[BG] Echtelion

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Echtelion
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[BG] Echtelion

Message par Echtelion » dim. 17 juin 2007 à 20h52

*Ce texte est un ouvrage de quelques feuillets dont Echtelion ne se sépare jamais, il le transporte partout où il va et il ne devra être lu qu’à sa mort*

Mémoires d’un grand criminel,
racheté par Luperca et sauvé par sa grâce

Je naquis en l’an de grâce… Sous le règne de … Roi d’Aden et Prince de tout le monde connu. Je suis le fils du Baron d’Eidoral, qui était alors un château dont la gloire n’avait de semblable et dont la beauté n’était surpassée que par celle d’Aden. C’est en ce lieu que je fus élevé, mon père le baron me donnant les meilleurs pédagogues qui existaient alors et n’hésitant pas à me combler de présents comme j’étais son seul fils. A être ainsi gâté, je devins orgueilleux et, bien que je ne veuille en aucun cas blâmer mon père, ce fut l’un des éléments qui conduisirent à ma chute. J’étais de prime abord destiné aux métiers des armes mais à l’âge de 15 ans on découvrit que je possédais des pouvoirs magiques. Mon père, guidé (devrais-je dire aujourd’hui aveuglé ?) par son amour pour moi m’envoya alors à la tour d’Ivoire. Là j’appris bien des choses, étudiant les propriétés magiques des plantes, l’alchimie, mais surtout l’emploi et la maîtrise de la magie.

C’est ici que s’arrête mon récit de bonheur et d’insouciance. Car pour bien maîtriser la magie nos instructeurs avaient coutume de nous enseigner quelques sorts mineurs de magie noire. Ces sorts suscitant une forte tentation, ils testaient ainsi notre volonté car seuls les plus forts d’entre nous pouvaient prétendre à étudier la magie plus profondément et un jour devenir sorcier, voir, consécration suprême, archimage. Mais pour mon malheur, ma volonté n’était pas encore assez forte et je fus corrompu par les arcanes du chaos. Sentir la vie d’un être fuir son corps pour renforcer le mien était alors pour moi une sensation merveilleuse. Ma soif de connaissance et mon penchant pour les arts sombres furent les derniers facteurs qui précipitèrent ma chute.

Une nuit sans lune je m’enfuis de la tour d’Ivoire et je vagabondais longtemps par les chemins et les routes. J’avais ouï une rumeur à la tour d’Ivoire selon laquelle un vieil homme, caché dans un bois, était complètement corrompu par la magie noire et qu’il communiquait avec les esprits des défunts. Ses pouvoirs étaient même si grand qu’il pouvait invoquer les morts dans le dessein de le servir. C’était cet homme que je cherchais et que par un soir d’orage je trouvais enfin dans une cabane, à coté d’un cimetière, cachée au fond d’une forêt noire comme la nuit et enfumée, un nuage de cendres flottant en permanence dans l’air pestilentiel.

Gagner la confiance du vieillard ne fut pas chose aisée. Néanmoins j’y parvins. Pendant trois longues années le vieil homme m’enseigna tout son savoir. Je me souviens de ma joie effroyable lorsque j’invoquais pour la première fois un revenant sous la forme d’un cadavre en décomposition. Aujourd’hui encore mes cauchemars sont remplis de cet instant terrifiant où le cadavre corrompu se mit à bouger et où la vie maudite que j’avais rappelée revenait dans ce réceptacle pourri. Au bout de tout ce temps passé chez mon maître, j’avais appris tout ce qu’il connaissait sur la magie sombre, aussi je le tuais. J’aimais et je haïssais ce que je faisais, je me haïssais car je voyais que l’obscurité me rongeait et m’avilissait et en même temps faire souffrir me procurait une sensation de plaisir à nulle autre pareille. Je luttais en permanence, mon esprit livrant une bataille permanente contre la tentation, mais jamais il ne prenait le dessus. La nécromancie avait altéré mon jugement et je me croyais victime d’un complot qui m’avait fait perdre ma place à la tour d’Ivoire, mon rang, mon prestige et mon bonheur. Car je n’étais pas heureux, loin s’en faut. Je décidais donc de retourner au château de mon père pour me venger, je levais à cette fin une troupe de morts-vivants en pillant les cimetières de la région. A mon commandement les morts quittaient leur repos paisible et revenaient sur cette terre souffrir et servir. Je devins vite le fléau des environs, partout où j’allais je semais mort, destruction et chaos vêtu d’une robe noire à capuchon qui cachait mon visage, aussi l’on me nomma « la terreur noire ».

