L'Ordre des Valkyries.

[Ewaalyne]

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1. Prémisses.

Les « Valkyries » se veulent une Communauté secrète encore à ce jour, et jusqu’au temps de la mise en place définitive de l’Ordre. Ainsi, toutes les choses citées en cette description ne sera que connues que d’une façon purement « HRP », et ne pourra avoir une quelconque influence « IG ». Vous êtes donc invités à obéir à ces divers points dans le jeu, sous peine de quoi toutes remarques suspectes ou pensées sous-entendant cet Ordre sera annulé, et non prit en compte. Sur ce, merci de votre compréhension, et bonne lecture !
[ Note importante : Les Valkyries ne portent donc pas encore leur blason en RP, suivant la cohérence du RP et de l'avancer du BG. Merci de respecter cela ! ]

2. Idéologies & Morales.

- L’Ordre des « Valkyries » est une communauté de mercenaires, voleuses, espionnes et tout autres métiers vicelards, qui aura pour but de profiter des relations conflictuelles en les terres d’Elmore et des diverses guerres pour ainsi favoriser leur économie en semant le chaos ou colportant diverses fausses rumeurs, dans l’objectif d’avoir plus de contrats.
- Ni bonnes, ni mauvaises ; ces guerrières agissent selon leurs diverses missions, et n’ont aucune attache pour quelconques personnes, à part entre-elles. En effet, elles pourraient très bien œuvrer pour des « Bons », comme ensuite les trahir et les tuer face à une autre mission. Leur alignement est donc « chaotique/neutre », avec aucuns préjugés ou à priori.
- Leur but est donc non idéologique, mais purement lucratif. Cependant, leurs mœurs légères et leur fourberie incroyable n’en font pas des personnes dignes d’une parfaite confiance, et donc d’une fidélité quelconque. Ainsi, même si les « Valkyries » ne prennent aucun parti, et peuvent œuvrer pour les deux extrêmes d’un jour à l’autre ; leurs comportements les rattachent plus à une attitude dites « mauvaise ».

3. Intégrations & Symboles.

Article 1.

- L’Ordre des « Valkyries » n’autorise seulement les personnes de la gente féminine en son sein, pour leur fidélité, leur intelligence et leur bravoure. En aucun cas un homme pourra intégrer les rangs des « Valkyries », pour un équilibre moral et pour ne pas déstabiliser les guerrières par des relations inutiles aux sentiments grotesques.

Article 2.

- L’Ordre des « Valkyries » ne va pas à l’encontre de nouvelle recrue, ce sont elles qui viennent à l’Ordre. Pour cela, il faudra envoyer une missive après avoir eut connaissance de l’affiche sur le Mur de Giran à la dénommée « E ». En aucun cas une Valkyrie pourra être contactée dans la rue pour une demande de recrutement, l’Ordre n’étant pas connu du reste du monde !
- Une fois la missive reçue, et étudiée par le Haut-Conseil ; la personne pourra être re-contactée. Pour entrer dans l’Ordre des « Valkyries », il faudra subir plusieurs épreuves autant morales que physiques. Il y aura tout d’abord une épreuve de « RP », où le Haut-Conseil jugera des qualités rolistes de la personne ( Attention, toutes personnes n’ayant pas un niveau roliste excellent ne veut pas forcément dire qu’elle sera refusée directement. Si la personne nous semble intéressante, elle pourra être intégrée pour une période « d’essai », avec une demande d’amélioration des différents points noirs en sa façon de RP. ), puis suivit d’une sorte « d’évènement » organisée par différents membres de l’Ordre où la future recrue devra accomplir un objectif pour montrer sa bravoure et son courage. Enfin, la personne subira un interrogatoire poussé pour connaître ses idéologies et mœurs, et ainsi voir si celles-ci collent à celles de la Communauté. Une décision sera alors prise entre les membres du Haut-Conseil, et la personne sera re-contactée si son intégration est acceptée.
- L’intégration se fait par le pacte du sang. La Valkyrie « Ewaalyne » devra trancher la paume de sa main, et celle de la nouvelle recrue avec une dague sacrée, avant de mettre en contact celles-ci pour mêler leurs sangs. L’union à l’Ordre sera complet si, et seulement si, la Valkyrie Ewaalyne prononce la phrase : « Notre union est à présent ancrée » et remet la dague à la recrue, comme signe de symbole à la communauté. Si une de ces choses manque, ou est interrompu, la personne ne sera nullement considérée comme « une Valkyrie ».

Article 3.

- L’Ordre des Valkyries est une unique famille. En entrant en son sein, toutes les membres se voient renoncées à leurs amis et à leurs familles pour ne se vouer qu’à la cause clanique. Ainsi, aucune hésitation ne sera permise si, lors d’une mission, elles se retrouvent dans l’obligation de tuer un « ancien proche ».

Symbole.

- La dague sacrée :

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Dague portée de toutes, ayant été le fruit de leur Union à l’Ordre.

- Le symbole de l’Ordre des Valkyries :

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Symbole de l’Ordre, siégeant sur tout blason ou tout cachet de missive.

3. Règlement : « Entre obligations, conseils et interdictions ».

Ci-joint le règlement intérieur de l’Ordre des Valkyries qui sera distribué à toutes les nouvelles recrues. Ce qui est en rouge est interdit, et tout manquement à ces règles se ferra sanctionner. Ce qui est en vert est conseillé, pour une ambiance conviviale et un respect d’autrui. Ce qui est bleu est obligé, et relève donc d’ordres clairs et précis.

- Il est obligatoire de respecter les règles du serveur avant de respecter les règles de l’Ordre.
- Il est conseillé de ne pas avoir de rerolls. Sont autorisés que les rerolls de l’Ecu de Mithril, comprenant qu’un Nain est besoin d’une Communauté pour ses différents crafts et spoils ; et ceux des autres Communautés si, et seulement si, la personne intégrant l’Ordre des Valkyries utilise ce personnage plus de 50% de son temps de jeu. Tout reroll ne pourra avoir une place importante dans la hiérarchie de l’Ordre.
- Il est interdit de tenir des propos diffamatoires, tels que xénophobes, homophobes, sexistes ou autres. Derrière chaque pixel se trouve une personne, merci de la respecter.
- Il est obligatoire de vouer fidélité et sincérité à l’Ordre : on ne ment pas à des menteuses.
- Il est conseillé de participer à la vie du serveur et du Forum, pour leurs importances en le jeu et leurs diverses possibilités offertes.
- Il est obligatoire de RP : l’Ordre des Valkyries ne recherchent pas des « GB », mais de bons rolistes.
- Il est interdit de faire un « PK » sans avoir RP avant lors d’un conflit, ou de « PK » une personne que l’on doit assassiner sans l’avoir prévenu par « PM » via le Forum si non-connectée, ou IG.
- Il est obligatoire de participer à un inventaire commun à tous : tout matériaux ou recipes devront être fournis au WHC, pour le bien de tous. Une attitude égoïste n’est pas appréciée au sein de l’Ordre.
- Il est obligatoire d’aider son prochain de l’Ordre : tout craft de longue haleine est une affaire commune à toutes. L’entraide est de mise, et est une valeur principale de l’Ordre.
- Il est conseillé de garder une attitude correcte avec ses amies de l’Ordre : tout problème IRL ne doit avoir une forte répercussion. Nous pouvons en discuter, donner des conseils mais tout état agressif ou teigneux est à éviter.

Tout manquement à ce règlement entraînera des sanctions que le Haut-Conseil évaluera selon la faute commise. Bien-entendu, ces règles ne sont pas là pour brider le plaisir de jouer, mais justement pour le favoriser.

5. Organisation & Tâches.

L’Ordre des Valkyries dispose d’un système hiérarchique pour s’assurer d’un bon fonctionnement, et pour organiser parfaitement les rangs lors de missions.

- « Le Haut-Conseil » : Le Haut-Conseil est formé de trois personnes se partageant les différents pouvoirs.
• Le pouvoir exécutif est remplit par la Valkyrie « Ewaalyne », fondatrice de l’Ordre. Ca sera à elle à qui il faudra envoyer une missive pour toute demande de recrutement. Elle se chargera du bon fonctionnement de l’Ordre sous l’aspect de « Maître d’Orchestre ». Pesant le pour et le contre face à différentes situations, ayant le dernier mot sur quelconque questionnement ou ordres, gérant les armées et décidant de l’acceptation ou non des missions ; elle est un des rôles primordiaux au sein de l’Ordre. Tout manque de respect vers elle entraînera de lourdes sanctions, tout comme refusée un ordre ordonné par celle-ci.
• Le pouvoir juridique est remplit par la Valkyrie « Alycia ». Ca sera à elle à qui il faudra s’adresser lors d’un manquement aux règles, ou quelconques litiges. Elle se chargera de créer les règles de l’Ordre, de les faire appliquer, en veillant à leurs bons fonctionnements. Tout punition ou sanction sera adressée et choisit par celle-ci, ainsi que tout conflit « inter-clan ». Elle choisira les bonnes décisions à prendre lors d’imprévus, tout en faisant part de cela aux autres membres du Haut-Conseil. Son pouvoir principale est de peser la part de "Mauvais" de l'Ordre, et ainsi en définir ses frontières neutres. Tout manque de respect vers elle entraînera de lourdes sanctions, tout comme refusée un ordre ordonné par celle-ci.
• Le pouvoir législatif est remplit par la Valkyrie « Inlandis ». Ce rôle sera celui de porte-parole de l’Ordre. Ecrivant les missives lors de communication « inter-clan », gérant le courrier de recrutement ( qu’elle épure, avant de donner les « intéressants » à la Valkyrie Ewaalyne ) ou de demandes de mission. Son rôle est d’apporter la « parole juste », et de s’occuper de l’image de l’Ordre en ces terres, si une quelconque information filtrait. Son pouvoir principale est de peser la part de "Bon" de l'Ordre, et ainsi en définir ses frontières neutres. Tout manque de respect vers elle entraînera de lourdes sanctions, tout comme refusée un ordre ordonné par celle-ci.

