[BG Elfe] Sundrwrynn

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Ashren
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[BG Elfe] Sundrwrynn

Message par Ashren » lun. 10 août 2020 à 21h07

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Nom : O'dretheïl
Prénom : Sundrwrynn
Surnom : -
Titre : Le chasseur d'éternité
Age : 483 ans
Sexe : Masculin
Race : Elfe


Métier : Philosophe selon ses propres dires, d'autres préfèrent qualifier Sundrwrynn de dément, voire de déviant.
Compétences : Arts occultes, magies élémentaires.


Alignement : Chaotique-Neutre
Guilde : -
Faction : -
Langues parlées : Commun, Elfique


Description physique : D'apparence presque juvénile tant il sollicite peu les muscles de son visage, Sundrwrynn présente des atours que des prétendants et prétendantes jugeraient agréables. Ses iris azur et ses cheveux blonds ajoutent à son charme froid. Seul son regard s'animent sur son visage autrement figé dans une éternelle expression d'indifférence. Néanmoins, de rares observateurs pourront observer quelques rares contractions à la commissure de ses lèvres lorsqu'un spécimen éveille son intérêt. Svelte, Sundrwrynn masque sa corpulence en se parant de vêtements amples.

Caractère : D'une condescendance doublée d'un certain fiel quand il s'adresse aux ignares, jusqu'à un ton courtois lorsqu'il s'entretient avec des êtres qu'il souhaite étudier, en passant par une amabilité qu'on ne saurait envier à un geôlier lorsque son intérêt est dormant, Sundrwrynn n'est mû que par la perspective de développer sa philosophie et, enfin, d'observer la réponse empirique à ses postulats d'éternité.


Situation financière : L'accumulation des années et l'austérité de son existence ont permis à Sundrwrynn d'amasser ce que d'aucuns considéreraient comme une fortune.

Comportement social : Sundrwrynn est perçu comme un marginal par le peu de personnes passant assez de temps avec lui pour juger de son caractère. Vagabond par essence, porté par son étude de l'éternité rejetant toute forme de thaumaturgie, l'elfe n'entretient point d'autres relations que celles dont il peut retirer un bénéfice.

Type d’éducation reçue : Dès ses jeunes années, Sundrwrynn s'est détourné de son éducation elfique pour s'intéresser à des sujets, et à des magies, plus occultes, puisant leur source dans les rares tabous partagés par la plupart des races d'Aden et d'Elmore. Il conserve néanmoins des notions de bienséance, quoiqu'il ne daigne point faire illusion sur son désintérêt d'un autrui n'apportant rien à ses travaux.

Popularité et/ou influence : Quelques rumeurs circulent au sujet de l'elfe : fou, idiot, voire psychotique. Néanmoins, les rumeurs s'éteignent aussi vite qu'elles ne naissent : après tout, des sujets bien plus intéressants doivent être colportés.

Pensée politique : Sundrwrynn se désintéresse parfaitement de la politique. Néanmoins, il alimente une fascination ponctuelle pour certaines personnalités prospérant dans son exercice. Récemment, l'elfe éprouverait un intérêt naissant pour le Gouverneur de l'Ouest.


Croyances : Les siècles d'apathie et d'étude ont rendu Sundrwrynn indifférent des Dieux et de leurs prouesses. Seule leur éternité présente pour lui un intérêt amère : après tout, l'immortalité lui restera sans doute à jamais interdite.


Relations extérieures : Toutes les races sont égales aux yeux de Sundrwrynn : insignifiantes. La distinction lui paraît même inutile. A quoi bon distinguer les incapables ? Seuls les illustres méritent son intérêt, et ils ne s'illustrent jamais pas leurs dispositions ancestrales.
Dernière modification par Ashren le dim. 30 août 2020 à 10h55, modifié 1 fois.

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Ashren
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Re: [BG Elfe] Sundrwrynn

Message par Ashren » mar. 11 août 2020 à 22h45

La troisième éternité

L'elfe consultait son ouvrage, bien qu'il n'y ait eu le cœur dernièrement. Son étude piétinait. Aucun prétendant à la troisième éternité ne se démarquait. Mais, s'il ne pouvait se concentrer sur l'avenir, au moins pouvait-il ressasser le passé : perpétuer la troisième éternité du seul être illustre de sa famille participait de son oeuvre. Mais, peut-être serait-il un jour le seul à perpétuer l'éternité de l'existence ayant inspiré la sienne, et alors elle serait réduite à la deuxième : l'éternité par défaut, celle qu'il cherchait désormais à éviter.

La taverne s'anima ; point l'elfe. Ou, peut-être l'entière cité s'animait-elle. Sundrwrynn avait bien avisé l’échafaud sur la place centrale de Gludio : un divertissement symptomatique des indigents contraints à la deuxième éternité. La rumeur de l'exécution ne se répandait plus, elle se confirmait. Bientôt, des corps seraient offerts à la foule et des âmes à la deuxième éternité. Un bien piètre divertissement ; un bien piètre spectacle.

L'elfe se détourna des rumeurs. Impassible, son regard d'acier scruta les mots de son ouvrage. L'avait-il consulté mille fois ? Il ne saurait plus compter ses relectures, mais chacune d'elle raffermissait ses convictions. Sa philosophie ne souffrait aucune lacune ; les quelques lettrés prétendant le contraire ne disposaient en réalité point du spectre intellectuel pour interpréter sa grandeur.

Ainsi, le regard sans passion de Sundrwrynn balaya les pages jusqu'à s'immobiliser sur le nom de son ancêtre : l'ancêtre aux trois souillures.

