Merion Nae

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Lily
Elpy
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Merion Nae

Message par Lily » dim. 11 mai 2008 à 19h25

- Qu'il est mignon! Comment s'appelle t'il? Demanda la jeune femme toute excitée.
- Il s'appelle Merion. La mère, trés fière, ôta doucement la couverture du nouveau né afin de l'exposer dans toute sa splendeur.
- Et l'accouchement, ça c'est bien passé?
- Tu sais, aprés 4 garçons, tout va trés vite. Je n'ai pas eu le temps de souffrir
. Répondit la mère en souriant.
- Qu'il est calme!
- Oui, il ne pleure jamais...jamais.



5 ans plus tard...

- Comment ça, mon fils n'est pas normal?!
- Ce n'est pas ce que je voulais dire Madame
... L'instituteur paraissait de plus en plus géné.
- Qu'est ce que vous vouliez dire alors?
- Et bien...simplement...Merion a des lacunes. Il ne s'intègre pas aux autres. Il est toujours dans son coin, l'air absent. Il n'écoute jamais rien. Et pourtant, il n'est pas turbulent. Il est même trés calme. Mais...son regard fixe toujours les murs. Il est ...comme dans un autre monde.
- Il est timide
c'est tout! rétorqua la mère.
- Timide? La voix du père se fit trés dure. Pour toi, c'est le seul souci de ton fils?
- Notre fils.
- NOTRE fils pourrait m'aider aux champs comme ses frères! NOTRE fils serait fort et courageux comme ses frères! TON fils a même peur des elpys autour du village!
- Tu es toujours en train de lui hurler dessus!
- J'ai beau hurler de toutes mes forces, il me regarde avec son air ahuri! Il ne comprends rien! C'est un débile! Jamais il ne deviendra quelqu'un, il restera un poid pour notre famille!

La femme quitta alors la salle de classe en claquant la porte.
Merion attendait dehors, face à un mur placardé d'affiches en tout genre. Ses lèvres bougeaient à une vitesse affolante, chuchottant chaque mot de chaque feuille. A l'approche de sa mère, le jeune humain se murra à nouveau dans son silence, l'air absent.
Dernière modification par Lily le dim. 11 mai 2008 à 21h41, modifié 1 fois.

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Lily
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Message par Lily » dim. 11 mai 2008 à 19h32

La famille de Merion vivait dans une petite maison trés modeste. Le père cultivait les terres. Il avait la chance d'avoir hérité de plusieurs parcelles. Il pouvait ainsi nourrir sa famille tous les jours sans trop de problèmes. Ses fils pouvaient se rendre à l'école régulièrement, grace à l'insistance de leur mère qui ne voulait pas en faire des illétrés. L'aprés midi, aprés les leçons, ils aidaient leur père une heure ou deux. Ils étaient tous le modèle réduit de l'ainé. Des cheveux bruns roux, un regard sombre, la peau cuivrée par le soleil. Le plus vieux avait 16 ans. Bientôt il quitterait son île pour découvrir le Monde, s'enrichir, et revenir quelques années plus tard, pour trouver femme, terres, et construire à son tour sa famille de paysans.
Les autres avaient tous environ un an d'écart. Merion entrait dans sa douzième année. Et pourtant, il parraissait plus agé que certains de ses ainés. Il était grand, et plutôt trapu.

- Papa, on peut aller faire un tour maintenant? Les corvées sont terminées.
- Oui. Et prenez Merion avec vous. Je ne supporte pas de l'avoir dans mes pattes. Il ne fait rien de toute manière.
- Ohh nonnn!
- Ne discute pas.


La fratrie se mit donc en route, accompagnée de quelques amis du village. Merion suivait les siens, en retrait. Il ne disait pas un mot. Il les observait, murmurant des choses, ricanant. Qu'allaient-ils encore inventer? Les sorties entre frères finissaient souvent en
humiliation ou grande frayeur pour leur cadet. Ces journées mouvementées remplissaient les nuits du gamin de visions cauchemardesques. A maintes reprises il s'était réveillé en poussant des cris. Au début, sa mère arrivait en courant, le blottissait dans ses bras et le rassurait en lui carressant les cheveux. Puis son père avait décidé qu'il en serait autrement. Il entrait dans la chambre, ceinture à la main. Tu m'horripiles déjà toute la journée!!! Tu ne vas pas t'y mettre la nuit!!! Depuis, quand les cauchemards le réveillaient, il enfuissait son visage dans son oreiller et pleurait jusqu'à en être épuisé. Et pourtant, depuis quelques temps, il attendait de s'endormir, car Elle le rejoignait parfois, dans ses songes, au milieu de l'horreur, des cris et du sang. Il ne savait pas ce qu'Elle
était, mais Elle était si belle. Un corps incroyablement dessiné, une peau sombre comme il n'en avait jamais vu, un visage si rassurant et pourtant elle parraissait cruelle. Elle sortait des flammes ou des eaux noires, s'avançait vers lui, le fixant comme s'il était sa chose.
Puis elle lui murmurait à l'oreille: - Ceci n'est pas ta vie. Ton existence est mienne. Bientôt tu seras à mes côtés...