Je revins au château, cachant ma troupe dans les bosquets environnants. J‘avançais jusqu’au pont-levis et me fis connaître. A l’énoncé de mon nom les gardes remontèrent la herse et l’un d’eux courut prévenir mon père de mon retour. Celui-ci recevait justement un seigneur des environs qui était son vassal afin de revoir l’organisation des recherches dont j’étais l’objet. En trois années il n’avait pu se résoudre à abandonner l’espoir de me retrouver malgré les déceptions quotidiennes et les conseils de son entourage d’entamer mon deuil.

J’entrais à la suite du messager qui annonçait mon retour et j‘ôtais la capuche qui me couvrait la tête. Mon père était fou de joie. Ses yeux brillaient d’amour et des larmes de bonheur roulaient sur ses joues. Mais je ne vis rien de tout cela. Je cru sur l’instant que ses larmes étaient de dépit que j’eusse échappé à son complot. Un mot de moi et il fut statufié à l’instant. Cependant il était toujours conscient et je le savais parfaitement. Aussi vit-il toutes les horreurs que je commis ensuite. Je tuais le messager et le seigneur puis les âmes damnées qui me servaient se mirent en marche et attaquèrent le château. Les gardes, pris par surprise, n’eurent pas le temps de combattre. Je fus rapidement maître de la place. Je détruisit tout, tuant, massacrant, buvant le sang de mes victimes. Puis lorsqu’il n’y eut plus dans le château âme qui vive à part moi et mes servants, je décidais que ceux qui avaient été mes proches et qui m’avaient ainsi lâchement trahi ne méritaient pas le repos éternel et je relevais leurs corps afin qu’ils souffrent jusqu’à la fin de ce monde.
Quand je pense à ce que j’ai fait à mes pauvres parents, à ma famille, à mes amis…

*Ici le texte devient illisible, l’encre semble avoir été diluée par ce qui semble être des larmes et la main de l’auteur tremblait tellement que l’on ne peut déchiffrer la plupart de ce qui est écrit, cependant on peut lire certains mots comme : regrets, pardon, me repens,…
Ce qui est écris redeviens lisible à la page suivante*

Je quittais le château, enfin repus de meurtres et de crimes. Mais je n’avais toujours pas acquis cette tranquillité d’esprit que je recherchais. Avec le temps le domaine d’Eidoral devint une ruine et ce qui avait été jadis fier et beau devint un objet de répulsion. On dit dans la région que lorsque l’on approche des ruines de la demeure seigneuriale on peut encore entendre les cris des âmes en peine qui errent en ces lieux et les paysans des environs n’osent pas s’aventurer à moins de dix lieues de cet endroit maudit.

Je finis enfin par reprendre le dessus sur la magie noire, à force de combattre mon envie de chaos je réussis à m’en libérer. Mais je n’étais plus que l’ombre de moi même, je réalisais ce que j’avais commis comme monstruosités et je ne pu pendant longtemps me regarder en face dans l’eau ou dans un miroir. Encore maintenant j’ai du mal à supporter ma vue sans éprouver une intense nausée. J’errais encore un long moment solitaire et toujours de plus en plus malheureux. Je n’avais plus alors aucun but et plus d’une fois je songeais à quitter cette enveloppe charnelle et cette terre sur laquelle je souffrais tant.