- « Les Valkyries » : Les Valkyries sont les personnes de confiance du Haut-Conseil. Combattantes ou Magiciennes hors pair, à la fidélité et au courage remarquable ; elles seront les exemples à suivre par les autres. Incarnant l’apogée de l’esprit que recherche l’Ordre, elles seront les privilégiées lors de missions importantes, et joueront aussi un rôle de « mentor » envers les nouvelles recrues.

- « Les Amazones » : Les Amazones sont les guerrières puissantes de l’Ordre. Leurs forces et leurs résistances en font les personnes idéales lors de missions « dures et violentes ». Leur dureté d’esprit et leur défense d’acier en font des combattantes respectables et dévouées à l’Ordre. {Les Amazones sont les « Tank et les Guerrières aux Armes dites Lourdes ».}.

- « Les Dises » : Les Dises sont les magiciennes de l’Ordre. Leurs fortes puissances magiques, ainsi que leurs talents en ce domaine en font des tueuses idéales, pour un travail discret et rapide. Leur maniement parfait de cet art en font une aide considérable pour l’Ordre. {Les Dises sont les « Magiciennes d’Attaque ».}.

- « Les Nornes » : Les Nornes sont le soutien magique des combattants de l’Ordre. Leur magie, aussi bénéfique que sadique, en font des soigneuses hors paire indispensables lors de missions redoutables ou dangereuses. Ces guérisseuses ont aussi le rôle de « tortueuses » de prisonniers. {Les Nornes sont les « Magiciennes de Soutien ».}.

- « Les Friggas » : Les Friggas sont les petites Naines gérant l’économie et l’approvisionnement de l’Ordre. Ces petites guerrières sont aussi mignonnes que dangereuses : il ne faut les sous-estimer. Leur présence est indispensable au sein de l’Ordre. {Les Friggas sont les « Crafteuses/Spoileuses ».}.

- « Les Freyjas » : Les Freyjas sont les guerrières aussi viles que fourbes de l’Ordre. Rapides, silencieuses et dangereuses ; elles assurent les missions discrètes et de courte durée. Leurs talents aux maniements des armes et divers sortilèges ont attisé le respect de l’Ordre. {Les Freyjas sont les « Guerrières d’Armes dites Légères ».}.

6. Fonctionnement : « Tarifs & Missions ».

Le rôle primordial joué par l’Ordre des Valkyries est celui de mercenaires. Ainsi, toutes missions de meurtres, de vols ou autres pourront être exécutées par celles-ci selon leur gré. Toute demande de mission devra être l’œuvre de missive à l’adresse de la Valkyrie Ewaalyne via l’affiche qu’elle a laissé sur le Mur de Giran. Le contrat sera alors signé après la validation de la mission, et lors d’un rendez-vous donné en catimini. La somme demandée sera jaugée par rapport à la difficulté de la mission, et nécessitera un délai que l’Ordre se donne le droit de fixer.
Toutes blessures au combat, ou lors de la mission, sera dédommagées par le client.
L’Ordre des Valkyries se portent garant de la réussite complète de la mission.

7. Forum

Le Forum de l’Ordre des Valkyries se trouve à cette adresse : http://valkyries.1fr1.net/index.htm

[Ewaalyne]

Chapitre 1.

« Nous sommes l’unité dans la diversité. Nous sommes la ressemblance dans la différence. Nous sommes l’union dans la variété. Nous sommes les Valkyries en ce monde. »
Discours d’Ewaalyne, 28ème Augure de la Terre.

La nuit venait de tomber dans les sombres rues de Giran. Le silence, pesant et angoissant, exprimait à lui seul les pensées de toute une population : la peur du lendemain. Ce souffle de guerre s’étant abattus telle une tempête sur cet havre de paix ne laissait personne indifférent en les terres d’Elmore et d’Aden.
L’alliance des Prenoahhy avait déclenché celle-ci, sans doute sans aucune peur ou la moindre hésitation. Leur force était incroyable, et leur nombre incalculable. Ces Orcs à la peau si dure et aux mœurs si légères étaient de redoutables guerriers qui avançaient inexorablement, sans que personne ne puisse les entraver. L’équilibre de ces terres était fragile. Trop fragile. Et reposait à présent entre les doigts fermes et durs de ces Orcs.

Soudainement, le silence se brisa par de petits chocs sur les dalles, dans le quartier nord de Giran. Une silhouette aux courbes gracieuses et à l’allure fine avançait dans la nuit, laissant ces talons persécutés le sol d’une façon presque sévère. C’était Ewaalyne. Strip-teaseuse, tueuse à gages et, à présent, protégée des Amtaks, sous la tutelle de Messire Taranis. Ses mœurs légères, ses penchants pour la luxure et sa fourberie sans égale lui avaient values déjà de nombreux bons points dont le chef des Amtaks, Messire Narayan, n’était point indifférent.
La veille, la jeune Sombre avait été conviée au château de la Communauté des « Peaux Vertes » à Goddard par le souhait du nouveau souverain, où celui-ci lui confia l’intérêt tout particulier qu’il lui portait. Au-delà d’être une bonne et valeureuse guerrière, Ewaalyne était aussi leur espionne attitrée, ramenant d’amples informations en usant de ses charmes.

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« - J’ai de grands espoirs en toi, Ewaalyne. » commença alors le Roi Narayan assit sur son trône, en se frottant le menton « Mais ton esprit est encore trop fougueux et fourbe pour que je t’accorde une quelconque confiance. »

La jeune Sombre, un verre de vin de Schuttgart à la main, ne put cacher un petit air amusé. Elle s’approcha alors lentement de l’Orc, laissant ses lèvres à quelques centimètres des siennes, leurs souffles se mélangeant.

- « Avouez que cette peur face à l’inconnue vous excite… grandement. » susurra-elle sensuellement.
- « Ne joue pas à ce petit jeu avec moi, Ewaalyne… Si je te voulais, je t’aurai déjà eu dans mon lit en te forçant. »
- « Qui vous parle de « forcer » ici, Messire Narayan… »

Alors qu’elle approchait doucement ses lèvres, un bruit de toussotement retentit derrière eux. Ewaalyne se redressa en levant les yeux au ciel, exaspérée d’être coupée en si bonne voie ; alors que Narayan laissait apparaître un doute persistant sur son visage.

- « Oh, cher Taranis ! Viens, approche donc ! » balbutia alors le souverain, tendu.
- « Je dérangeais, peut-être ? »

A ces mots, Ewaalyne reprit son verre en main et le bu d’un coup sec, avant de le reposer violement sur le plateau du serviteur.

- « Bien sûr que non, voyons… Que viens donc tu faire ici ? Un soucis, peut-être ? »
- « En effet… Concernant la missive d’Ewaalyne, qui plus est. »

La jeune femme, allumant sa feuille d’Orc, posa alors son regard sur Taranis tout en tirant une longue bouffée.

- « Vous avez donc bien eut mon rapport sur les contrevenants de Goddard ? » demanda-elle, en s’asseyant sur un des rebords du trône, aux côtés de Narayan.
- « Oui, et ce manquement aux règles doit être puni… Ils ne veulent pas nous respecter ? Nous devons leur montrer. » répondit Taranis d’une voix calme et posée, comme à son habitude.
- « Dans ce cas, nous les punirons par la force en réalisant un véritable massacre… »

Aux mots du souverain Narayan, Ewaalyne recracha sa fumée tel un dragon, avec un petit sourire en coin. Dès qu’il s’agissait de sang, de meurtres ou de tueries ; son bonheur était à son apogée.

- « Bien. Ewaalyne, je compte sur toi pour trouver de plus amples informations sur les desseins qu’envisagent les Ambres. Tes quelques brides que tu as obtenu par ce stupide Milano sont utiles, mais pas encore assez concrètes. » reprit alors Narayan, portant son regard sur la Sombre à ses côtés.

Celle-ci acquiesça et se releva alors, tout en rangeant sa dague au niveau de sa cuisse, tenue par son porte jarretelle. Elle avança alors de quelques pas, avant de recevoir une petite tape sur son postérieur par Narayan, avec un grand sourire aux lèvres.

- « Allez, file. »

Sa voix enjouée laissait prédire un humour auquel la Sombre n’accrochait pas, mais elle s’en alla tout de même sans rien dire, légèrement exaspérée.

Ce fut la dernière fois, en cette fraîche nuit, qu’Ewaalyne servit la cause des Amtaks.

[Ewaalyne]

Chapitre 2.

« Que tout ne soit que chaos autour de nous. Que tout ne soit que feu autour de nous. Que tous périssent autour de nous. Que tout s’écroule autour de nous. Que tout sombre autour de nous.
Mais nous, nous resterons droites. »
Discours d’Alycia, 28ème Augure de la Terre.

Les jours devenaient de plus en plus sombres sur les terres d’Elmore et d’Aden. La peur se lisait sur tous les visages, et de nombreux Ordres auparavant, pourtant si forts et si vaillants, n’étaient plus que l’ombre d’eux-mêmes. Beaucoup d’héros, en qui les gens avaient voués leurs espoirs, avaient périt lors du siège opposant les Prenoahhy aux factions adverses ; tels le grand guerrier Damoclès, élu des Artéias ; et sa femme Barra, haut gradée de l’Ordre d’Ambre.
Tout semblait perdu, et l’était peut-être déjà.

Ewaalyne, toujours à la recherche de quelconques informations pour le souverain Narayan, eut l’herbe coupée sous les pieds. En effet, sa source d’information naïve, Milano de l’Ordre d’Ambre, lui confessa que celui-ci ne pourra plus l’aider – la jeune Sombre ayant jouée la victime prisonnière des mains des Amtaks – car ses desseins s’éloignaient à présent de son ancien Ordre.
L’espionne comprit alors que les factions adverses étaient en déroute, et qu’elle devait en informer Narayan dès qu’elle le croiserait.

Ne voulant repartir à la recherche d’informations, doutant que si elle s’approchait d’un nouveau membre naïf du même Ordre, cela serait fortement suspect ; la jeune Sombre décida de penser un peu à elle – et surtout à sa bourse – en voulant valoriser ses divers talents en les mettant aux services d’autrui.

