Les Olympiades. — L'Histoire.

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Ashern
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Les Olympiades. — L'Histoire.

Message par Ashern » lun. 21 février 2011 à 13h09

Spoiler:
* Légende
∆ Général
■ Disponible dans toutes les bibliothèque d'Elmoreden
[ Chaque jour, une partie des Olympiades vous sera dévoilée afin de vous faire patienter (voire, espérons-le, saliver !) avant l'ouverture officielle. Bonne lecture à vous ! ]


[ image externe ]

Akarm Kalagëstörm est un noble guerrier né à Naarg'dum, dans les plateaux enneigés, de la Tribu Duda-Mara. Dès son plus jeune âge, il suivit la digne tradition des membres de sa famille et son peuple, vouant sa vie au Dieu Créateur et ses flammes ardentes. D'une carrure plus imposante que bon nombre de ses camarades, il fut très vite repéré par le Khâk qui l'admit dans son académie personnelle, dans l'avenir probable de devenir un Starnaksat. L'entraînement dura bien des années, où celui-ci brillait par sa sagesse, sa bravoure, et son profond respect. Bien qu'il ne fût le préféré du Khâk, Akarm était vu sous un bon œil par celui-ci, et donc par la cité.

Malheureusement, c'est une tout autre vie vie qui lui était prédestinée. Désireux d'honorer Päägrio à travers toutes les terres et non de rester cantonné entre ces remparts qui avaient définis toute sa vie, celui-ci prit l'initiative de partir. En dépit du fait que le rang qu'il touchait presque de ses doigts s'avérât être une chose prestigieuse et qu'ainsi, un tel désistement aurait pu être vu comme une trahison et le placer au rang de Morgul, le Khâk accepta à la surprise de tous. Celui-ci voyait en cet enfant une grande âme, et il ne pouvait le châtier d'un tel dévouement pour le Grand.

Ainsi, Akarm partit sur les routes, tout juste muni de son glaive et de son plastron. Bien des créatures infâmes se dressèrent sur son chemin, mais celles-ci ne parvinrent qu'à atteindre son corps, et non ses valeurs de respect du combat et de la dignité. Il s'arrêta dans de nombreuses villes et villages, offrant à qui voulait l'entendre les paroles du Créateur. Certains l'écoutèrent, parfois même le suivirent, alors que d'autres le chassaient à grand coup de balais ; qu'importe, rien n'entachait sa foi.

Durant bien des décades, le guerrier continuait son chemin, certains foulant ses pas pour devenir des camarades de route avant de disparaître à leur tour pour s'élancer dans de nouveaux horizons. Vint un jour où ses maigres moyens ne lui permirent de continuer et d'accomplir sa destinée. Bien malheureux d'une telle nouvelle et de voir que dans ce monde, ces maigres morceaux d'or pouvaient guider ou clore une vie ; il partit à la recherche de ce bien aussi précieux que rare. Il fit de nombreux petits travaux mais qui ne débouchèrent grandement sur quelque chose : bien trop valeureux pour être un tavernier, bien trop brave pour n'être qu'un garde, bien trop passionné pour n'être qu'un gardien d'enclos... Les métiers s'enchaînaient, et se renfermaient aussitôt, par sa propre volonté ou non.

Finalement, le Grand lui tendit sa main en le poussant aux devants d'un homme aussi étrange qu'amusant. L'histoire ne retint point son nom, mais son goût prononcé pour les femmes et les blagues graveleuses amusait Akarm qui souffrait depuis bien trop de lunes de la solitude. Bien que cet être ne fût qu'un humain, l'orc retrouvait en lui des valeurs de son peuple, comme le respect et le courage. Même seul et chétif, il n'hésitait aucunement à défendre l'opprimé, au risque de sa propre vie, et cela plaisait grandement à notre ami. Lui, un simple mercenaire ambitieux, parvint à offrir à ce dernier une offre fort intéressante : ils allaient agir ensemble, de concert, Akarm étant les bras, et lui la tête. Toujours en manque de moyens, l'orc accepta, heureux de trouver enfin un métier qu'il pourrait remplir avec brio sans porter préjudice à ses convictions.

Ensemble, ils remplirent de nombreux petits contrats, reposant principalement sur des fouilles ou des exterminations de créatures. Le guerrier des flammes refusait catégoriquement les assassinats, et cela était fort plaisant à son nouveau compagnon qui possédait la même idéologie. Ils fouillèrent de nombreuses terres, explorant les moindres parcelles de territoire dans le but d'honorer les contrats qui apparaissaient sur le tableau de chasse de la Taverne d'Aden, dans la basse-ville.
Mais un jour, leur vie changea à jamais.