Une nuit cependant, alors que je dormais dans une clairière je vis en rêve une apparition. C’était une vision divine et céleste, une dame d’une beauté sans pareille se tenait devant moi et une lumière aveuglante l’entourait comme émanant de l’apparition. Son visage reflétait une tristesse indescriptible. Elle se pencha vers moi et me dit d’une voix douce comme le murmure d’un ruisseau :

« Echtelion, Echtelion, es-tu heureux d’avoir commis tant d’atrocités ? Cela t’as apporté le bonheur ? Non, ne réponds pas, je connais la réponse. Tu es plus malheureux que tu ne l’as jamais été et les remords de tes actes te rongent chaque jour un peu plus… si tu ne te repends pas de ce que tu as fait alors tu n’en as plus pour longtemps, le désespoir aura tôt fait de te consumer et tu iras rejoindre les abysses ou tu seras condamné pour toujours aux flammes éternelles, là où il n’y a que cris et pleurs. Tes péchés sont nombreux et grands, mais il n’est pas trop tard, repends toi maintenant et œuvre à réparer ce que tu as détruit, demande pardon et je te l’accorderais. Mais pour le mériter tu devras me servir, tu seras mon instrument, tu soigneras le malade et donnera au mendiant, tu prendras le parti du faible contre celui du fort et ton combat sera d’aider ton prochain. Si tu me sers ainsi fidèlement alors j’effacerais tes péchés et tu seras un homme neuf. Mais si tu faillis à ta tâche, alors tu subiras les tourments éternels. Tu fais partie de mes plans Echtelion, tu as un rôle à jouer dans l’accomplissement de mes projets. Alors choisi maintenant, veux-tu mon pardon ou désires-tu continuer sur la voie de la perdition ? »

Je n’en croyais pas mes oreilles, cette apparition m’offrait la rémission de mes crimes et me promettait à moi qui était un des pires criminels que la terre ait porté une chance de salut ! J’acceptais alors son offre, sans hésiter et ce fut le premier bon choix que je fis depuis longtemps. Alors la dame se releva, et d’une voix solennelle elle s’adressa a moi en ces termes :

« Tu as donc choisi de me servir, soit, je te pardonne alors tous tes crimes. Te voici mon serviteur, tu devras faire tout ce que je te dirais. Maintenant écoute attentivement, tu vas aller à Gludin, là tu y attendras jusqu’à ce que tu rencontres le conteur et la dame qui écoute. Retiens bien ces noms. Et maintenant, avant que tu ne partes, je vais purifier ta magie, ainsi tu seras capable d’aider ton prochain comme je t’ai ordonné de le faire. »

Elle se pencha sur moi une fois encore et déposa un baiser sur mon front, je ressentis alors comme une caresse d’un vent doux et frais et je sentis toute souillure disparaître de mon corps fatigué. Je me réveillais alors, le soleil commençait à apparaître au-delà de l’horizon et la vie commençant à s’épanouir partout autour de moi. J’aurais pu croire que ce qui s’était passé pendant mon sommeil n’était qu’un rêve mais je me sentais léger et lorsque j’essayais de faire appel à ma magie je me rendis compte que je n’avais plus le pouvoir de détruire même une simple fleur. J’avais voulu réduire en cendre un bouton d’or qui se trouvait à mes pieds et à la place j’avais fait pousser une dizaine de cette fleur. De plus mon vêtement de noir qu'il était, resplendissait à présent d'un blanc éclatant. Je tombais alors à genoux et remerciait de toute mon âme la divine entité qui m’avait sauvé des ténèbres.