Elle eut cette brillante idée un soir, alors que, comme à son habitude, elle flânait en ville, ennuyée.
Ewaalyne aperçut un mur au centre de la place, qu’elle n’avait encore remarqué, où se trouvait de nombreuses affiches diverses accrochées. Elle les lut, et bailla. « Qu'ils sont ennuyants... » pensa-elle, avant d'avoir une étincelle. Et si elle proposait ses services, en échange de quelques adenas ? La guerre régnant en ces terres, il serait facile pour elle de gagner facilement de l'argent... Immédiatement, elle se mit à l'écriture d'une affiche qu'elle accrocha au mur.

Chers citoyens d'Elmore, ou d'ailleurs;

Je propose mes services de tueuse à gage pour un prix que je fixerai en fonction de la personne. Maniant habilement l'arc et la dague; et ayant déjà un passé fort fructueux, j'offre un travail rapide, et discret. Pour toute demande, envoyez une missive au nom d'« E.», le messager de Giran saura de qui il s'agit.

Ne cherchez pas à me trouver, j'irai vous chercher. Nous déciderons ainsi du prix, et des différentes formalités.

Avec tous mes vices distingués,

E.

Elle accrocha alors l'affiche au mur et s'en alla discrètement; aussi visible qu'une ombre et rapide qu'un souffle...

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Quelques heures plus tard, dans les rues de Giran ;

- « Mais… Qu’est-ce que c’est que ça ?! » hurla un homme, en regardant le mur des affiches.

Ewaalyne, non loin de là, entrain de marchander avec une jeune Naine assez crédule ; entendit les grognements de l’homme mais n’y prêta guère attention.

- « Nianiania… « Je propose mes services de tueuse à gage… » Nianiania… « Avec toutes mes vices distingués… »… Nianiania… « E ». Mais quelle est cette affiche abominable ! » hurla-il alors, assez fort pour que la Sombre perçut ses dires.

Souriant à elle-même, elle s’amusait à regarder la scène d’un œil enjoué. Que l’on parle d’elle en bien ou en mal, le plus important était que l’on parle d’elle. Et cette affiche, même si ne révélant pas son identité, ne laissait personne d’indifférent.
Soudainement, le jeune chevalier Artas arracha l’affiche d’un geste furieux, avant de l’entreposer dans un petit coffre ; sous les yeux noirs d’Ewaalyne. Captant son regard, il s’approcha d’elle, grognant quelques injures dans sa barbe. La jeune femme, sur le qui-vive, se releva alors en laissant son échoppe disposée au sol, et se dressa face à l’homme. Celui-ci la regarda d’un œil interloqué.

- « Un problème, peut-être ? » dit-elle lentement, le regardant de haut.
- « Euh non… Je ne venais que regarder votre échoppe. » répondit Artas, assez abasourdi.
- « Ah, ce n’est que cela… Faites. »

Ewaalyne s’assit alors à nouveau, s’allumant une feuille d’Orc, comme elle avait le plaisir de faire lors de situations incongrues. L’homme, étonné par cette réponse, porta un œil à présent curieux sur la Sombre.

- « Que cela… Que voulez-vous dire, par là ? »

La jeune femme se releva alors et, d’un geste lent et provocateur, re-cracha la fumée de sa feuille dans le visage d’Artas. Celui-ci, agitant sa main devant lui en toussotant, semblait de plus en plus douteux.

- « Vous ne connaîtriez pas une « E » par hasard ? » demanda-il, en haussant un sourcil.

A ses mots, Ewaalyne esquissa un sourire. L’incrédulité de cet homme l’amusait : un guerrier si fort et si imposant, cherchant à connaître le mystère tournant autour de cette affiche… La jeune Sombre ne put résister, et décida de lui donner quelques indices.
Elle avança alors lentement vers le mur, et sortit un parchemin de sa besace. Elle le lit alors une dernière fois, riant à son propre humour, et colla celui-ci sur le mur ; à la place de la précédente affiche. Puis, la jeune femme partit alors, comme si de rien n’était.

- « Qu… Quoi ?! C’était donc elle ?! »

La voix du Chevalier portait jusqu’aux oreilles fines d’Ewaalyne. Celui-ci devait sûrement avoir eut connaissance de la nouvelle affiche, et était certainement hors de lui. La jeune femme en était très amusée.
Elle l’attendait, lui et sa grosse armure. Elle l’attendait impatiemment, son arc en main et sa flèche encochée. Elle l’attendait, et il ne tarda d’arriver. Immédiatement, elle délaya ses doigts, envoyant la flèche pourfendre l’air et effleurée la joue d’Artas, créant une entaille fine ruisselante de sang.

- « Vous ! » hurla-il, en portant sa main à sa joue blessée, et pointant du doigt l’archère.

Ewaalyne se mit alors à courir dans le sens opposé de l’homme, s’aventurant dans les ruelles tortueuses de Giran. Cet endroit était rêvé pour une petite partie de chasse à l’homme, comme elle les adorait. Elle l’entendait s’approché, cachée dans le noir, de ses pas lourds et pesants. Son imposante armure, grinçant à chacun de ses pas, laissait le chevalier facilement repérable, au grand bonheur d’Ewaalyne. Celle-ci attendit quelques secondes qu’il se rapproche. Une… Deux… Trois… Maintenant.
Elle bondit hors de sa cachette en décochant une flèche, se plantant dans l’armure imposante de l’homme. Celui-ci, sentant le choc, manqua de tomber à la renverse ; surprit. Il se retourna alors pour entr’apercevoir la Sombre filée dans un autre ruelle, aussi rapide que le vent.

- « Revenez-ici ! » hurla-il, tentant vainement de la suivre.

La jeune femme s’arrêta alors et se retourna, encochant une nouvelle flèche autour du quelle tournait plusieurs petits éclairs étincelants. Celle-ci alla percuter l’heaume d’Artas, le sonnant quelques peu pendant plusieurs secondes. Ewaalyne, étonnée par la forte résistance de l’armure, reprit alors sa fuite dans les dédales de la ville. Le chevalier, reprenant ses esprits et apercevant encore la jeune femme, leva son épée au ciel et la tendit dans sa direction. Une épaisse fumée en sortit et fonça vers Ewaalyne, entourant alors ses pieds et la bloquant, comme paralysée.

- « Crève, ordure ! »

Elle décocha alors plusieurs flèches en direction de l’homme qui fonçait dans sa direction, sans qu’elle ne pu se mouvoir. Très vite, celui-ci arriva à sa hauteur et lui asséna un puissant coup de lame, la blessant sévèrement à la jambe. Ewaalyne, profitant de la vivacité de sa race, s’abaissa pour éviter un second coup avant de donner un coup de pied dans les jambes d’Artas, le faisant s’écrouler au sol. Elle courra alors quelques mètres, avant de se retourner en encochant à nouveau une flèche. Elle ferma alors les yeux, laissant le projectile brillé d’une couleur vive et aveuglante. Artas, quant à lui, se releva alors et fonça dans la direction de l’archère, laissant son épée pourfendre l’air le long de son flan, une aura puissante émanant de la lame. Les deux adversaires se portèrent leurs ultimes coups en même temps, dans un bruit énorme et une explosion vive.
Puis, plus rien. Un amas de fumée épais retombant avec un lourd silence.

Le corps inanimé de la jeune femme gisait au sol, fumant ; alors que le chevalier se tenait encore debout, un genou au sol et un énorme impact dans l’armure. Il s’appuyait sur son épée pour éviter de s’effondrer. Artas reprenait ses esprits difficilement, tentant de rester debout avec le peu de force qui lui restait.

- « Tu as eu ce que tu méritais… » dit-il en s’approchant alors, et arrachant la bourse du corps évanoui d’Ewaalyne.

Il s’en alla alors, disparaissant dans les ombres de la ville, laissant le corps inanimé de la jeune femme sur les froids pavés.

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« Journal de bord, 18ème Augure de la Terre ;

Les jours sont durs en ces terres. Plus en plus durs.
La protection des Amtaks n’est pas celle dont je pensais.
Je suis encore fragile. Et exposée. Trop.
La sécurité de mes missions n’est plus celles d’antan.
Lorsque j’étais protégée sous la couverture du bar de Mirsha.
Les temps ont changé, et je dois ainsi faire avec.

Mes forces sont moindres, face aux desseins à accomplir.
L’entraînement ne sert à rien. Les demandes et risques sont trop importants.
Trop, pour une seule personne du moins.
Les Prenoahhy se moquent de cela. Je suis leur espionne.
Non rémunérée qui plus est, pour une protection médiocre.

Je dois changer. Les choses doivent changer.
Ces faiblesses ne peuvent avoir place en ce monde.
A cette époque, surtout. Avec ces relations conflictuels.

J’ai besoin de temps. D’argent. Et de personnes.
Des missionnaires ayant les mêmes pensées et mêmes envies.
Des espionnes de qualité, des tueuses sans merci.
Le moment est propice aux affaires, et à l’épanouissement.

Le temps presse. C’est à moi de le saisir.

E. »

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Et je le saisis, aussi violement fut-il.
Une rencontre avec le souverain de Goddard, Narayan. Je lui expliquais les dernières informations que j’avais eu par Milano indirectement, et ils les accueillit avec peu d’enthousiasme. Décidée de reprendre ma vie alors en main, je lui demandais une récompense pour ces informations.
« Tout travail mérite salaire », parait-il.

- « Tu te moques de moi ? Notre protection et ta vie sont déjà une assez belle récompense ! » ria-il, de sa voix grave et rauque, amusée.

Ses mots me firent alors remémorer ma cuisante défaite de la veille, ainsi que celle eut quelques semaines auparavant par un inconnu. Est-ce cela leur « protection » ? Dans ce cas-ci, je n’en n’avais donc nullement besoin.

- « J’offrirai mes services à plus offrant, dans ce cas. »

Je me saisissais du blason des Amtaks ancré sur mon armure, et le lança dans la poussière de la ruelle, aux pieds de Narayan.

- « As-tu conscience de ce que tu fais ? »

Je le regardais, et ne put m’empêcher de sourire. Je lui faisais peur. J’en savais trop. Il le savait, aussi bien que moi.

- « Je représente donc un réel danger à présent pour vous… » murmurais-je, amusée.

Il se ramassa alors le blason au sol, le dépoussiéra d’un souffle puissant et me regarda de son œil vif et belliqueux, son œil perfide.