L'humain avait mêlé son sang à la lignée O'dretheïl ; le seul héritier porterait son sang, et il se dilua jusqu'aux générations présentes. Là, l'humain avait imposé sa première souillure. Des traditions séculaires, la pureté de la lignée O'dretheïl, avaient été bafouées. Tous les O'dretheïl descendraient désormais de l'humain ; tous porteraient sa souillure, mais un seul l'admettrait.

L'humain usait de nécromancie. Détournant les O'dretheïl de la grâce d'Eva, il avait imposé à la lignée sa deuxième souillure. Tous sentaient l'appel de l'art occulte, mais un seul le pratiquerait.

L'humain avait péri. Ses descendants espérèrent expier ses souillures. Mais, tous connaissaient le nom de l'humain, et bien peu ceux de ses premiers descendants. Là, l'humain imposa aux O'dretheïl son ultime souillure : son existence, pourtant si courte, trouva une postérité refusée à bien d'autres O'dretheïl, fussent-ils illustres. Tous connaissaient son nom, mais un seul l'évoquerait.

Ainsi Sundrwrynn perpétuait-il une lignée teintée d'humanité, quoique sa proportion fut réduite à portion infime au fil des siècles. Ainsi Sundrwynn pratiquait-il une magie dédaignée des O'dretheïl. Ainsi Sundrwrynn évoquait-il le nom de son ancêtre.

Les lèvres de l'elfe s'entrouvrirent. Sans zèle, mais avec déférence réservée à cet exercice, Sundrwrynn murmura le nom de son ancêtre :

- Ly...

Un ivrogne le bouscula, et son murmure s’étouffa.

- D'solé l'ami, t'es dans l'ch'min ! grogna l'ivrogne en faisant signe à l'elfe de se décaler.

Sundrwrynn ne répliqua point, se contentant de reporter son attention vers son ouvrage et de reprendre ses méditations. Guère "chemin" ne tenait. Si l'imbécile souhait traverser une table, peut-être devrait-il attendre d'atteindre le stade d'esprit.

- Eh ! Bouge toi d'là ! fit l'ivrogne en poussant Sundrwrynn. J'dois t'r'ver une bonne place d'vant l'chafaud !

L'elfe soupira. Il scella son ouvrage d'une main et le remisa dans un pan de sa tunique avant de se lever.

- Oh, navré, fit Sundrwrynn avant la condescendance propre à sa nature. J'avais confondu vos paroles avec des aboiements.
- Non mais t'vas t'bouger o... commença l'ivrogne en s’empourprant, chose impressionnante tant ses consommations le rendaient déjà rougeaud, avant d'être interrompu par une douleur fulgurante qui lui arracha une plainte.
- Quoi que, en réalité vous jappez, considéra Syndrwrynn en avisant le tabouret qu'il avait envoyé valser dans les genoux de l'indigent. Qu'il est difficile de communiquer avec des bêtes...

Une lueur d'indignation germa dans le regard de l'ivrogne et de ses compagnons. Néanmoins, Sundrwrynn ne la laisserait point éclore : il aurait quitté la taverne avant que l'ivrogne se remît de sa douleur.

Les rues bondées de Gludio l'accueillirent. La cité l'étouffait : les mouvements, les comportements, chaque pan d'existence suintait de médiocrité. Rien ici n'atteindrait la troisième éternité ; rien ne méritait même la qualification d'"être". Mais, bientôt Sundrwrynn se raviserait.

De ses travaux, Sundrwrynn avait dégagé trois espèces d'éternités :
La première était celle des dieux : l'immortalité. Elle restait interdite aux créations des divins, et le sort de l'arrogant Baium, Empereur maudit, témoignait de leur peu d'enclin à la partager.
La deuxième était celle des indigents : la mort dans l'oubli. La majorité y accéderait. Il s'agissait là de l'éternité à éviter.
La troisième était celle des illustres : la postérité. Son ancêtre y avait accédé, et bien d'autres avant lui. Les illustres accéderaient à l'éternité de la mémoire. Mais les illustres se faisaient rares.

La population se massa sur la place centrale. Des êtres enchaînés furent traînés jusqu'à l'échafaud sous les hués et les projectiles. La foule scanda pour une deuxième éternité. Rien d'intérêt ne se déroulerait donc dans cette triste cité. Sundrwrynn se dirigea vers la porte Nord. Il se refusait à partager les loisirs futiles des animaux souillant les terres d'Aden et d'Elmore par leur existence.

Mais, alors qu'il allait passer les portes de la cité, une nouvelle rumeur se répandit jusqu'à ses oreilles. Au loin, sur l'échafaud, son regard se posa sur un homme en armure. Les prunelles de l'elfe s'animèrent un instant : un candidat à la troisième éternité se dressait sur l'estrade de la deuxième. Le Gouverneur de l'Ouest rayonnait ; la foule s'indignait. Bientôt, le prétendant s'effondra et la foule s'ébranla pour muer en une mêlée désordonnée. Des hommes en armes se ruèrent vers l'échafaud où il distingua de nouveaux candidats, l'arme au poing ou les poings aux fers.

Dans son dos, Sundrwrynn perçut le son des portes Nord de la cité pivotant sur leurs gonds : elles ne tarderaient plus à être scellées. Mais, devant lui, il avisait des prétendants à l'éternité. Néanmoins, un doute subsistait : il leur fallait prouver leur qualité, et pour cela il ne pouvait les assister.

Un sourire furtif, imperceptible pour les non-initiés, passa sur le visage de l'elfe. Déjà, les prétendants se jetaient dans la mêlée. Ses suppositions devinrent certitudes : ils survivraient et, demain, ils pourraient prétendre à la troisième éternité.