Je me mis alors en route pour la ville de Gludin, je mis plusieurs jours à y arriver. Les gens ne faisaient pas attention à moi, j’entendis certains parler de la « terreur noire » mais comme d’une menace lointaine dans les terres du nord-est. Personne n’avait jamais vu mon visage. Je parcourus les ruelles, cherchant quelque bonne action que je pourrais accomplir, je finis par rencontrer un mendiant adossé à un mur, le pauvre n’avait plus que la peau sur les os. Je me présentais alors et lui demandais comment il en avait été réduit à cet état misérable et ce que je pouvais faire pour l’aider. Le pauvre homme me répondis qu’il avait été autrefois joaillier mais qu’un accident l’avait privé de l’usage de sa main droite et que petit à petit il en était venu à mendier pour survivre, ajoutant que si je désirais l’aider, il se contenterait d’un bon repas. Je demandais alors à voir sa main et il accepta de me la montrer. Elle avait été comme écrasée et deux doigts étaient collés l’un à l’autre. Je fis alors appel à la magie dont la dame m’avait fait don et la main de l’homme commença à reprendre peu à peu un aspect normal et finalement guérie complètement. L’homme n’en croyait pas ses yeux et je dois avouer que j’étais moi même un peu étonné. Enfin je me repris et fis apparaître, dans la gamelle qu’il avait à ces pieds, un poulet chaud et doré à souhait. L’homme me remercia vivement des larmes dans les yeux. Je pris congé et m’éloignais un peu, pas encore habitué à être ainsi traité. Je m’affalais contre un pilier soutenant la devanture d’un magasin mais le marchand me chassa rapidement. Je me sentis un peu réconforté, au moins le rejet était quelque chose que je connaissais bien. Tout à coup un jeune homme accompagné d’une naine m'abordèrent. J’essayai de réagir le plus normalement du monde bien que je n’eu plus depuis longtemps le sens de la sociabilité. Nous parlâmes un long moment et je leur racontais en partie mon histoire. J’écoutais à leur tour la leur et les noms qu’ils employèrent, le conteur et la dame qui écoute me convainquirent qu’ils étaient ceux que je devais rencontrer, je choisi alors de faire route avec eux et me joignit à leur groupe. Je compris alors que celle qui m'avait sauvé avait pour nom Luperca et que c'est à elle que je devais tout.

Je n’ai depuis jamais regretté mon engagement et je sers depuis lors la déesse Luperca comme elle me l’a ordonné, mais si j’ai consigné dans ces feuilles tout ce que j’ai fais, ma vie, mes actes, c’est afin que d’autres ne fassent pas la même erreur que moi lorsque je ne serais plus là pour les guider, et pour que tous sachent réellement qui j’étais. Luperca laisse choisir ce que les personnes veulent faire de leur vie, mais je veux que la mienne soit un exemple de ce à quoi mène l’ambition, l’orgueil, la vanité, etc. A la destruction.

*Ici se termine la prose d’Echtelion, il n’a rien rajouté depuis lors et ne rajoutera rien dans ce testament car il considère que tout est dit*

Echtelion
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Message par Echtelion » dim. 17 juin 2007 à 20h53

Journal d’Echtelion, évêque de Luperca, Baron d’Eidoral et dirigeant du Dies Irae.

Aujourd’hui est un jour qui n’a rien de commun. En l’absence d’Essaïon, je me vois confier la difficile tâche de conduire les Sélénites de Luperca, ou, désormais, l’ordre du Dies Irae. Si je suis arrivé à cette dignité, c’est suite à l’envoi en mission de notre bien aimé et estimé guide : Essaïon, le conteur d’étoiles, que Luperca dans sa grande sagesse et son infinie bonté a touché de sa grâce. Puisque désormais celui qui fut jadis notre meneur n’est plus à même de nous montrer la voie, notre Déesse, dans un songe, ma révélé ce qui serait dorénavant ma tâche.

J’étais assoupit profondément lorsqu’elle m’apparut. J’eu alors conscience d’être debout, dans un endroit vide et clos dont les murs et le sol était d’un blanc éblouissant. Je levais les yeux et alors je La vis. Elle était, comme la dernière vision que je conservais d’Elle, auréolée de lumière et de gloire parmi des cieux éblouissants. Cependant ce qui avait dans ma vision d’autrefois l’air bon et bienveillant était alors menaçant et résonnait dans les airs comme un hymne guerrier. Nul ne pouvait tenir à Sa vue aussi me jetais-je à terre. Elle s’adressa à moi et alors je ressentis une grande crainte car Sa voix était terrible et dur était le ton qu’Elle employa. Voici les paroles qu’Elle daigna dans Son extraordinaire mansuétude adresser à son humble serviteur :