- « Si tu représentes un quelconque danger, je te tuerai. »

A ses mots, je dégainais mon arc et encochais une flèche en sa direction, en refermant mon œil gauche pour plus de précision. Il me regarda, surprit et interloqué.

- « Fais attention à ce que tu fais, petite… » commença-il.

Mais c’était trop tard.
La flèche fut décochée, et pourfendit la distance nous séparant. Elle traversa alors le blason que tenait Narayan entre ses doigts, et alla planter celui-ci au bout de la flèche dans l’imposante armure de l’Orc.
A peine eut-il relevé la tête, que je n’étais plus.

- « Bien l’bonjour chez vous ! » dit l’écho de ma voix, laissant une place vide et déserte.

Narayan resta un long moment ainsi, pensif.
Nous nous posèrent alors la même question, sans le savoir.
« De quoi étais-je réellement capable ? »

[Ewaalyne]

Chapitre 3, préface, 1/8.

« De quoi étais-je réellement capable ? »
La question torturait l’esprit de la jeune Sombre depuis déjà plusieurs lunes. A présent seule, et enfin libre, elle ne savait que faire. Depuis des années déjà, un tel sentiment de liberté l’avait quitté. Où allez ? Que faire ? Et dans quel but ? Son existence semblait écrasée par cette nouvelle sensation.
Elle ouvrit alors son grimoire, et relut quelques pages d’un air mélancolique ; cachée sous cet arbre fruitier dans une cour de la ville d’Aden. Soudain, son regard se posa sur une page griffonnée, qu’elle avait du écrire dans un instant de colère. Elle lut lentement les phrases, à semi voix, comme voulant les réentendre.

J’ai besoin de temps. D’argent. Et de personnes.
Des missionnaires ayant les mêmes pensées et mêmes envies.
Des espionnes de qualité, des tueuses sans merci.
Le moment est propice aux affaires, et à l’épanouissement.

Elle resta un long moment songeuse. Non, ce n’était pas dans un instant de colère qu’elle avait écrit cela, mais dans un instant de lucidité. Ewaalyne savait que cette idée pouvait se réaliser. Avec du temps, et de la patience. Du courage et de la bravoure. Et surtout, avec de nombreuses guerrières.
Si elle ne devait œuvrer pour plus personne, et se charger à présent de son propre destin.
Et elle le fit. Assurément.

[Ewaalyne]

Chapitre 3, Alycia, 2/8.

Plusieurs jours auparavant, je vis une étrange affiche sur un mur de Giran. Une affiche signé seulement par la lettre « E » … curieuse, comme a mon habitude, je décidais de prendre contact avec cette personne. J’obtint peu de temps plus tard un rendez vous dans les glaciales contrées nordiques, ce qui n’était pas pour me déplaire …


Par une belle nuit de printemps où la Lune emplissait d’une douce lueur argenté les immensités glaciaires des plaines entourant la ville de Schuttgart, les rayons de lumière sélénite se reflétant gracieusement sur le plancher enneigé qui ressemblais alors a un immense champ de roses de cristal. Au sommet de la crête d’une colline, je vis se découper dans la pénombre la fine et gracile silhouette d’une sombre avec ce qui semblait être un arc a la main. M’approchant silencieusement, je pus voire avec plus de précision les fins trais de son visage, ses yeux étaient clos et elle semblait méditer, restant d’une immobilité parfaite malgré le froid et le vent. Je me mis alors juste a côté d’elle, et lui susurra quelques mots a l’oreille. Elle déposa alors son arc a terre, et, sortant une longue dague de cérémonie rouge sang à la forme d’un croissant de Lune, elle se trancha la paume de la main, puis appliqua le même sort a la mienne. Rejoignant ainsi les deux blessures, elle dit : « Notre union est a présent ancré. » et d’une voix froide je répondis dans la langue de mes ancêtres : « Et par le sang elle le restera. ».

[ Ecrit par Alycia ]

[Ewaalyne]

Chapitre 3, Hirildae, 3/8.

La lune était haute dans le ciel, illuminant la ville de Giran de ses fantomatiques lueurs, tandis que le vent automnal soufflait paisiblement, entraînant dans sa lente course agonisante les quelques feuilles jaunissantes ayant chu des arbres siègeant fièrement au centre de la cité.

J'étais assise calmement sur les marches menant au temple d'Einhasad, vaquant à mes mornes et douloureuses pensées lorsque soudain, j'eus la sensation qu'un changement allait avoir lieu, et que ce que cherchais allait enfin apparaître. Il ne me suffisait qu'un peu e patience, car je savais que Shilen mènerait ce but sur mon chemin. Ignorant pourquoi et comment, je me contentais de patienter, savourant la douce caresse du vent sur mon visage fièvreux levé vers le ciel et son majestueux astre.

Sortant de mes rêveries, l'oeil attiré par une demoiselle à l'allure familière, je baissai le regard vers la jeune fille marchant d'un pas élégant mais décidé vers l'une des ramifications de la ville. En ma tête, une voix murmurait "Impossible, ce ne peut être elle... C'est bien folie de vouloir y croire ! Cela ne se peut... !". Mais n'écoutant que la voix passionnée de mon coeur, je me levai d'un bond afin de la suivre discrètement pour vérifier si ma pensée s'averrait exacte. Impossible... C'étaient les mêmes cheveux et la même démarche féline et insolente... Ce ne pouvait pas ne pas être elle... Que Shilen me garde et me guide...

Comme elle tournait au coin d'une rue déserte, je me fis discrète autant que je le pus. Puis, quand elle fut hors de portée, je repartis à sa suite et là, je pus voir ce visage qui avait depuis longtemps hanté mes jours et illuminé mes nuits...
Inlandis... Nul doute, c'était bien elle... M'observant de son oeil de chat luisant à la lueur lunaire... Elle était belle comme la femme de mes souvenirs, gracieuse et à la fois dangereuse, comme la plus exquise des fleurs du Jardin de Shilen...
Toute occupée que j'étais à la contempler, je ne remarquais pas la présence de la sombre à ses côtés. C'est la voix d'Inlandis qui, de son ton duveteux, me tira de ma contemplation. Jamais cette voix ne se fit si douce à mon oreille de profane...

"Eh bien, voilà un visage qui, lors d'un temps passé, fut bien souvent auprès du mien. dit-elle en posant son oeil jaune triste et dur sur moi, me faisant imperceptiblement frissonner.
_ Inlandis... soufflai-je dans un soupir. Cela est-il vrai ou n'est-ce encore que fantasme ayant trouvé naissance en mon âme ? Si je pouvais y croire... Que Shilen me guide...
_ Toujours attachée à vos sinistres croyances, n'est-ce pas ma chère amie... ?" dit-elle soudain en posant sa froide main gantée sur mon visage brûlant, tandis qu'à mes tempes battait rageusement mon sang.
C'est ce contact qui me fit prendre conscience que ma rêverie avait pris fin et que je me voyais confrontée à la réalité... Et sa voix suave chargée de ce cynisme qui lui était si familier parvint de nouveau à mes oreilles.
"Shilen vous aurait-elle retiré votre don de parole ? Voilà qui est ennuyeux pour une prêtresse vouée à son nom...
_ Non, répondis-je non sa ns bégayer. Ma parole est bien toujours présente. Mais j'avoue que la surprise de vous retrouver après tant de longues années d'errance me contraint quelque peu à un mutisme auquel je n'étais pas habituée... Vous n'imaginez pas la joie qui étreint mon coeur...!"

Mais subitement, la voix de l'inconnue me parvint à son tour, comme de très loin, venant brutalement mettre un terme à cette explosion de sentiments divers qui venaient de faire irruption en mon âme effondrée.

"Hum, tu la connais ? dit l'étrangère à Inlandis.
_ Oui, répondit-elle, impassible et me fixant toujours. Alors que tu n'en étais qu'à tes balbutiements sur cette terre, cette demoiselle et moi combattions depuis longtemps côte à côte. Elle fut une amie sincère, et bien plus que cela...
_ En effet, bien plus que cela... murmurai-je en un imperceptible souffle.
_ Ah, je vois... grogna l'inconnue. Plus qu'une amie hein ?
_ Ah... dit Inlandis. Excuse-moi Hirildae... Laissez-moi vous présenter à la demoiselle qui se montre ici de mauvaise humeur. Hirildae ma chère, voici Alycia... L'une des trois guides de notre ordre.
_ Inlandis ! protesta cette étrangère, qui avait enfin un nom. Il y a des choses dont il ne faut pas parler. Et tu le sais bien non... ?
_ Laisse-moi donc faire... souffla Inlandis à Alycia, puis, se retournant vers moi, elle continua. Vous n'avez pas changé depuis le naufrage de notre bâtiment...
_ Et j'ai l'air bien portant pour quelqu'un qui fut laissé pour morte... dis-je en esquissant un sourire emplit de tristesse.
_ Tout notre équipage a été victime de ce terrible évènement. Vous n'etes pas la seule à avoir été laissée derrière ma chère...
_ Tiens donc ! En voila un tumulte d'agitation ! dit sourdement une voix glaciale et inconnue dans mon dos. Je peux savoir ce qui ce psse en ce lieu reculé qui d'habitude est si calme ?
_ Ewaalyne, viens par ici ! dit Inlandis en esquissant son habituel et énigmatique sourire, un éclat de malice brillant dans son oeil unique. Voici une jeune personne qu'il me serait agréable de vous présenter..."

Décidément, je dus me rendre à l'évidence que je n'étais pas au bout de mes surprises tant les choses avaient changé. Je me retournais alors vers la nouvelle venue et vis une autre elfe noire, qui m'adressa un regard interrogateur d'une froideur sans pareille. Dans ma tête fusèrent des dizaines de pensées incongrues et incohérentes au milieu desquelles s'éleva, comme une évidence, une question dont la réponse me serait importante. Ainsi songeai-je "Mais qui cela peut-il bien être ? Et quel est donc cet "ordre" dont Inlandis a négligeament parlé ?". Mais je fus bientôt tirée de mes pensées par la voix de cette femme qui me dévisageait des pieds à la tête comme si j'étais un insecte potentiellement dangereux.