Alors qu'ils remplissaient une simple mission de reconnaissance dans les ruines du palais du feu Baium, ils découvrirent dans une salle cachée des montagnes de coffres contenant l'une des richesses les plus précieuses sur Ether : la Monnaie de l'Empereur. Affolés et excités par une telle trouvaille, ils s'emparèrent de ceux-ci en revenant plusieurs fois par nuit à l'aide d'une charrette, refermant minutieusement l'endroit pour éviter que leur trésor ne fût dérobé sous leur nez. Ils trouvèrent refuge dans une grotte abandonnée où ils emmagasinèrent les richesses, et ce durant plusieurs lunes. Ils ne se rendaient point encore compte qu'ils venaient de découvrir une des salles au trésor du Palais.

Son ami, déjà bien âgé comparé à la longue vie qu'attendait Akarm, fut prit d'un malaise quant à cette trouvaille. Puis, porté par la conscience, la légende affirma qu'il lui adressa ces quelques mots : « Akarm, mon ami. La cupidité et l'avarice ont déjà poussé bien des hommes à sombrer dans la folie, ou à commettre des pactes ignobles avec les Malins. J'aimerais que ces richesses te reviennent de droit. Ta vie est encore longue et tes valeurs solides ; je suis persuadé que jamais tu ne tomberas dans tel péché. Alors va, mon ami, va. Utilise cet argent comme il se doit, et fais honneur à ton peuple. »

Et le premier geste qu'Akarm fit de cet argent fut d'offrir des funérailles digne de ce nom à ce grand homme.

De par sa nouvelle richesse le plaçant au rang des hommes les plus puissants d'Ether, notre ami fut bien déboussolé. Lui qui n'avait jamais été habitué à être mis sur le devant de la scène, ni à posséder tant de biens, fut très vite perdu, au bord de la folie. Mais sa foi en Päägrio et en ses convictions lui permit de garder la tête sur les épaules, malgré ces nombreux manants venant taper à la porte de son imposante demeure pour quémander.

Pendant des années, celui-ci fit des dons à Naarg'dum pour le Kéhinton, et pour rénover le Temple. Il permit aussi la construction de nombreux édifices, tels des lieux de culte dans bon nombre de tribus à travers tout Elmoreden. Mais sa richesse ne parvenait à s'affaiblir, toujours aussi importante et inépuisable, alors que sa mission lui revenait en tête comme un vieux cauchemar. Il eut alors une brillante idée pour honorer le Père à sa façon : il allait diffuser ses valeurs par un moyen judicieux.

Ainsi, Akarm fonda dans les prémices de petits tournois où il offrait en récompense plusieurs pièces de cette ancienne monnaie. Par les combats, la bravoure, le courage et la force allaient prendre toute leur importance, et les biens précieux permettraient d'attirer bien des gens et ainsi lui offrir une large portée. Cette brillante idée se répandit comme de la poudre portée au vent, et très vite ces petits tournois ne purent retenir l'affluence. Le richissime orc fonda alors les Olympiades, organisées chaque mois dans une arène qu'il avait fait construire par-dessus la Mer, ou dans des endroits neutres d'Elmoreden. Chaque mois, cet événement majeur retentissait dans chaque ville, porté par les troubadours et rumeurs, mettant en récompense cette Monnaie de l'Empereur, ainsi que le titre de héros que le gagnant devait remettre en jeu à chaque fois.

Les Olympiades de l'Empereur venaient de naître.

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Re: Les Olympiades. — L'Histoire.

Message par Ashern » mar. 22 février 2011 à 10h54

[ image externe ]

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Baium ayant été le dernier empereur connu et reconnu d'Elmoreden, son nom suscita de nombreuses légendes et peurs. Descendant du terrible Shunaimai qui, plus d'un millénaire auparavant, instaura les sceaux contre les Enfants de Shilen, il eut un pouvoir à l'étendue inconsidérée, le plaçant au même rang que de nombreux héros, voire parfois même par certains en qualité de Divin. Celui-ci eut un enfant, nommé Frintezza, mais dont les rumeurs ne s'accordent point : en effet, il aurait attiré par son grand charme de nombreuses prétendantes, donnant naissance à plusieurs enfants qui ne furent reconnus, dont certains mêmes évoquent Saint Solina. Rien ne fut cependant confirmé à ce niveau.