« Echtelion, J’ai besoin de toi. Je t’ai déjà signifié par le passé que tu aurais un rôle à jouer et voici venu le jour de te lever et de me servir. La tâche d’Essaïon l’écartera de vous pendant un temps, aussi l’un d’entre vous doit se charger du fardeau qui fut sien et c’est toi que J’ai choisi à cet effet. Tu seras désormais le responsable de tes compagnons. Ne Me déçois pas Echtelion, car prompt sera Mon courroux si tu ne suis pas Mes voies.
J’ai offert Ma bénédiction à quiconque l’invoquait et malgré cela, nombreux sont ceux qui ne ce sont pas repentis. Viens donc, après l’appel à la repentance, le temps du châtiment. Mon courroux divin se déchaînera par ton bras et celui de Mes suivants, ainsi que de tous ceux qui accepteront de t’aider dans ta juste tâche. Afin que tous sachent bien quelle est Mon intention, dorénavant les Sélénites se nommeront l’ordre du Dies Irae. Cependant, j’aime encore malgré leurs exactions ceux qui restent perdus dans les ténèbres et commettent les pires atrocités. S’ils finissaient par entendre la voix qui leur annonce le salut et s’ils renoncaient à leurs vies de pêcheurs, alors Je les accueillerais en Mon sein et les absoudrais des fautes qu’ils ont commises. Je suis la Mère Nourricière et à ceux qui implorent Mon pardon Je l’accorde, mais gare à ceux de Mes enfants qui ne sauraient se détourner des sentiers de la perdition.
Accomplis Ma volonté Echtelion, comme tu Me l’as juré jadis, tu t’es engagé et ne peux désormais reculer. Que Ma bénédiction t’accompagnes toi et tes compagnons.
»

Les cieux résonnèrent d’un bruit de tonnerre et ce fut tout. Je m’éveillais en sursaut, tremblant et couvert d’une fine sueur. Ma Déesse avait ordonné, je n’avais plus qu’à exécuter.
Puisque le temps du châtiment des mécréants était venu, je me levais et parcourut la ville à la recherche d’un forgeron. Je finis par en trouver un qui, bien que l’aube était alors loin de poindre, était déjà à l’œuvre et martelait une lame sur son enclume afin d’en faire une épée. Je m’approchais de ce brave artisan et je lui commandais alors une épée et une armure de plaques. Le brave homme était dubitatif quant à ma capacité de porter pareil équipement mais je lui signifiais que c’était là mon bon plaisir que me soit porté cet harnachement guerrier et qu’il n’avait pas à se soucier de ce qui motivait ma demande. Lorsqu’il me porta mon équipement quelques jours plus tard, je m’étais pendant ce temps réhabituer au port de l’armure lourde. J’étais après tout, le fils du Baron d’Eidoral et en tant qu’aîné j’avais suivit la carrière des armes. Je n’étais certes plus aussi habile qu’auparavant mais ce que je savais m’été revenu assez rapidement. Je décidais qu’il serait bon afin d’asseoir ma légitimité aux yeux des habitants de ces terres de reprendre mon titre. Lorsque j’eu revêtu avec l’aide du forgeron l’épaisse cuirasse, je fus assaillit par les souvenirs des temps d’autrefois, heureux moments où mon père m’apprenait à jouter en espérant faire de moi un grand chevalier. Une larme coula sur ma joue comme je me remémorais les doux souvenirs de ma tendre enfance. Je payais le brave artisan et partit rejoindre mes compagnons.

Nous ne sommes certes plus aussi nombreux qu’à nos débuts mais ceux qui restent possèdent en eux la volonté de se battre et c’est tout ce qui compte à mes yeux. Je les ai instruit de ce que notre Déesse attends de nous. Nous marchons désormais à la rencontre de notre destin. Puisse Luperca toujours être à nos côtés et nous soutenir lorsque l’effort qu’il faudra fournir sera lourd et difficile.