Ils arrivèrent enfin devant un grand édifice. Nous y voilà! Les gosses observèrent tous la grande entrée. Des couloirs semblaient mener sous la terre. Le frère ainé de Merion prit un air de chef de groupe et s'exprima solenellement. Mes amis! Nous sommes ici réunis pour lancer un défi à Merion! Le gamin regarda géné l'assemblée qui le dévisageait. -Merion! Il sursauta à l'entente de son nom.
- Si tu réussis cette épreuve, nous promettons de t'accepter au sein de notre groupe, comme un membre à part entière! Tu ne seras plus notre brebis galeuse.
Il tendit alors à son frère une dague qui refletta quelques instants les rayons du soleil. Certains gamins lancèrent un "Ohhhhh" d'admiration.
L'ainé reprit alors: - Nous sommes à l'entrée des Ruines Elfiques. Tu sais ce qu'est un Elfe Merion? Ce dernier fit non de la tête. -les Elfes sont des êtres d'une grande bonté, et ce sont de grands magiciens. Ils sont d'une beauté aveuglante. Et surtout, la légende dit qu'ils ont été emprisonnés par les Géants ici-même, il y a des centaines d'années. Ils attendent qu'un humain vienne à leur secours, et leur ouvre les portes de la liberté! Ils ont promis d'offrir à leur sauveur leurs pouvoirs et leur immortalité!
Merion, toi seul peux le faire! Nous avons déjà tous essayé. Mais toi tu es différent. Tu réussiras.


Merion prit lentement la dague. Puis il s'avança doucement vers l'entrée, motivé par ses camarades qui scandaient de plus en plus fort: -Merion! Merion! Merion! Il s'enfonça dans le couloir. Les voix de ses "amis" se firent de plus en plus lointaines. A l'extérieur, ils furent tous prit d'un fou rire incontrolable.

Des torches brûlaient étrangement contre les murs de pierres. Sans doute les Elfes qui lui montraient le chemin à suivre. En revanche, des taches rougeatres jonchaient le sol, ce qui lui donna de grands frissons dans le dos. Merion serrait sa dague au point de faire apparaitre des stries blanchâtres aux articulations de sa main. Il avançait à pas de loup. Le temps était comme figé. Il n'y avait pas un bruit, seulement le crépitement des torches. Depuis combien de temps était il entré? Il se retourna, mais ne vit plus la lumière du jour derrière lui. En revanche, droit devant, une lumière tamisée l'appelait. Une salle... les Elfes! Son pas se fit plus pressé, bientôt il courrait même.

- Il met du temps à revenir... On devrait peut être aller voir non? Un des gosses du village s'approcha de l'entrée.
- Vas-y toi. Répondit le chef du groupe. Pour nous c'est hors de question de mettre les pieds là-dedans. Dit-il en riant.
- Mais quand même...C'est inquiétant... Je vais jeter un oeil, juste au début du couloir...

La lumière s'approchait à une vitesse folle. Merion courrait à s'en couper le souffle. Dans sa course il sentit quelques frôlements sur la peau de ses bras, ce qui le motiva à courir encore plus vite. Il se jeta alors dans la salle qui l'attendait...Mais...les créatures qui se tournèrent vers lui à ce moment n'étaient pas des Elfes! Des squellettes vivants le fixaient d'un air glacial et pourtant ils n'avaient plus d'yeux. Quelques orcs se mirent à renifler dans sa direction et poussèrent des grognements assourdissants. Aprés quelques secondes d'observation, qui parrurent une éternité, les monstres s'élancèrent vers le gamin terrorisé. Ce dernier hurla et fit demi tour, mais derrière lui, deux spectres lui barraient la route. Il balança alors son bras en tout sens, frappant ça et là, en hurlant, et courrant vers la sortie si lointaine! Il entendait derrière lui le souffle rauque des orcs, le fracas des ossements des morts qui le poursuivaient. Les spectres eux même carressaient ses bras dénudés et ses cheveux...Merion courrait, courrait et pourtant il avait l'impression de ne pas avancer. Des larmes roulaient sur ses joues et l'aveuglaient encore plus dans le long couloir sombre. Et là, il la percuta en pleine course. Une masse lourde et chaude, orc ou démon...peu importe. Il enfonça à plusieurs reprises sa lame dans le corps qui lui barrait la route. Quand il s'affala enfin, il fit place à la lumière. La sortie était proche! Merion se jeta alors dehors, le corps engourdi par les frissons et la terreur.

Tous les jeunes se mirent debout en le voyant sortir et le fixèrent un long moment. Il était méconnaissable. Sous la crasse et le sang, on distingait un visage blanc comme un mort. Merion observa alors sa dague rougeatre. Et pour la première fois, il s'exprima: -Je n'ai pas trouvé d'Elfe. Les jeunes eurent alors un vif mouvement de recul. Derrière Merion, une forme avançait lentement, Puis elle s'écroula à ses pieds. C'était Farom, le jeune garçon qui était entré dans le couloir pour l'attendre. Son ventre et son cou étaient transpercés...Merion repensa alors à la chose qu'il avait croisé sur sa route dans le long couloir, et il comprit...Les jeunes étaient hypnotisés par la scène qui se jouaient devant eux. Merion lui, suivait des yeux le sang qui coulait tout prés de ses pieds. Sa terreur s'évanouit lentement, laissant place à une douce excitation. Plus le sang s'écoulait, plus un sourire apparaissait sur son visage. Il leva alors les yeux vers le groupe et lança, menaçant de sa dague: -A qui le tour? Tous détalèrent et disparurent suivis de leurs cris et pleurs.


Dans la nuit, un navire traversait l'Océan, avec à son bord un jeune clandestin, qui, dans son cauchemard, La revit. Elle lui souriait, lui tendait les bras: - C'est le moment, Merion. Rejoind moi.


Cinq années plus tard, le jeune fou du village n'avait toujours pas été retrouvé. Les recherches furent même stoppées. On oublia finalement le nom de Merion Nae sur la petite Ile de Talking.