[bgelfe] Auleysha

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May
Zombie Lord Farakelsus
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[bgelfe] Auleysha

Message par May » dim. 5 septembre 2010 à 00h00

Prénom : Auleysha (personne ne connaissant son prénom d'origine)

Nom : Dîte « La Brune » (personne ne connaissant son nom)

Age : 21 ans dans un ordre d'âge d'humain.

Sexe : Femelle

Race : Elfe

Classe : Plainswalker

Croyances : Elle croit aux Dieux et en Eva mais n'y attache pas la moindre importance. Ne l'ayant pas aidée aux pires moments de sa vie, elle ne voit pas pourquoi elle se devrait de les vénérer.

Langues parlées : Elfe et commun.

Description : Son corps est particulièrement fin et élancé, le devant à ses années de contrats et autres furtivités. Ses yeux sont d'un vert profond et seule sa chevelure brune, qu'elle teinte à l'aide d'une décoction de plantes, fait d'elle une Pâle hors du commun. Portant exclusivement des tenues légères pour faciliter ses mouvements, elle possède deux dagues sur ses hanches et une autre, dissimulée dans une cuissarde.

Autres : Elle porte toujours un chapeau et un bracelet en argent sur son poignet droit.





I. Réminiscence sanglante






Je ne suis pas une elfe comme une autre. Parlez moi d'amour que j'en aurai des nausées. Parlez moi de loyauté que je vous rirais au nez. L'argent, le vice, il n'y a que cela de vrai.

...
Qui suis-je ? Plus rien désormais. Tout plus tard. Ne vous fiez pas aux apparences, un regard détourné et je vous égorgerai.
...
Lorsque ma lame passera sous votre gorge, vous comprendrez. Vous comprendrez tout, comme moi. La vie n'est rien. Elle ne tient à rien. Vous pouvez tout perdre du jour au lendemain. Comme maintenant, vous allez tout perdre. Vous ne serez pas le premier, ni le dernier.
...
Quoi ? Vous pleurez ? Vous me suppliez de vous épargner ? Vous croyez que j'ai un cœur et que je vous relâcherai comme si de rien n'était ? Ce serait trop simple et vous êtes drôle. Oui, très drôle. D'ailleurs je m'assois pour contempler votre désespoir, je veux que vous en expérimentiez les moindres nuances. Dégustez, savourez, profitez, .. Bref je ne trouve pas d'autres synonymes, nous nous sommes compris.
...
Une heure, une heure est passée.. Vous me décevez petit homme. Vous n'appréciez mes tortures qu'avec une demie mesure. Devrai-je vous arracher un troisième ongle ? Jamais deux sans trois comme on dit. Ahah. Mais je suis lasse, j'aime la nouveauté et la fantaisie, voyez vous cette dague ? Elle pourrait vous éventrer et vous soulager. Mais je ne le ferai pas. Pourquoi ? Parce que je suis folle il faut croire.

...
Vous ne parlez plus ? Vous êtes mort ? Ah ! Sur le point de mourir ? Ne prenez pas vos désirs pour une réalité. « Pourquoi ? » Que diable, n'avez vous que ce mot à la bouche ? Quoi que, ce doit être de famille, votre fils braillait la même chose. Oh vous pleurez encore ? Vous ne passez votre temps qu'à cela. Je suis un monstre ? Une elfe brune, cela ne s'est jamais vu, donc oui d'une certaine manière.

...
Pourquoi suis-je ainsi ? Oh demandez à mon « père ». Du moins.. A ce qu'il en reste. J'ai été moins agréable avec lui, qu'avec vous. Vous vous en fichez ? Vous êtes étrange, vous me posez une question et vous vous fichez de ma réponse. Je ne suis pas la seule dérangée ici au moins, cela me rassure. Dans tous les cas, si vous souhaitez mourir, il faudra écouter mon récit. Certainement la pire torture, ah ah ! Voyez je sais me faire drôle aussi.