"Eh bien, eh bien... dit-elle. Fais donc... Qui est-elle ? demanda Ewwalyne en dissimulant sa curiosité derrière une façade de condescendance.
_ Ewaa... l'interrompit Alycia. Inlandis lui a parlé de l'Ordre...
_ Voilà quelque chose que je trouve déplacé... murmura Ewaalyne en regardant ma douce Inlandis d'un air désapprobateur. Que je n'aie pas à le regretter...
_ Allez-vous donc me faire confiance ? grogna Inlandis, qui revint vers moi et entreprit de me présenter aux deux jeunes femmes. Ewaa, voici une très ancienne connaissance. Elle se nomme Hirildae, et nous avons durant des décénies servi ensemble sous les ordres de feu mon frère, Garrett.
_ Hum... Elle est donc l'une de tes amies ? dit Ewaalyne en s'approchant de moi d'un pas lent. Les amies d'Inlandis sont nos amies", ajouta t-elle en tendant une main glacée vers mon visage, me faisant étrangement tressaillir.

Puis elle détourna le regard, intiment à Inlandis de me parler plus en profondeur de cet Ordre qui était le leur. J'écoutais avec attention ce que ma douce et tendre me narrait, devienant d'ores et déjà que si je m'engageais, ce serait à la vie à la mort. Mais à vrai dire, tant qu'Inlandis était à mes côtés, rien n'aurait su me faire douter ou me donner la volonté d'abandonner. Alors, quand Ewaalyne elle-même me demanda si je voulais me joindre à cette jeune assemblée de femmes de combat, je répondis que cela serait un honneur et que je soummettrais avec joie mes services à leurs besoins... Mais intimement, je sais très bien que c'est pour Inlandis que je fais tout cela, et très franchement, je pense qu'elle aussi put le svoir rien qu'en lisant dans mes yeux cette soudaine lueur vivace s'agitant au fond de ma pupille noire. Je crois que cette lueur, il y avait bien longtemps qu'elle avait quitté mes yeux... Et ce jour là, lorsque j'ai rejoint l'Ordre aux côtés de ma sombre demoiselle, j'eus le sentiment que notre épopée passée renaissait sous un nouveau jour...

Acceptant alors la proposition d'Ewaalyne, celle ci, de sa froideur qui semblait alors habituelle, me demanda de lui donner ma main... Lentement, d'un geste précis et étudié, elle sortit de sa jaretière une dague de cérémonie utilisée dans les temples de Shilen que je ne connaissais alors que trop bien. Dans ma main nerveusement immobile, elle fit glisser la lame du couteau, faisant couler mon sang. Puis à son tour, la main elle s'entailla, avant de saisir ma main sanglante, dont la couleur écarlate se répendait déjà au sol par un lent goutte à goutte. Les gouttes de sang venaient s'écraser sur le sol, éclatant en une myriade de petites étoiles rouges, féeriques. Elle saisit donc ma main, et nos sang se mélèrent, symbole d'un nouveau lien, imperceptible et invisible aux yeux des mortels...

Je suis maintenant l'une des leurs, une Valkyrie membre de l'Ordre... Je suivrai Ewaalyne où elle me conduira, du moment qu'Inlandis se trouve à côté de moi, je pourrai tout affronter...

[ Ecrit par Faye ]

[Ewaalyne]

Chapitre 3, Inlandis, 4/8.

La nuit se posait dans un voile sombre et tenebreu sur la plaine.
L'oeil fixant droit du ciel les hommes et autres races s'agiter plus bas,
Eclairant leur frayeur de l'obscurité et les condamnant comme par paradoxe,
à la peur maléfique qui s'en émanait.

A l'orée de tout cela, Inlandis était assise sur la branche de son être feuillu,
Contemplant l'horizon se noircir au crepuscule,
Son oeil jeune percait l'obscurcissement comme pour lutter en vain.
Attendant, perdue dans ses pensées, Garrett son frère ... et Milla, qui n'était toujours pas revenue de sa mission
et avait été laissée pour morte derrière.

L'ancienne Drow ne se mouvait à present que pour quelques missions de mercenariat,
qu'une somptueuse Elfe de nuit lui confiait temps à autres, cela n'etant pourtant en rien avec les convictions
de son feu Maître, et de ses desseins d'épurer le monde. Mais elle devait à nouveau faire un deuil et y survivre pourtant.

Abandonnée à ses songes, son habituelle fiole de tafia à la main..
Elle fut brusquement happée par le monde réel, une voix feminine remettant le silence à sa place :
-"Ce n'est même plus drole de te chercher ..tu es toujours ici et ton oeil te trahit Inlandis"

Regardant alors plus bas, Inlandis apercu Alycia ..la dirigeante d'un ordre dit secret,
et l'investigatrice de bon nombres de missions de mercenariat, elle lui repondit alors
-"Je n'ai jamais eu la pretention de me cacher et de vivre en hermite ma chère ...
Que faites-vous ici ? encore une mesquinerie à me confier afin de tuer le temps ...
ou quelqu'un de plus en chair peut-être ?"

Alycia sourit, et d'un geste, sauta vivement de branches en branches avec agilité jusqu'a rejoindre son hôte en sa cîme
Puis d'un regard inquisiteur, reprit la parole :
"J'ai même trouvé mieu qu'un mission à proprement parler"

Inlandis, la coupant:
-" Mon propre meurtre pour quelques Adenas ?"

Alycia baissa la tête d'un soupir desesperé, puis reprit :
-" Tu ne me laisseras donc jamais finir ...
Personne n'a interet à verser pièces pour te voir tomber,
Enfin, revenons-en à la raison de ma venue.
J'ai rencontré une soeur de race ,
Elle se nomne Ewaalyne ...et m'a mélé par le sang pour rejoindre son ordre"

Puis, hesitante, repris son monologue:
-"Elle m'a leguée une place de choix de part mes sevices,
qui lui sont m'a t'elle dit, d'une grande utilité ...
Et (*hésitant alors*) j'aurai besoin de ta sagesse et de ton savoir
Afin de reprendre ton rôle de Redemptrice
Afin de régir à mes côtés en cet Ordre de personnes sans fois ni lois"

Inlandis, prit une longue grgée de tafia avant de prendre alors la parole:
-" Hihi ..l'idée me semble interressante, cependant,
Je ne vois pas comment lier mon sang à celui de cette ...Ewaalyne..
Dois-je te rappeler que le temps a eu raison de cette liqueur de vie coulant en mes veines?"

Alycia reprit alors d'un murmure:
-"Je te rappel que nos deux Âmes sont liées, je ne vois pas en quoi elle aurait besoin,
d'une plus grande preuve de loyauté ..ses deux "bras droits" si je puis me permettre ma chère,
sont assemblées en une unique voie"

Inlandis laissa un long silence s'imposer comme pour accuser sa decision, puis intervint:
-"Bien si cela me permet de poursuivre mes objectifs ...et ...que je n'ai nul comptes à rendre
Cela sera parfait ..."

[ Ecrit par Inlandis ]

[Ewaalyne]

Chapitre 3, Inuu, 5/8.

Inuu s'étira délicieusement sur les marches de l'église de Giran. Le soir tombait et la place était en effervescence, elle se complaisait à admirer les différents êtres qui évoluaient devant elle, ignorants de son passé.

Un groupe d'elfes noires au loin attira son attention, celle qui semblait à leur tête affichait une assurance et un charisme qui plut immédiatement à la jeune Elfette. Elle parlait peu mais sa démarche suffisait à prouver son statut de dominante. Sans aucun doute, elle était puissante. "Elle pourrait m'être utile" songea Inuu, un léger sourire en coin, en s'approchant du groupe.

Elle les suivit en ayant soin de rester quelques pas en arrière. Aucune des elfes noires ne la vit s'abriter derrière un arbre et épier leur conversation. Elles parlaient de choses dont Inuu n'avait jamais entendu parler, elle n'avait jamais fait un pas hors du clan maternel et elle découvrait à présent un tout autre monde. Un frisson d'excitation la parcourut, son épée lui glissa des doigts et retentit contre le sol dallé.

"-Qui nous épie?"lança celle qui apparaissait comme la chef.
Inuu se redressa, serrant à nouveau son épée dans son poing.
"-Que voulez-vous? Pourquoi nous épiez-vous?
-Laisse Ewaalyne, lança une autre elfe noire. Ce n'est qu'une elfette, elle ne mérite pas d'attention.
-Elle écoutait ce que nous disions, Alycia..."
Inuu éclata de rire et fit une révérence à celle nommée Ewaalyne.
"-Je prêtais grande attention à votre conversation, elle me semblait passionante, je vous admire."

Ewaalyne leva un sourcil étonné.
"- Vous avez un léger problème, ma chère...
-En effet, je suis folle" lança Inuu dans un large sourire.

La tension montait peu à peu. Inuu, consciente de les déranger, n'y prenais que plus de plaisir.
"-Je vous demandrais de partir à présent, nous avons à parler.
-Non."
Elle s'assit en signe d'entêtement.
"-Vous êtes inconsciente..."

Ewaalyne poussa Inuu qui tomba au sol.
"-En une seconde, je vous réduirais en poussière.
- Et bien, fais voir...
-A quoi joue-t-elle?"Se demanda la nommée Alycia à haute voix.

Inuu chargea et attaqua Ewaalyne. Calmement, l'elfe noire sortit un arc et y plaça une flèche, indifférente aux efforts de l'elfe blonde. La flèche n'eut pas le temps de siffler qu'elle se ficha dans la poitrine d'Inuu. Celle-ci s'effondra au sol en respirant difficilement.

"-Stupide..."
Elle se pencha et se saisit de l'épée gisant au sol.
"-Je prends ça..."Puis elle se tourna vers son groupe.
"-Ranimez la! Je peux en avoir besoin."
Elles la regardèrent, étonnées, mais Alycia s'executa. Bientôt Inuu se releva pour aussitôt frapper Ewaalyne de ses poings nus. L'elfe noire la jeta à nouveau au sol.
"-Je garde cette épée.
-Tu ne sauras jamais t'en servir! hurla Inuu. Rends la moi! Elle est dangereuse!
-Ecoutez-moi maintenant, elfette stupide. Je pourrais aussi bien vous tuer, mais vous m'amusez. Restez docile et vous garderez votre pauvre vie."
Elle leva le bras.
"-Quand à cette épée, elle est à moi à présent, soyez gentille et peut-être un jour vous la rendrai-je."