Echtelion
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Message par Echtelion » mer. 1 août 2007 à 17h27

« Il est dans le coin, pas loin, je le sens…. »
Echtelion releva la tête du sentier qu’il examinait et se releva, faisant gémir sa lourde armure. Derrière lui se tenait Malygos et Angelis, attendant ses instructions et observant chacun de ses gestes avec attention. Echtelion tourna la tête pour les regarder et d’un signe de la tête ils se remirent tout trois en selle et avancèrent sur la piste. Plus loin, ils aperçurent une ferme dont le toit fumait. Quand ils arrivèrent à destination, ils virent que la bicoque était en proie à un incendie et devant la maison se trouvaient trois piques sur lesquelles étaient empalés un paysan, sa femme et leur fille, tous trois décapités et visiblement vidés de leur sang. Echtelion retint sa monture et leva la main pour intimer aux autres de faire halte. Puis il s’approcha et examina attentivement les cadavres. Quelqu’un s’était repu de leur sang. Grimaçant, il retira les cadavres des piques et les alignant sur le sol, il prit un brandon enflammé et enflamma les corps. Puis il se recula et regarda les corps se consumer lentement. Enfin, il détourna ses yeux et retourna à sa monture.
« Ca va ?
- Les corps étaient encore chauds, il est tout près. » répondit Echtelion, une lueur de détermination luisant dans ses yeux. Les trois compagnons reprirent leur route, la vision de la ferme en flammes ne quittant pas leurs pensées, et plus que jamais déterminés à en finir avec l’auteur de ces atrocités. Dans le ciel au-dessus d’eux la nuit était tombée depuis un moment et la lune était presque à son zénith. Guidés par Echtelion qui semblait capable de sentir ou de ressentir quelque chose qui échappait à ses compagnons, ils pénétrèrent dans une forêt avoisinante et continuèrent d’avancer avec circonspection. Enfin, ils débouchèrent dans une clairière. En face d’eux l’entrée d’une grotte dans laquelle on n’y voyait goutte. Ils mirent pied à terre et Echtelion s’adressa alors aux autres :
« Ecoutez, je vais y aller seul, laissez le moi. Attendez moi ici. »
Les deux autres n’eurent pas l’air spécialement enchantés mais enfin ils acceptèrent de laisser leur chef aller. Echtelion s’avança alors vers l’entrée. Il prononça un mot et un halo de lumière blanche l’entoura. La grotte était vaste et ses pas résonnaient. Les parois suintaient et sur certaines on pouvait voir des traces de sang. Echtelion suivit donc le chemin ainsi tracé et arriva enfin à une salle dont il semblait qu’elle n’eut qu’une entrée. Au-dessus de lui, une percée dans la roche faisait apparaître une tache de la lumière de la lune sur le sol. Au fond, se terrait un être dont la peau était encore plus sombre que les ténèbres dans lesquelles il essayait de se cacher. Alors Echtelion parla et son ton était d’un calme terrifiant:
« C’est fini. Tu vas rencontrer ton destin, abomination. »
Une voix nerveuse s’éleva de l’obscurité.
« Tu es bien sur de toi, Paladin, mais tu t’avances beaucoup.
- Silence créature, je vais te renvoyer dans la tombe que tu n’aurais pas du quitter.
- C’est que…. Je me suis habitué à ce mode de vie vois-tu, je serai vraiment déçu de devoir y renoncer.
- Tu m’en vois navré, vampire. »
Dégainant son épée et assurant la courroie de son bouclier, Echtelion s’avança alors, déterminé à en finir. La créature recula, ses yeux semblant mal supporter la lumière qui émanait du paladin. Faisant siffler sa lame dans les airs, Echtelion l’abattit sur le vampire mais celui-ci esquiva et d’un bond fut hors de portée.
« Tu n’es pas assez rapide, Paladin.
- Et tu parles trop, vampire.