...
Oui donc, il fut un temps où la jolie elfe que vous avez devant vous ne fut pas souillée de sang. Une époque naïve et heureuse. Vous savez : l'enfance. Bref. Une existence tranquille auprès d'un père digne et d'une mère vertueuse. Oh une famille modeste et pieuse comme il se fait partout ! Elle vivait dans une chaumière chaleureuse, accomplissant ses devoirs de jeune Pâle. Vous voulez rire ? Cette fille était destinée à servir Eva ! Si si ! Regardez le résultat. Ah ah ! Bref. Je m'égare. Donc une petite vie paisible avec ses tracas et tout le reste mais un beau jour, une personne s'est introduites chez eux. Des cris horribles, du sang, des pleurs, la totale. Seule la fille en question fut épargnée et emmenée dans son repaire. La pauvre, elle était brisée et passait son temps à pleurer. Cela lui a valu plusieurs gifles. Vous savez, comme un chien qui aboie trop. Dans tous les cas, ce régime violent eut son effet rapidement ! Elle finit par adopter un mutisme complet au bout de quelques semaine.
...
Ne vous endormez pas, c'est loin d'être finit ! Faîtes au moins cet effort pour moi, vous prétendiez m'aimer il y a de cela quelques jours. Alors prouvez le. Où en étais-je ? Ah oui ! Au fil du temps elle apprit à.. Connaître cet étrange individu. Il s'agissait d'un elfe relativement bien fait, quoi que rustre et qui se devait de tuer pour survivre. Un genre de chasseur de prime ou autre mercenaire, vous voyez ? Apparemment il avait été embauché pour m'assassiner mais cela a mal tourné.. Il a été surpris par mes parents et il a du s'en charger. Après il ne trouva pas la force de donner le même sort à un enfant. Comme quoi, même un meurtrier peut avoir un cœur ! J'en aurai presque la larme à l'oeil. En tous cas, la fille grandit à ses côtés, séquestrée dans une grotte et ne pouvant sortir qu'en de rares occasions la nuit, et sous surveillance. Durant ce temps il lui apprit à survivre, à se battre avec une dague, à masquer ses sentiments, à s'endurcir et pleins d'autres choses. Comme un père.
...
C'est pervers vous dîtes ? Oh ! Je ne vous ai pas révélé le pire pourtant. Attendez un peu et vous serez outré ! Avec l'aide de la fille, il put doubler les contrats et cumuler une somme rondelette d'adenas au fil du temps. Il s'offrit une petite bâtisse modeste, mais suffisante. A croire qu'il était lassé de dormir sur une paillasse dégoûtante au milieu d'une grotte.. Oh et petite anecdote : la Pâle acheva sa croissance au même moment, revêtant les plus belles formes de la féminité. Lui, de son côté, prétendit qu'acheter un lit double plutôt que deux lits simples était moins onéreux. Le malin.
...
Gardez l'œil ouvert et feintez de vous intéresser à ma vie, même couvert de sang. Une fois installés, le fourbe voulu qu'elle passe pour sa femme aux yeux des habitants de la bourgade. Pas que passer d'ailleurs puisqu'à cette nouvelle, il s'empressa de s'adonner aux plaisirs charnels avec elle. Il la força, elle souffrit. La deuxième fois, c'est elle qui le fit souffrir en lui assenant un coup de dague à la gorge. Quelle douce ironie. Par la suite elle réunit ses affaires, garda son chapeau en souvenir et quitta la bâtisse en y mettant le feu. Je crois que les deux maisonnées à côté avaient été touchées aussi, maladroite qu'elle était. Elle fuit le village pour ne plus jamais y revenir. Ce brasier était une sorte de renaissance. Il consuma son passé et fit d'elle une personne nouvelle. Elle acheva de se tuer en se teignant les cheveux pour que personne ne puisse la reconnaître et se fit nommer Auleysha.
...
Maintenant que vous connaissez mon passé, il est temps pour moi de remplir mon contrat.. Souriez un peu et réjouissez vous de mourir de ma main. Peu peuvent de vanter d'être tués par une elfe brune ! Oh mais.. Vous êtes déjà mort.
...
Elle ouvrit alors les yeux avant de porter sa main à son front, saisie par une migraine violente. Comme souvent, elle n'avait pas le moindre souvenir de ce qui s'était produit la veille, et ce rêve, quoi qu'amusant, ne suffisait pas à apaiser l'état piteux dans lequel elle se trouvait. Accoutumée à ce type d'éveil, elle s'empressa de se redresser pour voir où elle avait passé la nuit. C'est dans un soupir de soulagement qu'Auleysha reconnut sa chambre d'auberge, notamment aux piles de vêtements et autres affaires qui jonchaient le sol.

Soudainement, un bruît gras se fit entendre à ses côtés et dans sa surprise, elle en tomba du lit. S'emparant rapidement de la dague qui résidait sous son oreiller, elle bondit sur le lit, prête à agresser la chose qui s'était introduite dans les lieux. Elle abaissa son arme en constatant qu'il s'agissait d'un homme nu, endormi, et que le bruît n'était autre qu'un ronflement disgracieux.

Encore un..