Attiré par le pouvoir, Baium se fit connaître en tentant de rallier tout l'empire des Hommes qui commençait à se scinder en plusieurs patries. Afin d'atteindre ce but que beaucoup considéraient comme inconcevable, il mit en place l'armée la plus impressionnante de tout le continent, réussissant avec celle-ci à repousser les Orcs en Elmore, et même à faire chuter le Prince Perios dans l'optique de conquérir tout le Sud, dont Gracia. Par ces nombreux hauts faits, et sa motivation avide, il réussit à dresser l'empire des Hommes comme dominant, les faisant passer de simples esclaves des autres races à une supériorité autant numérique que politique.

Son empire, tout aussi colossal qu'inquiétant, était gorgé de richesses et de savoir. A cette époque, il instaura sa propre monnaie à son effigie, par des pièces forgées dans un fer brut où reposait en son centre, son visage sous forme de sceau. Celle-ci, alors nommée « La Monnaie de l'Empereur », s'étendit à travers tout Elmoreden, permettant d'acheter bon nombre de richesses que son empire proposait. Certains ducs et comtes connurent opulence et gloire par cette simple monnaie que Baium se plaisait à offrir à tous ceux vantant ses mérites – ce qui valut à ces personnes le qualificatif de « Noblesse Souillée » de la part de certains qui n'accordèrent aucun prestige à des individus dont un tel pouvoir n'était alloué que par des ronds de jambe.

Néanmoins, malgré cette richesse et ce culte de la personnalité qu'il tentait de mettre en place lentement, mais très certainement, Baium fut porté par son désir de pouvoir. Il entreprit alors de construire une tour colossale pour tenter d'atteindre le Panthéon, et donc les Dieux. Cette folie inconsidérée coûta cher à son empire qui s'endetta lentement, tout en ternissant son image déjà bien abîmée par ses divers actes. Une fois l'édifice construit, Baium laissa le trône à son seul enfant reconnu, Frintezza, qui put prendre place au Palais, alors que son père prenait place dans cette tour gigantesque avec ses ministres et son personnel. Désireux alors d'obtenir bien plus de puissance pour se présenter aux Dieux, l'Empereur se servit du pouvoir de l'architecture pour absorber de la force en puisant dans les ressources des Nécropoles et Catacombes. Une fois cet effroyable méfait commit, il en appela aux Divins en leur demandant l'immortalité. La triste histoire fut alors connue de tous par divers grimoires et légendes : Einhasad, outrée par cet Empereur des Ignorants, le maudit en lui offrant la vie éternelle en échange de son humanité. Celui-ci se changea en un monstre horrible à la force phénoménale, corrompu par le pouvoir divin tout comme ses fidèles. La Tour, touchée de plein fouet par cette attaque divine, ne devint plus qu'une carcasse où la Mort régnait en maître, et prit lentement le titre de « Tour de l'Insolence » en rapport à l'acte fou qu'avait commis Baium.

Son empire commença alors à s'effriter avant de sombrer. L'ancien Empereur, enfermé dans sa prison de pierre, ne put que contempler ce déclin comme punition sans pouvoir agir, simple spectateur de l'épouvantable déchéance qui se jouait devant ses yeux. Ces siècles signèrent la fin de l'empire de Baium, et tout ce qui en était rattaché.

Sa monnaie, quant à elle, disparut à son tour pour ne devenir qu'un vestige d'un temps ancien et oublié. Certains aventuriers, durant les siècles suivants, réussirent à en trouver de part et d'autres du continent, considérant ces simples morceaux de fer comme des fragments d'histoire. Néanmoins, leur rareté leur conféra une immense valeur dont plusieurs personnes se servirent pour s'acheter des biens précieux. Selon les historiens, la Monnaie de l'Empereur aurait atteint une telle richesse monétaire qu'une seule de ces pièces pouvait valoir bien des centaines de milliers d'adenas. Cette période fut alors une ère de piraterie et de fouilles, durant laquelle de nombreuses personnes partirent à la recherche de ces vestiges anciens pour espérer faire richesse. Quelques uns y parvinrent, alors que d'autres périrent par cette recherche qui leur prit de nombreuses années, voire toute leur vie. Quoi qu'il en soit, des marchands peu scrupuleux seraient prêts à offrir bien des raretés pour quelques unes de ces pièces, et ce encore aujourd'hui.

La Monnaie de l'Empereur, par la valeur que l'on lui accorda, constituerait à présent ce que beaucoup considèrent comme la mémoire de Baium. Même enfermé ou mort, celui-ci aura réussi à perpétuer son nom et son pouvoir pour le rendre omniprésent et important. Certains mélancoliques s'amuseraient à dire que, même si les Divins l'emprisonnèrent, celui-ci réussit à aller jusqu'au bout de son ambition en atteignant une telle renommée, et une telle omniprésence.
Seraient-ils dans le vrai ?

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