- Tu ne peux me vaincre, tu pourrais certes me renvoyer d’où je viens mais si je suis revenu une fois, c’est que je le pourrai encore. A quoi cela te servira donc ?
- Les monstres de ton espèce n’ont rien à faire dans le monde des vivants. »
L’épée d’Echtelion s’abattit encore une fois mais à nouveau le vampire esquiva.
« Tu vas payer pour tes crimes !
- Allons, je ne fais que me nourrir, et puis, ces gens ne sont pas importants.
- Qui es-tu pour décider de l’importance d’une vie ?
- Un être supérieur aux vivants.
- La non-vie rend arrogant à ce que je vois.
- Au moins moi j’aurai du attendre la mort pour devenir ainsi. Bon assez joué, si nous passions aux choses sérieuses ? Tu m’ennuies Paladin.
- Je m’en excuse. »
Dégainant deux lames noires, le vampire entreprit le combat. Nombreux et rudes furent les coups échangés mais à la fin, Echtelion réussit d’un moulinet à faire sauter une des armes de son adversaire et écartant l’autre de son bouclier, il lui mit son épée sur la gorge.
« Ta dernière heure est venue vampire.
- Je suis toujours arrivé en retard à tout mes rendez-vous et je crains que celui-ci ne fasse pas exception. »
De la manche du vampire jaillit soudain une dague qui vint se ficher dans une faille de l’armure d’Echtelion. Ce dernier chancela et recula, mortellement atteint. Lâchant son épée, il tomba, un genou en terre devant son ennemi qui le surplombait.
« Tu ne t’attendais pas à ça hein ? Stupide Paladin, sache qu’on ne peut ainsi triompher d’un vampire. »
Les yeux d’Echtelion devenait vitreux et déjà un chœur de voix chantant un hymne à la louange de Luperca résonnait à ses oreilles. Alors, son regard portant au-delà de son adversaire, il sourit.
« Zyrgal, adieu, Luperca, me voici…. »
Puis il s’effondra, mort. Ainsi tomba Echtelion, dans la nuit noire et l’ignorance de tous. Le vampire contempla un moment le cadavre d’un air de dégoût sans toutefois oser s’approcher du sang du paladin. Enfin, ramassant son épée, il sortit de la salle et se fraya un chemin dans la grotte jusqu’à une autre sortie connue de lui seul. Au-dehors, Malygos et Angelis s’impatientaient. Décidant finalement de transgresser l’ordre qui leur avait été donné, ils pénétrèrent à leur tour dans la pénombre. Lorsqu’ils arrivèrent dans la salle, ils virent le corps de leur chef étendu dans la lueur lunaire, les yeux fermés, un sourire sur les lèvres. Autour de lui des petites fleurs blanches avaient poussées dans la roche. Malygos et Angelis furent alors plongés dans l’affliction et pendant un temps il contemplèrent eux aussi le corps de celui qui les avait guidé et qui reposait là. Malygos donna une pose plus digne au corps, l’étendant et plaçant son épée sur sa poitrine, ses mains sur la garde, son bouclier reposant à ses côtés. Mais ils décidèrent qu’il resterait là dans cette salle à l’endroit ou il était tombé. En déplaçant le corps, Malygos trouva les feuillets qui composait les mémoires de son seigneur et son journal et il les garda par-devers lui. Puis, aidé d’Angelis, ils unirent leur magie afin de sceller l’entrée de la salle en déplaçant un énorme rocher. Sur ce roc ils gravèrent ces quelques mots :
« Ci-gît Echtelion, Baron d’Eidoral, Evêque de Luperca, Seigneur du Dies Irae et époux aimant de Dame Zyrgal. Puisse son âme reposer éternellement en paix auprès de sa Déesse qu’il servit fidèlement toute sa vie. »
Puis ils quittèrent la grotte, se jurant de venger la mort de leur seigneur.
L’Ordre du Dies Irae mourut ensevelit avec son dirigeant car dans la nuit qui suivit la mort d’Echtelion, Luperca apparut en rêve à Malygos et lui ordonna de dissoudre l’assemblée qu’avait formée feu le paladin pour la servir, la perte de son dirigeant étant également la perte de l’âme qui animait cet ordre. Ainsi les membres du Dies Irae se séparèrent-ils.