Elle le fixa longuement, l'air blasé, se disant qu'elle n'avait pas la moindre moralité. Se levant, elle fouilla ses affaires avant de subtiliser sa bourse puis, sans la moindre gêne, l'éveilla sous ses cris et le poussa hors de sa chambre, balançant ses vêtements en plein visage pour mieux lui claquer la porte au nez. Une fois l'invité importun éjecté, elle posa son regard sur son chapeau qui trônait au pied du lit, se rappelant inévitablement de son rêve mais aussi de l'elfe à qui il avait appartenu.

Ce moment de nostalgie ne dura qu'un temps, les coups de son crane alliés aux remous de son ventre la contraignant à se recoucher rapidement.
(Pour plus d'infos, me mp + demande pour l'accessoire Romantic Chapeau)
Dernière modification par May le dim. 5 septembre 2010 à 12h03, modifié 4 fois.

May
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Re: [bgelfe] Auleysha

Message par May » lun. 6 septembre 2010 à 01h17

II. Le prix d'une famille



Accoudée sur le bois sec du comptoir, Auleysha sirotait tranquillement sa chope de bière tout on consultant une missive que l'on venait de lui confier. Derrière, le chaos. Des rires, des cris, des verres brisés, des exhalations d'alcool et de tabac. Elle s'était accoutumée à cet univers depuis des années et avait su aisément s'y intégrer. Cette auberge était comme sa maison et ses clients, sa famille. Elle avait su gagner le respect de ses habitués et l'admiration de certains. Elle était la « P'tite brunette » des lieux et quiconque osait lui chercher des ennuis s'attirait les foudres de tout l'établissement. Non pas qu'elle ne sache pas se défendre -elle en avait émasculé plus d'un- elle était simplement perçue comme leur protégée. Une femme sachant se battre comme un homme et qui n'était pas une catin, semblait être quelque chose d'exceptionnel pour eux.

Auleysha plia finalement la lettre avant de la glisser dans sa poche, finissant sa boisson d'une traite avant de laisser une poignée d'adenas. Sur le point de partir, elle se stoppa à l'entente de la voix du tavernier.

Tu l'as piqué à qui encore cet argent ?

A Tom, je suis fascinée par la vitesse avec laquelle sa bourse se rempli.

Tu devrais le ménager un peu et arrêter de le dépouiller dans ses moments d'ivresse ! L'a des problèmes ces temps ci !


Je le ferai s'il arrête de se fourrer dans mon lit dans MES moments d'ivresse.


L'homme ria vivement avant de laisser l'elfe disposer. Comme tous les jours, elle partait en début d'après-midi pour ne revenir que le soir quand tout le monde était là. En fonction de sa journée et du nombre de services rendus, elle payait ou non une tournée à sa « famille ». C'était à cela qu'ils jaugeaient sa richesse.

Ce jour-là, elle se devait d'escorter une caravane qui ralliait Gludin et Floran. Une tâche relativement aisée et plutôt bien rémunérée. Les seuls bandits qu'ils pouvaient croiser n'étaient en général pas d'une grande envergure ; de simples personnes que la misère poussait au vol et au crime. Ils en croisèrent un qui pris la fuite à la vue des lames dégainées par Auleysha. Un couard. Un deuxième plus téméraire engagea le combat. L'elfe para habilement ses coups de poignard pendant de longues minutes, le laissant s'épuiser avec amusement. Trouvant sa tâche ennuyeuse il fallait bien qu'elle se divertisse d'une quelconque manière que ce soit.

Ce n'est que sous les plaintes des caravaniers qui s'impatientaient qu'elle se décida à le désarmer. Elle le neutralisa sans trop de difficultés avant de l'assommer et de l'abandonner sur le coin de la route. Ils se plaignirent qu'elle ne l'acheva point et elle les choqua en leur répondant qu'il était son gagne-pain. Auleysha ne tuait pas systématiquement ses victimes, elle ne le faisait que quand elle n'en avait pas le choix ou qu'on la payait pour. Hors cela faisait bien un an qu'elle n'avait pas ôté la vie à qui que ce soit, préférant assommer ou faire peur aux personnes qui entravaient sa route. Cela lui valut de nombreuses railleries de la part de ses « collègues ».

Ils arrivèrent à Floran en fin de journée. Là, elle fut rémunérée comme convenu et elle s'en retourna hâtivement, pressée de retrouver sa taverne. Elle savait que Tom serait là ce soir. Elle voulait lui apporter une maigre compensation à tous les adenas qu'elle lui avait dérobés, en partageant une partie de ce qu'elle avait gagné. Après tout, s'il avait tant de problèmes, elle ne pourrait le dépouiller indéfiniment, il fallait qu'elle l'aide un peu.. Un tout petit peu.. En dépit de la passeuse qui la ramena à Gludin, elle n'arriva à l'auberge qu'à la nuit noire. La Pâle pesta, à une telle heure ils étaient certainement tous ivres-morts et il ne lui resterait plus qu'à monter se coucher.

