[BG] Milane

[Milano]

Comme la plupart des gens de sa race, Milane est née au village des elfes.
Elle a grandit dans une famille aisée, avec un père autoritaire comme le sont souvent les hauts généraux. Elle ne connut jamais sa mère et fut élevée par des nourrices.

Milane a un frère, Sasha, mais elle n’eut plus de ses nouvelles dès l’instant où son père, las de ses désobéissances, envoya le jeune homme à la garde. « La formation militaire l’obligera à écouter l’autorité qui sait ce qui est bien » disait le père.

Les années passèrent et Milane, seule ou avec les amis que son père lui choisissait soigneusement, ce qui revenait au même, s’ennuyait désespérément.

Il y avait quand même de rares moments de joie, surtout lorsqu’elle état invitée a des banquets, aux côtés de son père, certes, mais cela lui permettait de voir du monde.
Il y eut ce banquet à Gludio, où elle rencontra un charmant jeune homme nommé Milano qui avait remarqué la ressemblance de leurs prénoms et avait décidé d’aller lui parler.
Mais Milane n’eut pas l’occasion de lui parler très longtemps car son père n’était pas loin.
Elle regretta longtemps de ne pas avoir désobéit ce soir là.
Les jours se succédèrent, tous identiques les uns aux autres, et Milane décida de parler à son père. Elle n’en pouvait plus de cette vie de solitude et lui annonça qu’elle souhaitait partir. Au lieu d’essayer de comprendre, son père se mit à hurler ce qui la conforta dans sa décision. Il pensait l’avoir raisonnée, mais dès qu’il fut rassuré elle prépara en douce quelques affaires, un peu de nourriture et ses économies.
Elle laissa un mot :


« Mon cher Père,
J’ai voulu vous parler mais vous n’avez daigné m’entendre.
Vous ne pouviez me garder à l'abri du monde comme vous le faisiez, vous avez voulu me protéger mais maintenant vous me perdez.
Je ne veux pas que vous me jugiez égoïste de vous abandonner car vous-même avez été égoïste dirigeant ma vie ainsi.
J’espère de tout cœur qu’à mon retour vous aurez pardonné mon geste, car je reviendrai très vite vous rendre visite, en compagnie de mon frère.
Au revoir père. »


Bien sûr le monde est dangereux et elle craignait de rester seule, mais étant plus jeune elle avait reçut un enseignement dans une école pour les enfants de militaires, où elle avait apprit les rudiments du tir à l’arc.
Elle était donc prête à tourner la page, changer de vie et repartir de zéro.
Elle prit une grande bouffée d’air et franchit difficilement le pas de la porte.

Il faisait déjà presque nuit, son père était à côté dans son bureau, ne se doutant de rien. Elle distinguait sa silhouette au travers de la vitre opaque, grâce à la lumière des bougies qui éclairaient le petit cabinet.
Elle frissonna avec la brise qui caressa sa peau, laissa échapper un soupir, puis, sans plus se retourner, marcha droit devant elle, avec l’espoir de retrouver son frère, et ce jeune homme qu’elle avait autrefois rencontré.