Elle s'accroupit face à l'elfe et lui tira violemment les cheveux.
"-Bienvenue chez les Valkyries. Vous êtes à présent à notre service en tant qu'esclave.

[ Ecrit par ohainie. ]

[Ewaalyne]

Chapitre 3, Ymir, 6/8.

« Moi, elle m’a parut bizarre tout d’suite, la grande Sombre avec sa tenue de noble. Elle regardait mon petit commerce ; d’un œil distrait, voir in-intéressé. J’me demandais c’qu’elle voulait, à regarder tout minutieusement comme cela ; puis à porter des fois ses petits yeux bleus sur moi. C’était clair pour moi : elle n’était pas nette.

Elle a commencé soudainement à m’parler. Me demander d’où j’venais, c’que je faisais ici toute seule. J’l’envoyais balader, mais elle répondait d’une façon que j’étais brisée dans mon élan. Ouah, quel répondant… Elle commença à m’plaire alors, elle semblait aussi désagréable et peste que moi.

Mais en fait, en dessous de cela, se cachait un grand cœur, comme moi…
Non, j’déconne.

Bon bref ; on en est venu à parler d’elle et d’une Communauté qu’elle formait. J’l’écoutais sans l’écouter ; ca m’saoule un peu les trucs d’adulte. Et là… Elle a parlé d’argent, de fortune, et de vol. Ah bah tout de suite, elle avait trouvé les bons mots pour m’charmer celle la ! Mon boulot ? Ca consisterait juste à fournir mes talents à mes futures potes, puis m’ramasser un masse de tunes.

Eh, la classe nan ?

Alors moi j’ai signé. Enfin, j’ai accepté. Elle commençait à m’parler de procédures, ou j’sais pas quoi… J’l’écoutais pas hein. J’crotte les procédures d’ailleurs. Puis bon, elle m’a entaillé la main avec une dague. Ca a fait vachement mal ! Et elle a fait pareil pour elle sauf qu’elle semblait rien ressentir. Donc j’ai fais pareil, j’faisais la forte mais j’avais envie d’pleurer. On a uni notre sang avec nos paumes. C’était un peu dégoûtant mais j’pensais à toute la fortune derrière ca, donc j’disais rien.

Puis finalement, j’suis devenue une Valkyrie.
Eh ouais, j’ai la classe. Hein ? »

- « Ymir, ferme-la un peu… » répondit Urda sur le chemin, exténuée.
- « Eh oh, j’te crotte hein. »

[ Ecrit par moi-même. ]

[Ewaalyne]

Chapitre 3, Viben, 7/8.

( A venir bientôt )

[Ewaalyne]

Chapitre 3, Urda, 8/8.

( A venir bientôt )

[Ewaalyne]

Chapitre 4.

Ewaalyne, assise sur le devant du bateau la menant à Rune, contemplait les vagues lentement s’écraser sur la coque. Les reflets maritimes lui rejetaient son visage, les cheveux volant au gré des rafales, et son air si impassible. Elle se regardait, au-delà de la beauté des vagues, et méditait. De nombreuses questions parsemaient son esprit, en créant d’autres, et encore d’autres. Ses pensées ne cessaient de s’amplifier, ne trouvant que des réponses dans d’autres questions. Tout cela la menait à rien, et elle le savait fort bien.

- « Ewaalyne ! »

La jeune Sombre cligna alors des yeux, sortant de sa torpeur, et reporta son regard sur les vagues, dissipant son reflet dans les clapotis de celles-ci. Elle porta la main dans ses cheveux, et les rabattit sur son épaule droite en les maintenant de ses doigts fins. Une extrême féminité se dégageait de tous ses mouvements, même anodins.

- « Oui, Alycia ? » répondit-elle d’une voix monocorde.

Sa tendre amie arriva alors à sa hauteur et posa sa main sur son épaule. Elle était belle. Très belle. Ewaalyne se plaisait à la contempler en silence souvent, trouvant que ses petits rictus et énervements provoquaient toute sa beauté. Alycia était une femme forte, mais Ô combien admirable.

- « Les filles se demandent quand est-ce que nous arriverons. » dit alors dans un murmure la Sombre au visage si strict.

Ewaalyne se releva alors non sans peine, ses membres étant endoloris par le bois rugueux du pont. Elle relâcha sa main de ses cheveux, laissant ceux-ci flotter autour de son visage. Son regard se posa sur l’arrière du bateau, où des jeunes filles attendaient patiemment.

L’une d’elle, nommée Inlandis, jouait avec sa dague en la faisant tournoyer autour de ses fins doigts, avec un maniement déconcertant. Sa beauté était au niveau de sa dangerosité. Sa dextérité aux armes blanches et sa sagesse d’esprit étaient étonnant. Et c’est ce qui plaisait à Ewaalyne.

Une autre jeune femme, à côté d’Inlandis, dévorait celle-ci des yeux. Hirildae. Douce, et à la fois si résistante. C’était une prêtresse de Shilen, au passé emmêlé à celui de sa comparse. Une histoire mystérieuse les liait, mais personne n’en connaissait le contenu. Ses dons pour la magie curative étaient remarquables. Elle était capable, rien qu’avec cela, de faire s’agenouiller les monstres tels que les hommes, tout en assurant une sécurité à ses amies sans failles.

Deux autres personnes conversaient plus loin. Urda, et Inuu. Deux jeunes Elfes à la gentillesse à l’égale de leur bravoure. La première était perdue en ce monde, animée par une vengeance. Elle fit de cela une force. Une grande force. Prête à affronter milles et unes choses qui oseraient s’interposer sur la voie de la vérité. Inuu, elle, n’était encore qu’une médiocre combattante mais possédant ce petit « truc » qui avait attiré l’attention d’Ewaalyne. Elle ne savait pour quelle raison, et les autres filles aussi d’ailleurs. Cette jeune Elfe avait tenté d’attaquer Ewaalyne lors d’une altercation. Elle finit au sol sous une simple flèche. Elle en avait donc fait une esclave. En attendant de savoir « pourquoi cette jeune femme l’attirait », et ainsi la garder sous la main. Au cas où.

Au loin, s’amusant avec le mât, se trouvait Viben. Epéïste aux talents confirmés, elle s’entraînait encore, comme à son habitude, à pourfendre le vent pour améliorer sa force d’attaque. Les jeunes femmes l’avaient rencontré au hasard, au détour d’une rue. Et tout de suite, elle leur plut. Par son insouciance, sa force et son courage. Choses indispensables en ce bien triste monde.

Ymir, la jeune petite Naine, s’amusait à fouiller le bateau pour trouver de quoi voler. Véritable petite peste accumulant gaffe sur gaffe, elle amusait toute la joyeuse troupe par son aspect de rebelle et à la fois si pathétique. Elle plaisait. Et même si elle ne l’avouait pas… Elles les aimaient bien aussi. Du moins, assez pour rester auprès d’elles.

- « Nous arrivons bientôt ». dit Ewaalyne en s’adressant à toutes d’une voix supérieure au sifflement du vent.

Les jeunes femmes la regardèrent, et répondirent par un petit sourire, voyant les hauteurs de Rune apparaître au loin. Elles se levèrent alors, visiblement excitées. Ymir s’entreprit à embêter les deux jeunes Elfes, alors qu’Hirildae et Inlandis regardaient la scène, amusées. Viben, déconcentrée par ce vacarme dans son entraînement, poursuivit alors la Naine avec ses épées qui, elle-même, courrait après Inuu et Urda avec sa hache.
Alycia se mit à la hauteur d’Ewaalyne, et lui murmura à l’oreille, avec un sourire :

- « Tu peux être fière de toi. »

La jeune Sombre regardait la scène devant elle, et ne put retenir un petit rire face au comique de la situation. Finalement, elle répondit, avec son petit sourire si rare en coin :

- « Je trouve aussi. »

[Ewaalyne]

Chapitre 5.

L’Ordre des Valkyries s’agrandissait de jour en jour. De nouveaux membres venaient en continuité, et entraient dans le sein de cette Communauté qui devenait de plus en plus conséquente. Mais cela entraînait aussi des regards indiscrets. Trop indiscrets. Beaucoup de personnes « pensaient » ou « supposaient » quelque chose d’étrange en les terres d’Aden, suite aux divers échos d’actions menées par des femmes.
Les jeunes filles tentaient de cacher cela à la perfection, évitant de se faire remarquer du reste du monde. Et ce manège marcha.
Mais pas assez longtemps.

Il y eut d’abord des altercations avec divers membres de la Communauté Amtaks. Ceux-ci virent s’écrouler un de leur ami, Darganok, des mains d’Ewaalyne, en pleine rue de Giran. Une menace qu’il avait proliféré d’antan lui coûta une torture sans égale perpétrée par Alycia. Car, malgré leurs responsabilités à présent, la fierté d’Ewaalyne prit part sur la raison. Elle ne pouvait rester sur un échec, une humiliation telle qu’elle l’avait subit. Alors elle se vengea, aussi cruellement qu’il soit.
Et cela leur valu un bannissement des terres de Goddard plusieurs lunes.

S’en suivit du Sanctuaire Rouge, avec qui plusieurs membres eût des altercations. Sûrement trop. Et cela, après un acte mal-venu, leur valu une défaite sans précédent. Un combat. Plusieurs personnes. Plusieurs corps étendu au sol. Ewaalyne était la seule à tenir encore debout, le corps meurtri, face à un Artas affaibli. Elle allait perdre, elle le savait. Les flèches et coups d’épées fusèrent de part et d’autres, dans un déluge de violence sous les yeux de spectateurs choqués. Un combat long, où le jeune Chevalier était en position de force. La fin d’Ewaalyne ne faisait aucun doute quand, soudainement, des fréquentations qu’elle connaissait de la Communauté Amtaks s’interposèrent et firent plier genou à terre à Artas, qui s’avoua vaincu. L’Ordre des Valkyries venaient de gagner une bataille, mais ce fut non sans aide et difficulté. Les adversaires étaient encore trop rudes pour cette petite Communauté de femmes. Elles le savaient. Trop bien.
Elles tentèrent alors de capturer un de leur homme, après une nouvelle bataille dans le Monastère du Silence contre Artas qui, seul, perdu sans appel. Elles exigèrent des excuses contre le relâchement de leur ami. Ils acceptèrent. Après une rencontre sur la place de Giran, où les deux clans se rencontrèrent, des excuses furent dites des deux partis. Non sans accrochages et provocations. Messire Tynian et Dame Ewaalyne eurent alors une rencontre seul à seul, pour discuter de tout cela, et des événements passés. Ils en conclurent un respect mutuel entre les deux Communautés et des excuses sincères.
Cela se termina par une poignée de mains amicale.

