l'avaient pourtant tous mérités, ces pâles, leur châtiment. Cet humain également, trainant ses yeux et ses oreilles là où ils n'auraient pas du être.

Et toi, ma sœur... tu as profité de ma foi pour me livrer. Tu as profité que j'empale cet éphémère oppressant pour me poignarder dans le dos. Tu m'as vendu à la Vindicte, à Aden. Plongé dans la froideur des geôles de leur forteresse, j'ai du subir les soins d'une elfe et le fouet de la main d'un homme. J'étais réticent, mais je suis aujourd'hui reconnaissant envers cette pâle qui m'a accordé une possible vengeance... elle aura une mort douce, contrairement à toi, ma sœur.

Mon corps est guéri, mais mon esprit restera à jamais marqué.

Je me sens désemparé...

Je n'avais encore jamais autant éprouvé le désir de vivre avant cet acte de traitrise. Un humain m'est venu en aide après le combat. Il a soigné mes blessures pour que le sang cesse de couler. J'ai appris il y a peu que c'était un démon. Je parviens aujourd'hui à être mieux accueillit par des races que nous devrions dominer que par les miens.

Je n'avais encore jamais autant éprouvé le désir de vivre, mais à quelles fins ?

J'ai renié les bras réconfortant que Mère tendait vers moi, pour vivre.

Je continue à avancer, l'âme meurtrie, pourquoi ?

Je ne sais pas, je ne sais plus...

Je me sens annihilé.»


En bas de la page, un gribouillis fait office de signature. Les yeux les plus habiles y déchiffreraient « Malagyrr », si des yeux habiles pouvaient un jour fouler cet ouvrage relatant l'existence de la maison Zaknaonar.

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Re: Frisson

Message par Archein » mar. 21 septembre 2010 à 12h50

Culte funeste

Trop longtemps... trop de temps s'était écoulé depuis qu'il avait quitté son alliée si hospitalière, celle qu'il chérissait tant. Unique, chaleureuse, fidèle et fatale. Loin de toute la conspiration du monde, il se fondait à nouveau dans l'ombre.

Trop de temps s'était écoulé depuis qu'il s'était écarté de cette fascination pour la mort qui l'animait tant, à tout instant. Espiègle et joueur avec ses proies, blasé par certaines, amusé par d'autres. Mère l'a doté d'une imagination profonde pour l'art d'assassiner, dont il s'est lassé au fil du temps, cherchant plutôt à remplir un rôle qui n'a jamais été le sien, à savoir remettre son peuple sur un chemin moins tortueux que celui qu'il connaissait.

Peu à peu il se rendait compte qu'il avait laissé de côté depuis trop longtemps sa tâche d'instrument infligeant la mort. Elfes, humains, nains, kamaels, orcs, sombres... il les haïssait tous autrefois, il a oublié depuis trop de temps cette haine féroce qui l'a fait avancé au fil du temps.

Haine de l'irrespect, haine de l'arrogance, haine du pouvoir, haine de la grandeur, haine... haine de tout, moquerie de tous.

Il était temps de renouer avec la mort, divine offrande qu'il octroyait avec tant de délicatesse et d'application, il était temps de tous les mépriser à nouveau, d'être faux, d'être fourbe, d'être ce qu'ils désirent, pour mieux leur offrir... la mort.

Seul et unique désir réel, traqueur nocturne qui cherche désespérément celui ou celle qui saura accueillir son cadeau le plus beau, le plus cher. Cadeau immatériel, immortel, la fin de tout, de toute souffrance de vivre, de tout sentiment, de toute existence.

Il était temps de finir ce qu'il a commencé avec certains, il était temps qu'ils comprennent à quel point leur existence est frêle, et comme un pied glisse si facilement dans la tombe. Encore plus facilement quand on ouvre trop la bouche.

Traqueur nocturne, instigateur du doute, courant d'air, fantôme, mauvais rêve, étincelle d'un souvenir, cauchemar ambulant, meurtrier. Le sombre au surnom qui glace l'échine se forgeait à nouveau dans l'ombre. Pourvu, pour elle, qu'elle puisse parvenir à le suivre.

Le culte de Shilen était terminé, il la servirait à sa manière, comme il l'avait toujours fait auparavant. Il était reconnaissant envers celle qui l'avait rendu tel qu'il était, mais sa propre foi était autre que celle de la déesse Mère. Cette foi là l'avait d'ailleurs trahi. C'était terminé, il ne désirait pas encore la mort, alors il cessait de prendre des risques, car c'est lui et lui seul qui s'offrirait ce cadeau quand le temps serait arrivé.

Il vénérait donc la mort à nouveau, effrayante pour certains, inévitable pour d'autres, et si fascinante pour lui. Il ferait peut être la rencontre d'êtres similaires à lui... vivre pour servir la mort, quoi de mieux que d'apprendre à connaître ce à quoi nul n'échappe tôt ou tard...

Il avait déjà tant appris, de l'art d'offrir la fatalité prématurément. Mais cela ne lui suffisait aucunement, il s'essayait désormais à des pratiques différentes. Hellymaine lui avait enseigné l'art de danser pour ceux qui vont mourir, il connaissait les différents ballets des doubles lames.

Aujourd'hui il cherchait une arme plus distante, pouvant tuer en restant éloigné, chose parfaite pour garder son identité secrète. Son attention fut portée sur l'arc, la flèche étant également un magnifique porteur de poison, ses cibles mourraient sur le coup ou alors d'une lente agonie.

Ainsi la traque reprenait, pour lui, et pour son culte funeste.

[Màj sub BD + sub Phantom Ranger.]