A deux mètres de la porte, elle fut surprise de ne pas entendre le moindre bruît. Pas une voix, un murmure, rien, juste un silence profond et pesant. S'ils dormaient, elle aurait entendu un concert de ronflements. Ces personnes-là n'étaient pas raffinées, et elles le faisaient comprendre même dans leur sommeil. Elle passa la porte avec méfiance, mais elle était loin de se douter de ce qui l'attendait dans sa « maison ».

Les tables avaient été renversées, les bouteilles brisées, .. Tout avait été ravagé. Au milieu de ce décor sinistre se trouvait ses « frères ». Éparpillés ici et là, morts. Du sang couvrait les murs et le sol, il s'agissait d'un vrai carnage. Auleysha se figea, horrifiée par ce spectacle morbide. Elle libéra une larme. La première depuis qu'elle tua son père sept ans plus tôt. Cependant elle dut se ressaisir rapidement, les personnes qui avaient commis un tel acte pouvaient être encore dans le coin. Elle se précipita derrière le comptoir, fouilla le cadavre du tavernier et en tira un trousseau de clefs. Là, accroupie, elle tira la paillasse miteuse qui masquait le sol et surtout une trappe. Elle l'ouvrit à l'aide d'une des clefs récupérées, dévoilant un trou creusé à même la pierre. Elle en tira une petite cassette en fer dans laquelle le gérant cachait toutes ses économies.

Soudainement des pas firent grincer les escaliers. Tenant la cassette d'une main et de l'autre sa dague, il était trop tard pour fuir. Sa cupidité l'avait mise une nouvelle fois dans une situation délicate. Elle resta silencieuse et immobile. A présent en bas des escaliers, les pas s'éloignaient et se rapprochaient, semblant se hasarder dans la salle. Il devait s'agir d'une unique personne puisqu'ils étaient nets et réguliers. Ils s'approchèrent encore, cette fois-ci, jusqu'au comptoir. La Pâle déglutit en entendant du mouvement à quelques centimètres d'elle.

Un marmonnement.. Une bouteille qui se débouche.. Du liquide qui coule.. C'était le moment où jamais. Elle se redressa d'un bond, surprenant un homme masqué en train de se servir un verre avant de fracasser la cassette contre son crane. Elle s'ouvrit sous le choc, libérant des milliers d'adenas qui tombèrent dans des tintements métalliques tout aussi nombreux. Il était à terre, du sang coulait abondamment de sa tête. Auleysha n'eut pas le temps de se remettre de ses émotions que d'autres bruits se firent entendre à l'étage. Bien plus nombreux et lourds. A en faire tomber le plafond. Ne demandant pas son reste, elle enjamba le comptoir et pris ses jambes à son cou.

Dans le noir, elle courut, courut encore, toujours tout droit et sans jamais se retourner, jusqu'à l'épuisement.

May
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Re: [bgelfe] Auleysha

Message par May » lun. 6 septembre 2010 à 02h38

III. Les feuillages frémissent, une âme se meurt



Des arbres.. Toujours des arbres... Rien que des arbres.. Quand cela cessera t-il ?

Auleysha s'assit à même le sol, le regard dans le vide. Voilà plusieurs jours qu'elle errait dans cette forêt sans trouver âme qui vive. Ses parchemins, ses provisions, tout était resté à l'auberge, avec ces inconnus et ce qu'il restait de sa « famille ». La faim lui causait d'affreuses douleurs au ventre, et elle parvenait à peine à boire en récoltant de l'eau de pluie. Elle remarquait qu'elle avait pratiquement tout oublié des enseignements de son père au cours de ces années décousues. Elle remarquait aussi que sous ses airs farouches et désinvoltes, il n'y avait rien. Absolument rien. Que du vent. Pour la première fois depuis son rapt, elle se sentait seule. Perdue. Pourtant, elle l'avait toujours été et ce n'était que maintenant qu'elle osa se l'avouer.

Sa vie était un échec. Elle avait eu beau tenté de se prouver le contraire en commettant les actes les plus fous, en poussant toujours la limite du raisonnable qu'elle n'y changea rien. « Auleysha » n'était qu'un rempart, un mensonge envers tous et elle même pour protéger « Elysha », la Pâle brisée qui était destinée à servir Eva et faire la fierté de ses parents. Et désormais, quelle fierté pouvaient-ils tirer d'elle ? Aucune. Elle n'était qu'un déchet, un être dénaturé par des années de débauches et de violence. Ses mains jadis si pures étaient désormais souillées de sang.