Vient alors la disparition de Viben, membre active de l’Ordre des Valkyries. Alycia, de ses sources sûres et de ses divers espions, réussit à indiquer l’emplacement de la jeune femme. Une petite maison aux abords de Giran. Les membres de l’Ordre et leurs fréquentations Amtaks s’empressèrent alors d’y aller. Mais ce fut trop tard. Ils retrouvèrent Viben torturée et en état de choc sous un abri à bois. Ses agresseurs n’étaient plus là, étant donné les diverses traces au sol de pas. Ewaalyne fut alors hors d’elle d’un tel affront. Les ravisseurs avaient tenté d’obtenir des informations sur l’Ordre des Valkyries, encore secret, en torturant la jeune Viben. Ils savaient que la dirigeante était Ewaalyne, et que Alycia en faisait partit. Mais ils ne surent rien d’autres, étant donné le mutisme et la force d’esprit de la capturée. Au cours de diverses recherches, les jeunes femmes apprirent que cet acte fut perpétré par un certain « Ordre d’Ambre ». Elles connaissaient un des ravisseurs. Kane. Alycia refusa de s’occuper de cet homme, étant donné les liens étranges et flous que ceux-ci possédaient. Ewaalyne se chargea alors de lui et partit à sa recherche, avant de le retrouver à Schuttgart. De là un combat à l’épée eut lieu sous la tempête de neige, laissant leurs lames s’entrechoquées dans une violence inouïe. Son adversaire était de taille, et le combat semblait reposé sur l’épuisement de l’autre. La jeune Sombre réussit alors à le blesser à la joue d’un coup d’épée parfaitement placé, alors qui celui-ci lui entailla la nuque de la pointe de sa lame. Le combat se finit par l’intervention des gardes innopinés, laissant comme seul résultat de cette altercation une cicatrice pour chacun.
Mais au-delà de ça, l’Ordre des Valkyries comprit que leur sécurité ne tenait plus qu’à un fil.

L’Ordre était fragile. Encore trop fragile.

[ hRP ] Ce Chapitre est pour tenir au courant des diverses relations avec les autres Communautés à cette époque ci. [ /hRP ]

[Ewaalyne]

Chapitre 6, préface, 1/2.

Une agitation bruyante régnait au cœur de Giran, laissant la place noire de monde. C’était le jour du « Grand Marché », où toutes les Naines entreposaient et vendaient leurs artisanats à des prix plus ou moins raisonnables. Cela valait, à ce jour de l’année, une cohue conséquente sur la Place, où tous les gens brayaient pour vendre ou acheter leurs produits.

Ewaalyne regardait Ymir slalomer entre les personnes par sa petite taille, et décrocher leurs bourses de leurs pantalons ou robes d’un mouvement habile, et d’une discrétion remarquable. La jeune Sombre soupira, pensant qu’elle allait s’attirer encore des ennuis, mais elle fut lasse de la gronder une nouvelle fois.
Soudainement, un bruit de pas affolé retentit sur les pavés derrière elle. Ewaalyne se retourna alors pour voir un messager fort mal vêtu aller à sa rencontre, une missive à la main.

- « Vous êtes bien Dame Ewaalyne ? » balbutia-il, essoufflé.
- « On m’appelle comme cela, oui. »

Sans attendre de réponse, elle arracha le parchemin des mains de l’homme et lança quelques pièces au sol. Celui-ci s’empressa de les ramasser et de les mettre dans sa bourse, avant de s’asseoir à côté d’elle pour reprendre son souffle. Ewaalyne, qui entreprenait l’ouverture de la lettre, posa son regard froid sur l’homme qui, après un gloussement, comprit qu’il ne devait point rester ici. Il partit alors à vive allure, courrant comme un possédé.

La jeune femme soupira et ouvrit finalement d’un coup sec le parchemin, brisant le sceau en deux.

Chère Dame Ewaalyne,

Je vous envoie cette missive pour vous demander un service qui est, j’ose le croire, dans vos capacités.

J’ai depuis déjà quelques lunes des conflits avec un certains Elfe nommé Mephisto, habitant dans les contrées du Village Elfique. Pour des raisons fort personnelles, dont je suis la victime, qui plus est.

Je vous demanderai donc, si vous l’acceptez, de tuer cet être. Il est faible, je pourrai le faire de même, mais mon statut hiérarchique m’en empêche. La récompense sera fort aisée, et vous attendra au village de Gludio à la prochaine lune.

Avec mes sentiments distingués,

X.

Ewaalyne resta alors un long moment devant la missive. Quelque chose la dérangeait. Ce n’était point la première fois qu’elle ressentait cela. A chaque mission, un sentiment étrange s’emparait d’elle. Elle ne savait ni pour quoi, ni comment. Mais elle savait du moins que quelque chose n’était pas claire.
Elle se mit alors à sortir ses autres missives de missions de son grimoire, et les compara entre elles, à l’abri des regards. Elle observa chaque mot, chaque lettre, chaque formulation. Les secondes passèrent, puis les minutes.
L’évidence lui sauta alors aux yeux.

Elle referma ses doigts sur le parchemin dans sa colère, l’écrasant dans un bruissement ; et se releva hâtivement. Immédiatement, elle alla retrouver Inlandis et Alycia ; les deux autres membres du Haut-Conseil, et leur demanda de la suivre. Ce qu’elles firent, assez déboussolées. Les trois Sombres se rendirent alors dans une petite place reculée de la ville, où elles avaient l’habitude de discuter entre-elles. Ewaalyne leur tourna le dos, alors que ses deux amies se regardèrent, perdues.

- « Qu’est-ce qui se passe, Ewaalyne ? » dit alors Alycia, en brisant le silence.

La jeune Sombre se retourna, et leur tendit la missive chiffonnée du bout du bras.

- « Ca. » répondit-elle sèchement.

Alycia prit alors le parchemin entre ses doigts et le déplia, pour en faire sa lecture avec Inlandis à ses côtés. Une fois la missive parcourue, elles regardèrent Ewaalyne avec un regard tout aussi perdu.

- « Et ? »
- « Toutes les missions que je reçois depuis déjà plusieurs lunes viennent toutes d’une même et unique personne. »

Un silence pesant s’installa. Les trois jeunes Sombres se regardèrent, impassibles. Ewaalyne reprit alors la parole.

- « A chaque fois, la personne signe d’une façon différente, et a une apparence non semblable. Mais j’ai la certitude et le sentiment fort que quelque chose se trame là-dessous, et que cela est manigancé par un inconnu. »
- « En êtes-vous certaine ? » demanda Inlandis, en reprenant la lecture de la mission.
- « Certaine. Je ne sais pour quelle raison. Cela peut très bien être pour me manipuler ou… pour manipuler l’Ordre au complet. »

Les deux Sombres regardèrent leur chef d’un regard paniqué, ne prêtant plus attention à la missive. Celle-ci ne laissa apparaître aucune émotion sur son visage strict, et continua.

- « Nous allons donc faire cette mission, mais nous ne tuerons point cet Elfe. Nous ferrons comme si nous l’avions fais, en inventant une mise en scène. De là, j’irai à la rencontre de « ce client » et lui posera mes questions. Si il se montre réticent, voir agressif, vous interviendrez. »

Alycia et Inlandis approuvèrent d’un geste de la tête. Elles allèrent alors de ce pas prévenir les autres membres, alors qu’Ewaalyne resta immobile, pensive.
« A quoi cela rime-t-il ? »

[Ewaalyne]

Chapitre 6, 2/2.

- « Nous approchons. »

Ewaalyne montra alors du doigt l’Arbre Mère pourfendre le ciel au loin, avec à ses racines l’ombre d’habitations.
Les autres membres soupirèrent alors, exténuées après une si longue marche. Depuis déjà quelques heures, elles marchaient sur les terres d’Aden pour se rendre au Village Elfique, là où leur mission étrange les attendait. L’angoisse se lisait sur plusieurs visages. Aucunes ne savaient ce qui les attendraient plus loin, et ce qui allait donc se passer.
La Muse Valkyrie ouvrait le pas, avec à ses côtés Inlandis et Alycia. Elles restèrent fortes et impassibles, devant montrer l’exemple et ne laisser transparaître leur angoisse aux autres filles. Elles aussi ne savaient point ce qui se passait, mais au-delà de la peur de l’inconnu, elles s’inquiétaient pour la sécurité de l’Ordre.
Si une personne les manipulait toutes, qui sait de quel ressort la communauté subira les conséquences.

- « Urda, à toi. »

La jeune Elfe acquiesça alors d’un geste hésitant, et fonça en direction du village, arc en main, avec une rapidité remarquable, digne de sa race. Les autres membres la suivirent alors du regard et l’observèrent entrer dans les rues au loin. Elles attendirent, dans un silence pesant. Urda était envoyée en éclaireuse pour savoir si un quelconque danger ou ennemi les attendait, profitant de sa rapidité et de sa race pour ne point être remarquée.
Soudainement, un sifflement aigu pourfendit le silence et une flèche s’abattit devant les pieds d’Ewaalyne. Celle-ci la retira du sol et contempla la flèche qui était blanche comme neige.

- « Il n’y a aucun danger, allons-y. » dit-elle, en ouvrant à nouveau le pas.

Les filles se remirent alors en marche, et arrivèrent au bout de quelques minutes à l’entrée du village où les attendait Urda. Celle-ci rejoignit les rangs avec ses camarades, et suivit les trois jeunes Sombres.
Soudainement, Ewaalyne s’arrêta et leur demanda de rester ici, ce qu’elles firent sans réticence. La peur s’était atténuée par le danger inexistant apparent, même toutes ressentaient un sentiment étrange. Et inexplicable.
La Muse parlait avec un Elfe calmement. Celui-ci semblait angoissé qu’une Sombre se trouve en ces lieux, mais lui répondait tout de même, avec un sourire figé sur le visage. Il lui indiqua la place plus loin, et s’inclina respectueusement.
Ewaalyne revenue sur ses pas et alla à l’encontre des autres filles.

- « Mephisto se trouve sur la place. Viben pouvez-vous vous en charger ? »

La jeune Sombre acquiesça et se précipita à vive allure sur la place, disparaissant dans les ombres de l’Arbre Mère. Les jeunes femmes attendirent en silence, alors qu’Ewaalyne s’alluma une feuille d’orc ; comme à sa grande habitude.
Les bruits de pas brisèrent le silence, par sa cadence soutenue. Viben apparut alors au détour d’une maison, et s’approcha d’Ewaalyne en inclinant légèrement la tête.

- « Je l’ai ligoté et déposé dans une petite grange abandonnée le temps que nous finissions, comme demandé. » dit-elle, essoufflée.
- « Parfait. »

Ewaalyne prit alors sa dague et se mit à trancher lentement la paume de sa main, laissant le sang ruisseler entre ses doigts fins. Puis, elle prit un mouchoir en soie de sa poche et humecta le tissu de l’hémoglobine, lui laissant prendre une couleur rougeâtre.
Les autres filles la regardèrent faire, sans réellement comprendre, mais ne dirent rien. Elles se regardèrent toutes alors, attendant la suite des événements.

- « Bien… Allons donc à présent à Gludio, pour enfin avoir nos réponses. »

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Les jeunes femmes, cette fois ci, utilisèrent les dons de la Passeuse pour se rendre au village de Gludio, la marche étant trop longue après celle déjà réalisée. Tour à tour, elles bénéficièrent des dons magiques de la grande prêtresse, les faisant disparaître dans une poussière étoilée, laissant à leur précédente place une absence.
Elles s’attendirent toutes à la destination, angoissées et perplexes. Ce sentiment inexplicable qu’elles ressentaient se faisait de plus en plus fort, et dérangeant. Le malaise se lisait sur tous les visages.

- « Attendez ici mon appel… Je m’occupe du reste. » dit alors Ewaalyne en sortant la missive qu’on lui avait fait parvenir pour cette mission.

Elles acquiescèrent. Cependant, Alycia semblait très mal à l’aise, et cherchait vainement des excuses pour l’accompagner. Mais elle n’eut le temps de trouver quelque chose de concret qu’Ewaalyne avait déjà disparue sur la place, laissant le groupe dans un silence pesant.

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La place était silence à cette heure reculée de la nuit. Aucune personne la parcourait, et aucuns chats s’y aventuraient. Tout était calme. Trop calme. Ewaalyne s’avança alors de quelques pas, sur ses gardes, laissant ses talons percutés les pavés dans des petits claquements réguliers.
Soudainement, elle sentit une présence sur sa droite. Elle se retourne hâtivement, pour faire face à un chevalier lugubre, à l’apparence anodine. Ne sachant si c’était la bonne personne, Ewaalyne fit comme pour toutes les autres missions précédentes : elle tendit le parchemin face à elle, sans un mot. L’homme acquiesça, et s’approcha.

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- « La mission a-t-elle été un succès ? » demanda-il d’une voix grave, brisant le silence.
- « En effet ».

Elle sortit le mouchoir ensanglanté de sa poche, provoquant le sourire de l’homme.

- « C’est parfait. » reprit-il.
- « Pas exactement… »

Il la regarda alors, en haussant un sourcil. La Sombre prit alors son épée et la pointa sous son cou, avec un regard noir et un air strict.

- « Maintenant, vous allez me dire qui vous êtes, et ce que vous voulez. » siffla-elle entre ses dents, énervée, tout en plissant les yeux.

L’étrange inconnu resta un long moment impassible, avant de laisser apparaître un large sourire angoissant. La jeune femme ne tressaillait point, gardant fixer sa lame pointée sur sa gorge, tout en continuant de le fixer.

- « Vous comprenez enfin. » reprit-il, le sourire figé aux lèvres.

Ewaalyne siffla alors, laissant apparaître ses camardes sortir des ruelles, armes sorties, et pointées dans la direction de l’homme. Elles le regardèrent toutes, visiblement énervées et angoissées ; mais surtout déterminées.

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- « Pourquoi m’avoir donné toutes ces missions inutiles ? » s’écria Ewaalyne, impatiente.
- « Pour que vous rencontriez toutes ces jeunes filles, pardi… » répondit-il, calmement.

Les jeunes femmes restèrent statiques. A quoi jouait-il ? Qu’est-ce que cela signifiait ? Toutes ces questions prirent possession de leurs pensées, les déroutant.

- « Cessez vos pitreries, vous n’êtes point en position de force, très cher. »
- « Et pourtant, je suis sincère… »

A ses mots, un léger voile entoura l’homme souriant, à la grande surprise des Valkyries. Un puissant éclat jailli alors de lui, les aveuglant. Elles ouvrirent à nouveau leurs yeux meurtris, pour faire face à présent à un homme étrange encapuchonné et à l’aura mystique. Toutes gloussèrent, serrant plus fortement la garde de leurs armes, apeurées.

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- « Qui… Qui êtes-vous ? » demanda alors Alycia, d’une voix se voulant sûre.
- « Je suis tout, et n’importe quoi à la fois. » répondit l’étrange créature, d’une voix d’outre-tombe.
- « Vos tours de passe-passe ne vous sauveront point. Répondez-nous ! » hurla Ewaalyne.

Viben et Inlandis, fidèles à elles-mêmes, restèrent fortes en serrant leurs gardes, prêtes à attaquer à n’importe quel moment. Urda, elle, semblait plus apeurée que les autres, reculant de quelques pas ; alors qu’Hirildae tomba en transe sous la puissante aura se dégageant de « l’homme ».

- « Je vous ai envoyé rencontrer ses filles car vous avez un destin… commun et lié. » reprit la créature, laissant apparaître un visage sous la capuche, aux dents noircies ou inexistantes. « Chacune de vous possède une force ou un pouvoir indispensable à votre destin… »

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Il mentionna alors les vices d’Alycia qui en fait l’extrapolation du mal absolu. Et il en fit la comparaison à Inlandis qui, au contraire, de sa sagesse d’esprit pesait le bien. A elles deux, elles formaient un équilibre certain voué à être complémentaire. Puis, il exprima le courage et la bravoure de la jeune Elfe Urda, et l’insouciance et la fraternité de la belle Viben. Il parla enfin de la folie douce d’Hirildae qui était fondamental pour la suite, suivit de l’épée d’Inuu, artefact indispensable au bon fonctionnement de leur destin ; et finit par parler d’Ewaalyne comme « réceptacle », et de son don à diriger.
Les Valkyries restèrent sans voix, songeuses et déboussolées, quand Ewaalyne eut un excès de rage.

- « Arrêtez de mentir tout de suite, et dites-nous la vérité ! » hurla-elle, en appuyant la pointe de sa lame sur sa gorge.
- « Ewaalyne, arrêtes… Cet homme a dit vrai sur nous toutes. » répondit Alycia, en faisant baisser l’arme de la Sombre.

L’étrange créature sourit alors, et s’approcha lentement d’Ewaalyne. Celle-ci recula alors de quelques pas, sur la défensive alors qu’il continuait d’approcher. La panique s’emparait de toutes : Urda tentait de calmer Hirildae qui semblait possédée, alors qu’Inlandis, Alycia et Viben restèrent statiques, comme pétrifiées.

- « Tel est votre destin… » murmura-il, en tendant sa main vers Ewaalyne.

Une étrange aura s’en dégagea, laissant la besace de la Sombre trembler frénétiquement. Elle n’eut le temps de comprendre que son grimoire déchira le tissu dans un craquement sec et vola dans les airs, sous le maniement magique de la créature. La couverture changea alors peu à peu, prenant des reliures dorées aux dessins étranges, alors que les pages tournoyaient sous une bourrasque, dissipant peu à peu l’encre siégeant dessus et les rendre vierges.
Il s’écrasa finalement au sol, dans un claquement brut sur les pavés.

Les jeunes filles regardèrent la scène sans réagir, semblant comme choquées depuis l’apparition de cette « chose » se tenant au centre d’elles.

- « A vous à présent d’accomplir votre destinée… »

L’aura l’entourant s’exalta, provoquant un malaise de toutes les jeunes filles qui, malgré leur volonté, s’écrasèrent au sol sous une puissance invisible.

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Elles tentèrent de se mouvoir, en vain ; ne pouvant que contempler l’aura grandissante autour de la créature qui se faisait de plus en plus angoissante et pesante. Ewaalyne, dans une ultime tentative, leva son épée en l’air pour l’abattre sur celle-ci ; mais la puissance magique était elle que la lame semblait s’heurter à un mur. Le sol se mit alors à trembler, alors qu’une explosion de lumière envahit la place dans un craquement sourd et retentissant, craquelant les pavés à de nombreux endroits.

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La créature disparut alors, laissant la lame d’Ewaalyne s’écraser au sol sous la disparition de l’aura magique. Toutes restèrent sans voix, se regardant avec des yeux paniqués, les membres tremblants. Aucune ne comprenait ce qu’il se passait, et de quel ressort cela provenait. Elles attendaient qu’une ou l’autre se manifeste pour répondre à toutes ses questions, mais personne ne le fit.

Les Valkyries restèrent alors ainsi au sol, en silence ; ignorant qu’une prophétie les attendait...

[ hRP ] C'est à partir d'ici que la vraie histoire de l'Ordre des Valkyries va commencer. Je m'excuse pour la médiocrité de ce chapitre, mais celui-ci étant fait purement en RP et n'ayant plus les dialogues, ma mémoire a tenté de faire cela du mieux qu'elle pouvait. Le grimoire est à présent devenu un livre de « sortilèges » pour cette prophétie, où chaque page est une énigme pour chaque membre. Nous remercions Morathi pour sa participation à cet evenement. [ /hRP ]