Du sang de deux voire trois personnes. Le premier était celui de son « pêre », le deuxième celui d'un homme qu'elle devait torturer et assassiner. Son premier et dernier contrat de ce genre, elle en rêvait de temps à autres, en riant, ou plutôt en se forçant à le faire. Elle l'avait torturé physiquement et moralement au nom d'une somme rondelette d'adenas. Les pires souffrances d'un être pour des biens qu'elle avait dilapidé en moins de trois jours. C'était absurde. Tout comme sa vie. Si elle n'en riait pas, elle n'avait plus qu'à se jeter d'une falaise. Le troisième était peut-être celui de l'homme à qui elle cabossa la tête. Elle n'en était pas certaine, mais après ce qu'il avait commis, c'était tout ce qu'il méritait.

Elle se pencha vers une flaque au sol, tremblante. Elle passa de l'eau sur son visage dans l'espoir de chasser toutes les pensées tortueuses qui la hantaient. Cela empira lorsqu'elle put clairement entrevoir son reflet, après que les flots se soient apaisés. Sa chevelure perdait de sa teinte brune, quelques mèches blondes se démarquant de celle ci. Paniquée et n'ayant pas son mélange de plantes, elle chercha vainement autour d'elle de quoi les colorer. Dans sa détresse, elle y appliqua de la terre, sans succès, puis gratta le fond de la flaque pour en tirer de la boue, donnant lieu à un résultat catastrophique.

Désespérée, elle craqua. Se laissant tomber sur le côté avant de pleurer comme un enfant. Celui qu'on avait fauché il y a des décennies. Elle tentait de retenir ses larmes, ne supportant pas l'état pitoyable dans lequel elle se trouvait. Cette faiblesse qu'elle ne s'était jamais permise et qu'elle avait toujours caché. Mais rien n'y fit. Ses pensées la tourmentaient. Elle en venait à maudire l'elfe de l'avoir épargnée, d'avoir fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui. Elle voulait expirer à présent. De faim, de soif, de froid, peu importe. Pas de sa dague car elle se savait trop lâche pour. Elle se lamenta durant des heures avant de finalement s'endormir, vidée du peu de force qu'il lui restait.
...
Se croyant condamnée, elle était loin de s'imaginer que sa vie s'apprêtait à prendre un nouveau revirement.
La Chance, lui souriant une nouvelle fois.

...
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, tout avait changé. Plus aucun arbre, aucune verdure, .. Des murs sales éclairés par un foyer. Elle était dans une paillasse, modeste mais toujours plus confortable que le sol de la forêt. Il n'y avait pas le moindre meuble, juste des armes et des cadavres d'animaux posés sur un tapis de feuilles. Quand elle alla pour se redresser, un homme fit son apparition par delà l'obscurité, comme s'il avait guetté son éveil.
Il n'est pas raisonnable de te lever.. Surtout dans l'état où tu te trouves. Repose toi donc, j'ai tout mon temps.

Qu.. Où suis-je ? Qui êtes vous ?

Un chasseur qui t'a sauvé la vie. Je t'ai retrouvée par terre, en pleine forêt et t'ai portée jusqu'à ce que je nomme.. Mon palais. Un palais de bois, de chaume et de feuilles certes. Mais un palais quand même ! Comment te prénommes tu ?


.. Ely.. Auleysha.. Je vous remercie.. Pour tout.. Où est mon chapeau ..?

Derrière avec le reste de tes affaires. Ne te tracasses pas pour cela.
Il lui sourit et elle y répondit naturellement. Il lui posa de nombreuses questions sur son identité, sa vie, son passé, mais elle ne daigna rien lui révéler. Un choix qu'il respecta. Elle mit deux jours à se remettre, autant physiquement que psychologiquement. Elle avait fait fausse route depuis tout ce temps, elle comptait profiter de cet ultime rebondissement pour s'accorder une deuxième chance. Un nouveau départ. Elle resterait Auleysha.. Mais une Auleysha tempérée et plus réfléchie. Elle voulait bâtir sa vie et non la détruire..

Elle resta chez l'homme un mois. Ils se lièrent d'amitié, une relation innocente et désintéressée qu'elle n'avait jamais connu jusqu'à ce jour. Elle quitta la forêt avec son aide et lui fit la promesse de revenir de le voir dans son "palais" boisé.
Dernière modification par May le lun. 6 septembre 2010 à 19h50, modifié 2 fois.

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Shirafune
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Re: [bgelfe] Auleysha

Message par Shirafune » ven. 10 septembre 2010 à 12h39

BG abandonné